Le journal Dielo Trouda (en russe Дело Труда, Cause Ouvrière) est fondé, à Paris, en 1925, par un groupe de militants anarchistes russes, ukrainiens et polonais réfugiés en France pour fuir la répression du nouveau pouvoir bolchevique en Russie.
Dielo Trouda (Paris, 1925-1930), est l’organe de presse du groupe anarchiste russe et polonais de Paris édité par Nestor Makhno et Piotr Archinov[1],[2].
En octobre, Voline en termine la traduction et le texte paraît en français aux éditions de la Librairie internationale[11],[12]. Abusivement appelée, par raccourci, la Plate-forme d'Archinov, elle est rédigée collectivement par cinq personnes : Archinov, Nestor Makhno, Ida Mett, Valesvsky et Linsky[13],[8].
En , Voline et sept de ses amis publient « Réponse à la Plate-forme ». Le ton en est polémique, les auteurs accusent les plate-formistes d'avant-gardisme et de vouloir « bolcheviser » l’anarchisme[14].
Le débat qui ne touche initialement que les militants russes, prend une envergure internationale[11].
Ce texte promeut un modèle d'organisation qui suscite des réactions critiques de nombre de militants anarchistes - dont Errico Malatesta[n 2], Sébastien Faure[8], Alexander Berkman - qui le qualifient d'« autoritaire », et donc contraire aux principes même de l'anarchisme.
Nouvel exil
En 1930, la pression de Moscou et des autorités françaises conduit le journal à quitter Paris pour Chicago[15].
Le journal est publié sous le titre Dielo Truda jusqu'en 1939, avant de fusionner avec un périodique anarcho-syndicaliste pour devenir Dielo Trouda-Probuzhdenie.
Nestor Makhno, Pour le Xe anniversaire du mouvement insurrectionnel makhnoviste en Ukraine, Dielo Trouda, no 44-45, janvier-, pp. 3-7, [lire en ligne].
Bibliographie et sources
Alexandre Skirda, Autonomie individuelle et force collective : les anarchistes et l’organisation de Proudhon à nos jours, Paris, Publico, Skirda, Spartacus, , 365 p. (ISBN2-9502130-0-6, lire en ligne)
XV. La Plate-forme organisationnelle du groupe Diélo Trouda, pp. 85-90, [lire en ligne].
↑Ce texte est traduit et réédité à de nombreuses reprises, pour exemples, (en) The organisational platform of the libertarian communists, Hull, England, Anarchist Workers Association, 1975, (OCLC915309844) ou (es) Plataforma organizativa para una unión general de anarquistas, Barcelona, Aldarull Edicions, 2010, (OCLC888269456) et disponible sur internet (es) [lire en ligne].
↑(en) « A similar, later controversy that highlights this point was that between Errico Malatesta and the Dielo Trouda (Workers’ Cause) concerning the concept of the anarchist platform. The Workers’ Cause - a group of exiled Russian anarchists who had witnessed the 1917 revolution but were dissatisfied with the establishment of the Bolshevik dictatorship - wrote The Platform in 1926. It was a kind of organizational guideline for the movement, based on the inability of the anarchist movement to assert itself in the Soviet Union. », Jean-Marc Flükiger, The Radical Animal Liberation Movement : Some Reflections on Its Future, Journal for the Study of Radicalism, Volume 2, n°2, Michigan State University Press(en), 2009, [lire en ligne], pp. 113.-114.
↑(es) « [...] a Plataforma Organizativa por una Unión General de Anarquistas, publicado originalmente en 1926 por Dielo Trouda (La Causa de los
Trabajadores), cabecera del Grupo de Anarquistas Rusos en el Extranjero formado por exiliados afincados en París. Tras la victoria de los bolcheviques durante la Revolución, el grupo se convenció de la necesidad de una estructura política más fuerte
que incluyera grupos políticos, una milicia e incluso un comité ejecutivo (véase Cerrito, 1973). La Plataforma promovía así una unión anarquista homogénea y fuerte a nivel internacional. En su momento fue criticada, entre otros, por Malatesta quien atacó duramente su carácter autoritario y burocrático. Su autoría se atribuye a Peter
Arshinov (1887-1937), miembro del grupo, de quien en ocasiones toma el nombre. El grupo estaba formado además por, entre otros, Nestor Makhno (1889-1934), Gregori Maximoff (1893-1950), Ida Mett (1901-1973) y Nicholas Lazarevitch (1895-1975). », - Eduardo Romanos, Redes anarquistas en la Europa de posguerra : latencia y renovación entre ciclos de protesta, Historia y comunicación social, vol 23, n°1, Université complutense de Madrid, 2018, page 172.
↑« Après avoir séjourné en Pologne, elle s’installe à Paris et milite au sein du groupe anarchiste russe en exil Dielo Trouda (La Cause du travail) entre 1925 et 1927. C’est là qu’elle rencontre son nouveau compagnon, Nicolas Lazarévitch. Elle est exclue du groupe pour pratique religieuse : elle a allumé une bougie le jour de la mort de son père, Meyer Gilman. » - Sylvain Boulouque, Ida Gilman, dite Mett, médecin et anarchiste (Smorgone, Russie, 20 juillet 1901 – Paris, 27 juin 1973), Archives Juives, 2001/2, vol. 34, p. 126-127, [lire en ligne].
↑« Au cours des années 1927-1928, il participa à la revue des anarchistes russes Dielo Trouda éditée à Paris et y publia des articles d’information sur la vie ouvrière en Russie. », Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron », 2014 : Nicolas Lazarévitch.
↑« Elle fit aussi partie avec P. Archinov, N. Makhno, Ida Mett, Maxime Ranko, Linsky, etc., de la rédaction de Dielo Trouda (Paris, 1925-1930), organe des groupes anarchistes russes et polonais de Paris », Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron », 2014 : Marie Goldsmith.
↑« D’origine polonaise, Valevsky collabora à la revue libertaire Dielo Trouda publiée en russe à Paris au cours des années 1925-1932. A la même époque, il fut l’un des animateurs du groupe anarchiste russe et polonais de Paris. », Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron », 2014 : Valevsky.
↑(es) « La Plataforma fue quizás el intento más significativo fuera de España de revigorizar el movimiento anarquista. Representó una respuesta adecuada a los defectos de los anarquistas en Rusia durante y después de la Revolución de Octubre, cuando el divisionismo y la confusión de muchos libertarios, con el conflicto de los exiliados rusos, los puso en manos de los bolcheviques. Para evitar que se repitiera eso, la Plataforma propuso que los anarquistas crearan una potente organización, unificada en torno a un programa rígido » - Jason Garner, La búsqueda de la unidad anarquista: la Federación Anarquista Ibérica antes de la II República, Germinal Revista De Estudios Libertarios, Madrid, n°6, octobre 2008, page 56.
↑(en) Jeff Shantz, José Brendan Macdonald, Beyond Capitalism : Building Democratic Alternatives for Today and the Future, Bloomsbury Publishing USA, 2013, page 59.
↑Philippe Pelletier, L'Anarchisme, éditions Le Cavalier Bleu, 2010, pp. 85-86.
↑La Plate-forme organisationnelle du groupe Diélo Trouda, pp. 85-90, in Alexandre Skirda, Autonomie individuelle et force collective : les anarchistes et l’organisation de Proudhon à nos jours, Paris, Publico, Skirda, Spartacus, , 365 p. (ISBN2-9502130-0-6, lire en ligne)
↑(en) Alexandre Skirda, Facing the Enemy: A History of Anarchist Organization from Proudhon to May 1968, AK Press, 2002, p. 140.