Edmund séjourne en France de 1955 à 1970. Durant toute cette période, son travail évolue grandement: la peinture non figurative cède la place à la figuration. D'abord inspiré par l'art des Amérindiens de la côte Ouest, le peintre oblique vers une imagerie issue de l'univers de la technologie, de l'électronique. Cette démarche culmine avec la réalisation d'une sculpture-habitacle audiovisuelle, L'Introscaphe I, qui est installée pendant un mois au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Il est également exposé à la galerie L'Art français[4].
De retour au Québec, il est frappé par les changements que les années ont opéré sur son pays et le devenir socio-politique du territoire entre dans ses préoccupations artistiques. Il se consacre de nouveau à la peinture notamment à la série de personnages peints sur plexiglas et placés devant de grands tableaux de paysages. Cette série intitulée Une belle fin de journée est exposée au Musée du Québec puis au Musée d'art contemporain de Montréal. Parallèlement, il obtient un poste de professeur à l'Université d'Ottawa, où il enseignera pendant plus de 15 ans.
Il expose régulièrement dans les musées, tant au Québec qu'en Ontario et à New York, laissant derrière lui l'Europe avec laquelle il a rompu ses liens. En 1990, fraichement retraité de l'Université, il revient en force avec la série Indigo, qu'il expose à la Galerie des Arts Lavalin ainsi qu'au 49e parallèle à New York.
Il exposera pendant ses dernières années aux musées du Québec et de Joliette sa rétrospective Les Horizons d'attentes 1955-1995. Au Musée des Beaux-Arts de Sherbrooke en 2004, il présente son ultime série Les Éphémérides qui comprend douze grands formats sur toiles ainsi que des lavis. Il meurt le 24 décembre 2004, à l'âge de 73 ans.
En 2016, le Musée d'art contemporain de Montréal lui consacre une rétrospective majeure intitulée Dans mon atelier je suis plusieurs[5], accompagnée d'une monographie d'envergure. Le Musée des Beaux-arts de Montréal, ainsi que le Musée national des beaux-arts du Québec rendent à leur tour hommage au peintre en présentant des œuvres majeures dans leurs collections permanentes.
Indigo, Galerie d'art Lavalin et 49 parallèle, New York, 1990.
L'introscaphe 1, Musée d'art moderne de la Ville de Paris, France, 1970.
Bibliographie
Hakim, Mona Hommage aux Indiens d'Amérique, Éditions Simon Blais, 2009.
Gilles Lapointe, Ginette Michaud, Jocelyn Jean, Edmund Alleyn, Indigo sur tous les tons, Éditions du passage, 2005, 285 p[8].
Gilles Lapointe, Edmund Alleyn. Biographie, Montréal, Les Presses de l'Université de Montréal, coll. « Art + », 2017, 445 p. (ISBN978-2-7606-3713-9) (PDF
Robert Bernier, La Peinture au Québec depuis les années 1960, Éditions de l'Homme, 2002.