Issue d’un milieu modeste, Dolorès Marat naît à Paris le [1],[2]. Sa mère est paysanne, son père est resté inconnu. Entre deux et huit ans, elle est placée à l’Assistance publique. Elle grandit à Boissy-Saint-Léger et va « un peu à l’école »[3].
Dolorès commence à travailler dès l’âge de quinze ans comme couturière. Pendant ses vacances, par une petite annonce, elle rencontre M. Froissard, un photographe qui tient une petite boutique à Sucy-en-Brie et qui vend des appareils photo et développe des travaux d’amateurs. Il recherche une femme de ménage. Froissard remarque tout de suite que Dolorès est passionnée par la photographie, et après quelques négociations avec sa mère, l’engage comme apprentie. Elle reste trois ans[4] et apprend le métier : développer les films, tirer, retoucher, faire des photos de mariage, réaliser des portraits d’identité et vendre des appareils photo[3].
Dès 1982, elle fréquente les Rencontres d’Arles où elle commence à montrer son travail personnel, mais y est très mal accueillie[5].
Quand le laboratoire noir et blanc de Votre beauté ferme en 1985, elle se met à la couleur et devient l’unique photographe du magazine. Elle effectue des prises de vues de bijoux, parfums et accessoires de mode, portraits, natures mortes de fruits et légumes mais aussi des reportages[3].
Elle découvre New York en 1994 à l’occasion d’une commande. La ville lui plait tellement qu’elle y fera des allers-retours pendant sept ans grâce à deux amies qui l’hébergent sur place et « dès que j’avais trois sous pour me payer l’avion, les bobines et de quoi payer ma nourriture[4] ».
Au cours de cette période, elle réalise deux expositions, à la Witkin Gallery, puis chez Aperture[6],[4]. Son livre New York USA sera publié en 2002.
Ses photos offrent une texture et une palette de couleurs veloutée et sensuelle grâce au procédé Fresson qu’elle a adopté depuis 1983, pour la réalisation de ses tirages : « J’ai trouvé ça magnifique. Je savais qu’un jour je l’utiliserais. Je me souviens de ma première photo envoyée chez Fresson, une femme qui remonte un trottoir. Je retrouve en couleur la sensualité de l’impression en héliogravure[3] ». Elle réalise aussi l’impression Fine Art de ses images à l’aide d’encres pigmentaires sur papier japon.
Near Life Experience, une chorégraphie d’Angelin Preljocaj, photographies de Dolorès Marat, texte et conception éditoriale d’Éric Reinhardt, ArjoWiggins, hors commerce, 2003
La mer de la tranquillité, journal de Jean-Luc Bitton, illustré par des photographies de Dolorès Marat, Éditions Les Petits Matins, .
Paris, correspondances, Texte de Arlette Farge, Avignon, Éditions La Pionnière, 2015[10].
Palmyre et autres Orients, Texte de Dominique Janvier, Avignon, Éditions La Pionnière, 2016
Mezzo voce, Texte de Lionel Bourg, Paris, Éditions Fario, 2018 (ISBN9791091902472) Avec vingt exemplaires numérotés accompagnés d'un tirage original signé et numéroté.
Lune rouge et autres animaux familiers, Texte de Vincent Pélissier, Paris, Éditions Fario, 2021 (ISBN979-10-91902-74-8) Avec vingt exemplaires numérotés accompagnés d'un tirage original signé et numéroté.
2000 : Watt’s Gallery, New York / Photographers’ Gallery, Londres / Mois de la photo ; Galerie Serge Abouckrat ; Galerie Thierry Marlat ; Mémoire de l’Europe, Hôtel de ville, Paris Photo, Carrousel du Louvre ; Damasquine Gallery, Bruxelles (Belgique)[9].
2014 : Rétrospective, Promenades photographiques de Vendôme[2].
2021 : Des mots pour voir, festival Portrait(s), Rendez-vous photographiques de Vichy[14].
2021 : Au fil d’une vie, La Chambre, Strasbourg, du 18 septembre au 14 novembre[15].
2021 : Couper le son et arrêter le mouvement, exposition collective, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine, Le Quadrilatère, Centre d’art de Beauvais, dans le cadre des 18e Photaumnales, du 17 septembre 2021 au 2 janvier 2022.