C'est une plante herbacéeannuelle au port décombant ou prostré, aux chaumes pouvant atteindre de 10 à 30 cm de long. L'inflorescence est constituée de racèmesspiciformes groupés en un quasi-verticille à l'extrémité de la tige florale.
L’espèce a été décrite et nommée Panicum sanguinale par Linné en 1735 dans Species Plantarum 1: 57[5].
En 1771, le naturaliste autrichien Giovanni Antonio Scopoli, de culture italienne, transfère l’espèce dans le genre Digitaria[6] (créé en 1768 par Albrecht von Haller, un naturaliste suisse).
Étymologie
Le nom génériqueDigitaria dérive du latin digitus « doigt », en référence à la forme de l'inflorescence rayonnant comme les doigts d'une main[7]. L'épithète spécifique, sanguinalis est d'origine latine (dérivée de sanguis, -inis, « sang ») et se réfère à la fréquente coloration pourpre-rougeâtre des parties aériennes de la plante (inflorescences, gaines foliaires notamment).
La digitaire sanguine est une plante annuelle, cespiteuse ou solitaire, velue sur les gaines foliaires et les feuilles, à racines fibreuses.
Le chaume (la tige) est ramifié, étalé, ascendant, souvent radicants aux nœuds inférieurs[11]. Il fait de 20 à 60 cm de long. La ligule de 1-2 mm est tronquée.
Les feuilles sont à forte pilosité (poil moyen de 0,5 mm, utiliser une loupe) généralisée sur tous les organes et constante. La largeur des limbes est remarquable (presque 6 mm à la seconde feuille). Feuilles assez courtes, souvent ondulées, velue sur la gaine. Le limbe est linéaire de 3–12 c cm de long sur 0,1–0,5 cm. La gaine est verte à rouge violet.
Les épillets lancéolés, longs d’env. 3 mm, géminés sur 2 rangs, l’un brièvement, l’autre plus longuement pédicellé, ovales-oblongs, sont sur de courts pédicelles uniflores, glumes inférieures très petites, glumes supérieures aussi longues que l'épillet, recouvertes de poils fins, glumelles stériles aiguës.
Le fruit est un caryopse enfermé dans les 2 glumelles.
La semence glabre est généralement constituée d'un épillet contenant une fleur fertile et une fleur stérile[11]. La glume inférieure est très réduite ou manquante ; la glume supérieure inférieure à la moitié de la semence.
La floraison a lieu de juillet à octobre.
Les nervures scabres de la lemme inférieure, bien que nécessitant une bonne lentille pour être observées, sont le meilleur moyen de distinguer cette espèce de Digitaria ciliaris.
La digitaire sanguine est courante dans les vignes, les champs et les potagers. En ville, on la trouve souvent dans les platebandes et les jardinières. Comme elle ne nécessite que peu de terre pour pousser, elle se rencontre sur les bords de trottoir au pied des murs ou entre les pavés[12].
Distribution
Selon POWO[10], Digitaria sanguinalis est originaire de tous les pays riverains de la mer Méditerranée, de la mer Noire et de la mer Caspienne, et plus vers l’est, de pays d’Asie centrale, de l’Afghanistan, le Pakistan, de l’Inde, de la Chine, ainsi qu'au sud, l’Arabie, du Soudan.
Elle a été introduite en Europe du Nord, en Amérique du Nord, au Mexique et dans une partie de l’Amérique du Sud, ainsi que de l’Afrique du Sud, au Kenya. Elle a donc désormais une répartition cosmopolite et se rencontre dans toutes les régions tempérées et tempérées chaudes du monde[13].
Au Moyen-Âge, Digitaria sanguinalis était cultivée pour ses fruits comestibles.
Notes et références
↑(en) Rowan F. Sage et Russell K. Monson, C4 Plant Biology, Academic Press, coll. « Physiological Ecology », , 596 p. (ISBN978-0-08-052839-7, lire en ligne), p. 474.
↑Prof. Benny De Cauwer, hebdomadaire Le Sillon belge n° 3673 12/6/2015 p. 10-11
↑Nathalie Machon (sous la direction de), Sauvage de ma rue, Guide des plantes sauvages des villes de la région parisienne, Diffusion Seuil, Muséum National d’Histoire naturelle, Le Passage édition, , 256 p.
Lambinon J. et al., Nouvelle flore de la Belgique, du G.-D. de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes), Meise, Jardin botanique national de Belgique, 6e éd., 2012, 1195 p. (ISBN978-90-72619-88-4)