Il a été créé par lettres patentes de Louis XIV, roi de France et de Navarre, édictées en novembre 1648 et enregistrées le , faisant suite à l'élévation du comte de Gramont en duc à brevet et pair par lettres patentes du 31 décembre 1643[1].
On ne doit pas le confondre avec la souveraineté de Bidache, autre terre sous la juridiction des ducs de Gramont dans le même secteur, dont le territoire se confond exactement avec celui de la petite ville de Bidache, le duché de Gramont étant d'ailleurs formé de deux morceaux séparés par le territoire de la souveraineté.
La seigneurie de Gramont
Avant de devenir duché, Gramont est une seigneurie féodale qui apparaît dans les archives à partir de 1040. Le château qui lui donne son nom n'est pas l'actuel « château de Gramont » de Bidache mais est situé sur la colline « La Mulari », sur le territoire de Viellenave-sur-Bidouze en Navarre, à la limite de Charritte[3].
Le comté de Guiche
Avant d'accéder à la dignité ducale, les Gramont ont obtenu l'érection en comté de leur terre de Guiche, le titre de « comte de Guiche » étant porté par le fils aîné des Gramont. Le comté de Guiche est érigé par le roi Charles IX en 1563 et est composé des paroisses françaises de Bardos, Urt, Sames, Came, Saint-Pé-de-Léren et Briscous[4].
Le comté de Gramont
Selon l'Histoire et généalogie de la maison de Gramont publiée en 1874 par Agénor de Gramont, le roi Charles IX aurait également érigé Gramont en comté à la même date. Jean de Jaurgain, avec quelque vraisemblance, considère cette information comme erronée : Gramont étant terre de Navarre ne relève pas du roi de France[5]. Il n'en demeure pas moins que les lettres-patentes érigeant Gramont en duché évoquent la « terre et comté de Gramont ».
D'or, au lion d'azur, armé et lampassé de gueules. Devise: A RESISTENTE CORONOR.[6]
Antoine II de Gramont (v.1572-1644), comte de Gramont, puis duc de Gramont (1643 - création) et pair de France, souverain de Bidache, comte de Toulougeon, de Guiche et de Louvigny, vicomte d'Asté, baron d'Andouins, de Lescun et d'Hagetmau,
Écartelé, au I et IV, de gueules à trois fasce ondées d'or ; aux Iet III, cousu de gueules à trois jumelles d'argent ; sur-le-tout, contre-écartelé : au 1, d'or, au lion d'azur, armé et lampassé de gueules (Gramont) ; au 2, de gueules, à trois flèches d'or, armées et empennées d'argent, 2 et 1, les pointes en bas (Asté); au 3, d'or, à un lévrier de gueules, colleté d'azur, à l'orle de sable, semée de besants d'or (Aure) ; au 4, d'argent à un chef endenté d'azur.[6]
Antoine III de Gramont-Touloujon, comte de Guiche, puis de Gramont, puis duc de Gramont (1648 - nouvelle érection pour le fils du précédent) et pair de France, souverain de Bidache et seigneur de Lesparre, comte de Louvigny, vicomte d'Asté, baron d'Andouins et d'Hagetmau, maréchal de France, colonel des Gardes Françaises,
Écartelé, au 1, d'or, au lion d'azur, armé et lampassé de gueules (Gramont) ; au 2 et 3, de gueules, à trois flèches d'or, armées et empennées d'argent, 2 et 1, les pointes en bas (Asté); au 4, d'or, à un lévrier de gueules, colleté d'azur, à l'orle de sable, semée de besants d'or (Aure) ; sur-le-tout, contre-écartelé : au I et IV, de gueules à trois fasces ondées d'or ; aux II et III, cousu de gueules à trois jumelles d'argent.[6]
Écartelé : au 1, d'or, au lion d'azur, armé et lampassé de gueules (Gramont); aux 2 et 3, de gueules, à trois flèches d'or, armées et empennées d'argent, 2 et 1, les pointes en bas (Asté); au 4, d'argent, à un lévrier de gueules, colleté d'azur, à l'orle de sable, semée de besants d'or (Aure). Sur le tout de gueules à quatre otelles d'argent (Comminges). Cri: DIOS NOS AYUDE!. Devise: DEI GRATIA SUM ID QUOD SUM.[6],[7]
Philibert de Gramont (1621-1707), « comte » de Gramont, vicomte d'Asté, baron des Angles, seigneur de Séméac, d'Ibos et de Sarouilles, chevalier du Saint-Esprit (reçu le 31 décembre 1688),
Écartelé, au I et IV, contre-écartelé : au 1, d'or, au lion d'azur, armé et lampassé de gueules (Gramont) ; au 2, de gueules, à trois flèches d'or, armées et empennées d'argent, 2 et 1, les pointes en bas (Asté); au II et III, d'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions 2 et 2 (Montmorency) ; sur le tout de Comminges.[8]
François-Xavier Feller, Biographie universelle, ou, dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, vol. 4, J. Leroux, Jouby, (lire en ligne) ;
Abbé d' Ormancey, Illustrations de la noblesse européenne, (lire en ligne) ;
Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 7, L'auteur, (lire en ligne) ;
Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France : des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, vol. 11, L'auteur, (lire en ligne) ;
Encyclopédie des gens du monde : répertoire universel des sciences, des lettres et des arts ; avec des notices sur les principales familles historiques et sur les personnages célèbres, morts et vivans, vol. 12, Librairie de Treuttel et Würtz, (lire en ligne) ;
Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique : ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane qui contient en abrégé l'histoire fabuleuse des Dieux et des Héros de l'Antiquité Payenne, les vies et les actions remarquables des Patriarches [...], l'établissement et le progrès des Ordres Religieux et Militaires et la vie de leurs Fondateurs, les généalogies [...], la description des Empires Royaumes [...], l'histoire des conciles généraux et particuliers sous le nom des lieux où ils ont été tenus [...], vol. 4, Chez Jean Brandmuller, (lire en ligne) ;
Notes et références
↑Ces lettres patentes sont reproduites dans le Jaurgain et Ritter, p. 533 du tome 1 pour celle de 1643, page 685-688 du tome 2 pour celle de 1648.
↑Selon le texte même des lettres patentes érigeant Gramont en duché