Emmanuel Viollet-le-Duc, né le à Paris et mort le à Fontainebleau, est un poète français.
Biographie
Emmanuel Louis Nicolas Viollet-le-Duc est le second fils de Jean Nicolas Viollet-le-Duc[a], commissaire-priseur et d’Adélaïde Boyaval[b]. Forcé d’interrompre ses études en 1793, il s’est instruit sans maitre, uniquement par la lecture des poèmes, surtout ceux de la Renaissance et des siècles antérieurs. À vingt ans, après avoir étudié la procédure chez un notaire, il a occupé le poste de chef de bureau au ministère de la Guerre de 1801 à 1809[1]. De 1809 à 1814, il occupe le poste de sous-contrôleur des services du palais de l’Empereur[2].
Il commence sa carrière littéraire, en 1809, par la publication du Nouvel Art poétique, raillant l’abbé Delille et ses imitateurs géorgiques et prônant le renoncement à l’imitation des anciens[c]. Trois ans plus, il reviendra à la charge avec un Retour d’Apollon, satire dressant un sombre tableau des lettres françaises, critiquant à tout va les pseudo-classiques comme les néo-modernes accusés de propager le mouvais gout[1].
En 1810, il épouse la sœur du peintre et critique d’art Étienne-Jean Delécluze, Élisabeth Eugénie. De 1815 à 1830, il est vérificateur des dépenses de la Maison du Roi. En 1817, il publie l’Art de parvenir[d]. En 1809 et 1810, il travaille au Lycée français, publication périodique qui forme cinq volumes. En 1820, il dirige une édition de Jean de Rotrou en cinq volumes in-8º, avec des notes historiques et littéraires. En 1821, il ajoute également des notes à une édition de Boileau en quatre volumes in-18. En 1822, il prend part à une réimpression de Mathurin Régnier précédée d’une Histoire de la satire en France[4].
Au cours de la Révolution de 1830, sa prise de parti pour Louis-Philippe lui vaut d’être nommé gouverneur des Tuileries, puis conservateur des résidences et maisons royales à l’Intendance générale de la liste civile de 1832 à 1848[5].
En 1829 et 1830, il fournit à l’Encyclopédie portative deux résumés substantiels : Précis d’un traité de poétique et de versification et Précis de l’art dramatique. Ensuite, il fournit des articles au Dictionnaire de la conversation. En 1843, il publie le plus important de ses ouvrages, la Bibliothèque poétique ; catalogue raisonné d’une réunion considérable de productions des poètes français depuis le XIIIe siècle jusqu’à son époque, collection qu’il a formée pendant trente ans de recherches, et où il fait connaitre chaque ouvrage par des appréciations et des citations. En 1847, un second volume consacré aux amateurs, à des nouvelles en prose, à des facéties, vient compléter cette publication[4].
Ce philologue passionné de poésie, qui était en outre un grand bibliophile, avait constitué au fil de sa vie une bibliothèque personnelle considérable. Sous la monarchie de Juillet, il exerçait les fonctions d’administrateur des propriétés de la sœur du roi Louis-Philippe, Madame Adélaïde. Ayant conservé ce poste malgré la mort de cette dernière en 1847, la révolution de février 1848 lui fait perdre son emploi, et il est expulsé du local où il entreposait ses livres[e]. Découragé, il se décide à mettre une partie de sa bibliothèque aux enchères[4],[f].
Le bibliophile et bibliographe Pierre Jannet qui, devenu éditeur, avait entrepris, avec le concours de Ternaux-Compans, la publication d’une série d’ouvrages choisis, sous le titre de Bibliothèque elzévirienne, le tirera de sa dépression en lui proposant de créer la Bibliothèque elzévirienne et la publication de l’Ancien théâtre français en dix volumes. Il fournira à cette collection Six mois de la vie d’un jeune homme (1797), sorte de roman autobiographique. Il a également pris une part active à la publication de l’Ancien Théâtre français en dix volumes[4].
Nouvel Art poétique : poëme en un chant, Paris, , 68 p., in-12 (lire en ligne sur Gallica).
Rome et le Tibre, prosopopée à l’occasion de la naissance du roi de Rome, 1811.
Le Retour d’Apollon : poëme satirique, Paris, Janet et Cotelle, , 40 p., in-12 (lire en ligne sur Gallica).
Philippiques [3] à Napoléon, 1815.
L’Art de parvenir : poëme en un chant, Paris, , 33 p., in-12 (lire en ligne sur Gallica).
La Métroxylotechnie : poème en 1 chant, Paris, , 20 p., in-8º (lire en ligne sur Gallica).
Notice nécrologique sur P.-L. Courier, 1825.
Épitre à M. Sainte-Beuve, 1837.
Au Roi, avril 1840.
Six mois de la vie d’un jeune homme (1797), Paris, P. Jannet, , viii-255, 1 vol. p. ; in-16 (lire en ligne sur Gallica).
Ouvrages
Précis d’un traité de poétique et de versification : contenant des considérations sur la poésie en genéral, son origine, son but, ses moyens, ses formes, caractères et modifications à diverses époques les règles de la composition et du style poétique selon les systèmes des divers poètes ; celles de la versification et de tous les diférens genres de poésies, anciens et actuels ; précédé d’une introduction historique, et suivi d’une biographie, d’une bibliographie et d’un vocabulaire analytique, Paris, Bachelier, , 272 p. (lire en ligne).
Précis de dramatique ou De l’art de composer et exécuter les pièces de théâtre : précédé d’une introduction historique, et terminé par une biographie, une bibliographie et un vocabulaire analytique, Paris, Mairet & Fournier, (1re éd. 1830), 264 p. (lire en ligne).
Éditions scientifiques
Ancien théatre françois ou Collection des ouvrages dramatiques les plus remarquables depuis les mystères jusqu’à Corneille : publié avec des notes et éclaircissements par Viollet le Duc, [A. de Montaiglon, P. Jannet], t. i-x, Paris, (lire en ligne).
Bibliographie des chansons, fabliaux, contes en vers et en prose…, 1859.
Œuvres de Boileau Despréaux, avec les commentaires revus, corrigés et augmentés, 1821 ; rééd. 1823.
Molière, Deux pièces inédites de J.-B.-P. Molière, Paris, Th. Desoer, , 70-[2]-4, in-8º (lire en ligne sur Gallica).
Mathurin Régnier, Œuvres de Mathurin Régnier : avec les commentaires [de Brossette], revus, corrigés et augmentés ; précédées de l’Histoire de la satire en France, pour servir de discours préliminaire, Paris, Th. Desoer, (1re éd. 1813), xlviii-402-[1], in-12 (lire en ligne sur Gallica).
Pour approfondir
Bibliographie
Bibliographie des chansons, fabliaux, contes en vers et en prose, facéties, pièces comiques et burlesques, dissertations singulières, aventures galantes, amoureuses et prodigieuses ayant fait partie de la collection de M. Viollet-Leduc, avec des notes biographiques et littéraires sur chacun des ouvrages cités. Nouvelle édition, augmentée d’un avant-propos par M. Antony Méray, 1859.
Catalogue d’une collection de livres rares et précieux provenant de la bibliothèque de M. V. L. D. [Viollet le Duc], dont la vente se fera le… 26 mai 1856 et jours suivants, rue des Bons-Enfants, n° 28 (Maison Silvestre)… Figures de la Bible. Livres sur la chasse avec figures. Équitation. Costumes. Œuvre de Callot. Galeries. Architecture. Androuet Du Cerceau. Les ornements de Vries, Le Pautre, Marot, Cuvilliés et autres. Poètes. Éditions elzéviriennes. Histoire. Voyages. Beaucoup de reliures anciennes en maroquin, 1856.
Bibliothèque de M. Viollet le Duc. 1re partie. Poésie, conteurs en prose, facéties, histoires satyriques, prodigieuses, etc. Addition : Œuvres de Voltaire, exemplaire unique. La vente de cette 1re partie aura lieu le 5 novembre 1849 et jours suivants… rue des Bons-Enfants, 28, Maison Silvestre… - Bibliothèque de M. Viollet le Duc. 2e partie : Théologie, jurisprudence, beaux-arts, théâtre, histoire. La vente aura lieu le… 17 février 1853 et jours suivants… rue des Bons-Enfants, 28, Maison Silvestre, 1849.
Catalogue des livres composant la bibliothèque poétique de M. Viollet le Duc, avec des notes bibliographiques, biographiques et littéraires sur chacun des ouvrages catalogués…, 1843.
↑Certaines notices biographiques le présentent comme « bibliothécaire du Palais des Tuileries », mais cette bibliothèque était la sienne et le Palais des Tuileries un logement de fonction.
↑Le catalogue de cette vente a été publié en 1849.
Références
↑ a et bRobert Baschet, E.-J. Delécluze, témoin de son temps, 1781-1863, Paris, Boivin & Cie, , [vii]-x, 514, 25 cm (OCLC1078798, lire en ligne).
↑Charles Asselineau, « Viollet-le-Duc », Le Bibliophile français : gazette illustrée des amateurs de livres, d’estampes et de haute curiosité, Paris, Bachelin-Deflorenne, vol. 2, , p. 333-42 (lire en ligne, consulté le ).
↑Département d’Histoire Locale Centre culturel de Chantilly (nº 13 Études d’histoire et d’art du sud de l’Oise), Les Cahiers de Chantilly, Paris, BoD - Books on Demand, , 256 p., in-8º (ISBN978-2-32227-288-4, lire en ligne), p. 155.