Edmond Grasset

Edmond Grasset
Attribué à Edmond Grasset, Autoportrait présumé
(vers 1878), Musée de la Poterne, Preuilly.
Naissance
Décès
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RomeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation

Jean Baptiste Edmond Grasset, né le à Boussay et mort à Rome le , est un sculpteur français.

Biographie

Louis-Alexandre Bottée, Edmond Grasset (1881), médaillon en bronze ornant la sépulture du sculpteur, cimetière de Preuilly-sur-Claise.

Edmond Grasset est né à Boussay en 1852 dans sa famille maternelle (celle de Silvine Joubert), alors que ses parents résidaient d'ordinaire à Preuilly[1]. Son père Jean Grasset (1820-1886), originaire du département de l'Hérault, est un sculpteur et plâtrier installé à Preuilly après son mariage en 1847. L'atelier Grasset œuvre alors dans nombre d'églises de la Touraine méridionale, du Berry et du Poitou[2].

À Tours, Edmond Grasset aurait été élève à l'école des beaux-arts, sous la direction de Félix Laurent[3]. Grâce à l'aide financière du conseil général d'Indre-et-Loire accordée dès 1872 — obtenue notamment par l'appui du Dr Richard, médecin à Preuilly et membre du conseil général —, aide qui sera confirmée les années suivantes[4], Edmond Grasset s'installe à Paris et entre à l’École des beaux-arts où il est l’élève d’Auguste Dumont.

Il concourt sans succès au grand prix de Rome en 1877, mais il est récompensé par le premier grand prix de Rome de sculpture en 1878[5] pour son plâtre de Caton d'Utique, au moment de se donner la mort (Preuilly-sur-Claise)[6].

Son séjour à la villa Médicis à Rome est interrompu par sa mort, le , des suites d’une hémorragie interne[7]. Il est enterré le à Preuilly-sur-Claise. Pour lui rendre hommage, sa commune de cœur donnera son nom à une rue du centre-bourg.

Son frère, Michel Grasset, est également sculpteur[8]. Il n'aura pas le même succès que son frère et abandonnera ses études en 1884[9].

Œuvre

Dédale et Icare (Salon de 1881), bas-relief en plâtre.

Il réalisa quelques études de nu (dessins au fusain) et remporta des prix et médailles au cours de sa formation académique[10]. C'est en tant que sculpteur qu'il est devenu célèbre.

Au Salon de 1875, le sculpteur envoie son groupe en plâtre du Jeune homme jouant avec une tortue[11]. Caton d’Utique, au moment de se donner la mort est la statue en plâtre qui lui valut le prix de Rome de sculpture en 1878[6]. Depuis 2015, cette œuvre est conservée à Preuilly-sur-Claise. Edmond Grasset est également l'auteur en 1877 du bas-relief de La Lyre et la tête d'Orphée trouvée par des pêcheurs[12].

Son bas-relief Dédale et Icare réalisé à Rome est présenté à titre posthume et hors-concours au Salon de 1881[13]. La critique exprime alors son admiration pour la beauté et l'harmonie de l'ensemble et appelle de ses vœux sa reproduction en marbre[14]. Ce bas relief représentant le mythe d'Icare est évoqué par l'abbé Germain Picardat[15].

Edmond Grasset réalise également de nombreux bustes de ses contemporains, comme celui du général Ducrot[16], ainsi que celui d'Élie Besnard du Château, personnalité de Ligueil, de ses soutiens comme le Dr Richard, et celui d'Émile Rabault[17].

Son envoi de la villa Médicis de L'Enfant à l'oie, copie en marbre d'après sculpture antique de Boéthos de Chalcédoine, est une interprétation maladroite qui lui vaudra un jugement sévère de ses professeurs de l'académie des Beaux-Arts[18].

Il aurait exécuté à la fin des années 1860 des sculptures en bas-relief pour le maître-autel situé dans le chœur de l'église abbatiale de Preuilly-sur-Claise. Le maître-autel a depuis été déposé, seule la partie inférieure (le devant d'autel) subsiste dans le chœur de l'édifice. Les quatre gros chapiteaux du rond-point du chœur de l'abbatiale Saint-Pierre, exécutés en 1874, sont aussi de l'entreprise Grasset[19].

En Touraine, l'atelier Grasset a également réalisé l'autel de la chapelle Notre-Dame-des-Anges à Ligueil en 1871 et celui de la chapelle nord de l'église de Ferrière-Larçon[20].

On attribue également à l'atelier Grasset l'autel de l'église paroissiale Saint-Pierre-Saint-Paul de Bussy. Le maître-autel de style néo-gothique, sculpté en ronde-bosse, représente le Christ remettant les clés à saint Pierre, les quatre évangélistes (statues) et le Bon Pasteur (sur la porte du tabernacle)[21].


Notes et références

Notes

Références

  1. Registres d'état civil de Boussay, naissances 1836-1883, archives départementales d'Indre et Loire, 6NUM8/033/004. Les dictionnaires de référence dans le domaine de l'Art, comme Benezit, Lami et Guiffrey, le font naître par erreur à Preuilly le , mais on ne trouve aucune trace de cette naissance dans les registres d'État Civil de la commune.
  2. Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tome 5, 1880.
  3. Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tome 15, 1905.
  4. Rapports et délibérations du Conseil général de l’Indre et Loire, 1875.
  5. Devant son condisciple Camille Lefebvre.
  6. a et b « Caton d'Utique, au moment de se donner la mort », notice no 50510013497, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. Correspondance des Directeurs de l’Académie de France à Rome, directorat de Louis Cabat (1879-1884). D'autres causes du décès sont avancées.
  8. Encouragé par son père, il sollicitera aussi l'aide financière du conseil général dès 1880, accordée à compter de 1881, pour poursuivre ses études aux Beaux-Arts de Paris (cf. Rapports et délibérations du conseil général d’Indre-et-Loire, août 1880).
  9. Rapports et délibérations du conseil général d’Indre-et-Loire, août 1883.
  10. Quelques peintures lui sont attribuées, notamment une huile sur toile représentant une vue intérieure d'une salle du palais du Louvre, sur une table un reliquaire est exposé et un jeune prêtre se penche sur les expositions, tableau de 130 × 105 cm (cf. arcadja.com) et une autre toile représentant un couple élégant regardant une sculpture de marbre, tableau de 55 × 46 cm, intérieur du Louvre (cf. artprice.com). L'auteur de ces toiles peut être l'un de ses contemporains portant le même patronyme, le peintre angevin Frédéric Grasset
  11. Catalogue du Salon de Paris de l'Instruction Publique, des Cultes et des Beaux Arts - Exposition officielle, Direction des Beaux-Arts, 1875.
  12. Rapports et délibérations du conseil général de l’Indre-et-Loire, août 1877, p. 67.
  13. Base Arcade, notice n° AR302282.
  14. Maurice du Seigneur, L’Art et les Artistes au Salon de 1881.
  15. Germain Picardat, L'église abbatiale de Preuilly-sur-Claise, 1895. Il avance par erreur la date de 1884 pour le rapatriement du bas-relief depuis Rome, mais cette œuvre a bien été envoyée en France en 1880 et exposée au Salon de 1881.
  16. Photographie du buste du général Ducrot sur thierry-lannon.com.
  17. fils du conseiller d'arrondissement de Preuilly, prédécesseur du Dr Richard au conseil général d'Indre-et-Loire. Un doute a été introduit pour l'identification de ce buste, certaines sources suggérant qu'il s'agissait en fait d'Edmond Rabouille. Fondue à Rome en 1880, la version en bronze a été identifiée à tort comme Buste du graveur Edmond-Achille Rabouille (buste en bronze de 47 cm) par Sotheby's lors d'une vente à New-York le 26 mai 1994. Mais Rabouille n'a jamais été pensionnaire de la villa Médicis, étant simplement élève aux Beaux-Arts de Paris, et étant décédé à Paris le 2 novembre 1878 (Cahier de la Poterne n°44 - 2018 - Société Archéologique de Preuilly).
  18. Paris, École nationale supérieure des beaux-arts, exposée dans un escalier.
  19. Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Tome 55, 2009.
  20. Frantz Schoenstein, « Un enfant de Preuilly-sur-Claise, prix de Rome de sculpture en 1878 », in Sculptures en Touraine, [catalogue d'exposition], Conseil général d'Indre-et-Loire, 2014.
  21. Base Palissy, Inventaire général du Patrimoine Culturel de la Région Centre. La signature de Grasset est gravée sur l'autel en pierre calcaire (cf. culture.gouv.fr).

Annexes

Liens externes

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