Emilio Mola est né à Cuba, alors province espagnole. En 1907, ce fils d'officier s'engage dans l'infanterie à Tolède. Officier, il commande les troupes régulières maures (infanterie nord-africaine) à partir de 1919. Il grimpe rapidement l'échelon hiérarchique grâce à ses faits d'armes en Afrique du Nord[1]. En 1927, à l'âge de 40 ans il est promu général de brigade. C'est également là-bas qu'il fait la connaissance du général Franco et d'autres officiers qui joueront un rôle important lors de l'insurrection de 1936[1].
Tacticien confirmé, Emilio Mola est un chef militaire charismatique, populaire auprès de ses hommes[réf. nécessaire].
Il est rapidement exilé au commandement militaire du Maroc espagnol, il est rappelé après la victoire du Front populaire espagnol en février 1936 pour être affecté à Pampelune en tant que gouverneur militaire. Mais Mola a déjà rejoint secrètement d'autres officiers espagnols conjurant pour renverser le gouvernement de gauche. Parmi ceux-ci, les généraux Gonzalo Queipo de Llano, José Sanjurjo, Miguel Cabanellas et le colonel Juan Yagüe (Francisco Franco ne rejoindra la conjuration qu'après l'assassinat de José Calvo Sotelo en juillet 1936). Secondé par el técnico, Valentín Galarza Morante, Mola fut le véritable préparateur du soulèvement (d'où son surnom el director,qui fait pendant à celui de Galarza). Cependant tous s'accordèrent le 8 mars à laisser le commandement des opérations à Sanjurjo, qui était plus populaire. L'arrivée du Front Populaire au pouvoir accélère les préparatifs de la conjuration.
Le , Mola élabore un premier projet politique fondé sur la disparition de la République et sur l'unité de l'Espagne. Il a cependant quelques problèmes à s'allier les milices carlistes de Navarre qui exigent un retour à une monarchie conservatrice. Mola « n'était pas monarchiste, mais comme de nombreux autres militaires, il était obnubilé par l'ordre »[1].
Le , c'est le coup d'État mais le succès est mitigé. Le , Manuel Azaña nomme Diego Martínez Barrio au poste de premier ministre afin de négocier avec les militaires rebelles. Martinez Barrio contacta Mola et lui offrit le poste de ministre de la guerre dans le gouvernement mais Mola refusa tout compromis. À la suite de cet échec, Azaña renvoya Martinez Barrio et le remplaça par José Giral. Celui-ci distribua des armes aux organisations militantes proches du gouvernement du Front Populaire.
Il se prononce ouvertement pour l'utilisation de la terreur à des fins politiques : « Il faut semer la terreur, il faut laisser la sensation de domination en éliminant sans scrupules tous ceux qui ne pensent pas comme nous »[2].
À la fin du mois de septembre 1936, neuf généraux membres de la conjuration décidèrent que le général Francisco Franco dont les troupes emportaient la plupart de victoires, devait être promu généralissime. Mola accepta et, en conséquence se vit confier le commandement de l'armée du nord par Franco. Emilio Mola mourut le dans un accident d'avion par mauvais temps. Des rumeurs ont circulé sur une mise en cause du général Franco dans la mort de Mola tout comme dans celle de Sanjurjo[3].
Il est à l'origine de l'expression Cinquième colonne pour désigner des partisans dissimulés au sein d'une organisation hostile. En novembre 1936, il déclara à la radio que quatre colonnes de l'armée nationaliste allaient attaquer Madrid, tandis que la "cinquième colonne" se trouvait déjà dans les murs de la ville.