En 2009 parait Duos with Lee, un album de duos avec Lee Konitz, que Tepfer a rencontré en 2006 grâce à Martial Solal, compagnon de route de Konitz[8]. Sa relation avec Konitz amène Tepfer à fuir les clichés[4] et à approfondir sa singularité musicale[3] : « quel que soit le contexte, Lee sonne exactement comme lui-même. Travailler avec quelqu'un d'aussi singulier m'a forcé à penser sérieusement à qui je suis, à ce que signifie le fait que ce soit moi qui joue[9]. »
Années 2010
En 2010, l'Orchestre de la garde du Château de Prague lui commande un concerto pour orchestre à vents et piano improvisé, intitulé The View from Orohena (« La vue depuis Orohena »). La première a lieu au Château de Prague le .
En 2011, parait Goldberg Variations/Variations, un disque salué par la critique[10], sur lequel il joue les Variations Goldberg telles que les a écrites Bach, en ajoutant des variations improvisées qui répondent aux variations originelles. Chacune d'elles est guidée par une idée de base, répondant à la musique écrite par Bach, mais en concert les improvisations s'avérent très différentes d'un concert à l'autre[11]. Il crée ainsi un commentaire contemporain au chef-d'œuvre de Bach, qu'il a entendu pour la première dans la version de 1981 de Glenn Gould[4]. L'idée de ce jeu avec les Variations Goldberg est venu par hasard, lors d'un concert en solo en République tchèque en 2007, au cours duquel il a décidé d'utiliser une variation de Bach comme support pour l'improvisation[9].
En juillet 2018 sort Decade, célébrant les dix ans du duo de Tepfer avec Lee Konitz. Comme le précédent, Decade est un album laissant une large place à l'improvisation, seuls le standardBody and Soul et la 9/11 Suite sont des compositions[8].
La même année parait Natural Machines, un « album vidéo » diffusé sur YouTube[13]. Pour ce projet, Dan Tepfer a écrit des programmes informatiques sur SuperCollider[14] qui interagissent en temps réel pendant qu'il improvise directement sur son piano, un Yamaha Disklavier[15]. Ainsi, ce qu'il joue peut par exemple être répété comme dans un jeu de miroir, l'aigu devenant grave et inversement, suivant différentes combinaisons rythmiques[16]. Pour accompagner la musique, Tepfer a également écrit des programmes sur Processing[14] permettant de visualiser ce qu'il se passe, à l'aide de formes abstraites pouvant évoquer des images astronomiques[17],[16]. Les vidéos publiées sur YouTube sont soigneusement montées par Tepfer, donnant une qualité visuelle unique à ce projet[14].
Années 2020
Pendant la pandémie de Covid-19, Dan Tepfer a commencé son projet #BachUpsideDown, où il s'est amusé avec les Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach : après qu'il a joué chaque variation, un algorithme de sa composition la rejoue en miroir, en inversant les hauteurs des notes. #BachUpsideDown[18].
De janvier à , il publie sur les réseaux sociaux « cent jours d'exercices », montrant diverses façons qu'il a de pratiquer son piano : exercices harmoniques, rythmiques, morceaux classiques, standards, exercices avec des algorithmes[1]…
Le paraît l'album Inventions/Reinventions, chez StorySound Records. Après Goldberg Variations/Variations, le pianiste y poursuit son travail autour de l'œuvre de Jean-Sébastien Bach, en se concentrant ici sur les Inventions à deux voix du compositeur, qu'il interprète à la lettre. Il ajoute des Inventions improvisées, dans son propre style, dans les neuf tonalités que Bach a laissé de côté, en conservant la dimension narrative des pièces de Bach[19],[18]. Afin d'être proche de sa famille après la mort accidentelle de sa mère, Tepfer enregistre l'album à Paris, sur un piano ayant appartenu à son grand-père[1].
Son album Internal Melodies, en duo avec le saxophoniste Miguel Zenón, parait le chez Main Door Music, le label créé par Tepfer. DownBeat lui accorde la note maximale de cinq étoiles[20].
Discographie
2005 : Before the Storm, Dan Tepfer Trio, avec Richie Barshay et Jorge Roeder (Diz Records)
2007 : Oxygen, Dan Tepfer Trio, avec Richie Barshay et Jorge Roeder (Diz Records)
2009 : Twelve Free Improvisations in Twelve Keys, piano solo (Diz Records)
Dan Tepfer a écrit plusieurs pièces de musique dite classique, intégrant ou non de l'improvisation[21].
2007 : Solo Blues, pour violon et piano.
La pièce est écrite pour un seul instrumentiste jouant alternativement du violon et du piano : les résonances de celui-ci accompagnent le violon, qui peut être joué sur les cordes à vide pendant que l'interprète égrène des accords au piano.
2010 : The View from Orohena, concerto pour piano et vents.
La forme est celle d'un concerto classique en trois mouvements. La partition orchestre est écrite pour un orchestre de vents (bois, cuivres…). La partie de piano, pensée pour Tepfer lui-même, laisse une large part à l'improvisation.
Orohena est la plus haute montagne de Tahiti, une partie des structures rythmiques du concerto empruntent à la musique tahitienne.
2015 : Algorithmic Transform, pour orchestre.
Cette suite en trois mouvements est inspirée par les recherches de Tepfer sur l'utilisation d'algorithmes dans la composition.
2016 : Solar Spiral, pour quatuor à cordes et piano.
Le piano improvise en partie sur cette pièce. Le second mouvement, Tahiti, emprunte des rythmes à la musique tahitienne.
Filmographie
2014 : Movement and Location[22] de Alexis Boling (Harmonium Films)
↑ a et b(en) Andrew Patner, « From Bach to ‘Billie Jean’, pianist Dan Tepfer reworks the music he loves », Chicago Sun-Times, (lire en ligne, consulté le ).
↑Sauf indication contraire, les notations biographiques sont issues du site de Dan Tepfer.