Il a commencé une carrière militaire dans le régiment de Foix[1]. Il est devenu marin en 1781, matelot sur la Dorade. En 1781-1782, il est capitaine d'armes sur la Ménagère. Dans les deux premiers mois de 1783, il est volontaire sur le Mulet. Entre et , il navigue au commerce pour les colonies, sur les côtes de Guinée et à Saint-Domingue. En 1792, il se retrouve enseigne de vaisseau sur la corvette de 20 canons la Perdrix. Il est lieutenant de vaisseau en second sur la frégate Andromaque commandée par Jean François Renaudin qui a participé à des combats contre un vaisseau de ligne et quatre frégates espagnoles, du au .
Le , il est nommé officier en second sur le vaisseau de 74 canons Le Vengeur du Peuple sous les ordres de son cousin. Son fils est mousse sur ce navire. Ce vaisseau fait partie de la division de l'Océan placée sous le commandement de Louis Thomas Villaret-Joyeuse. Il participe à la bataille du 13 prairial an II. Il a coulé avec le vaisseau mais a été recueilli et fait prisonnier par les Anglais. Il est nommé capitaine de vaisseau le .
De mars à , il accompagne à Naples le contre-amiral Renaudin.
Du au , il a le commandement de l'Égyptienne qui doit se rendre à Alexandrie. Il est relevé de son commandement après avoir armé la frégate.
Le , il est à Toulon capitaine de pavillon du contre-amiral Perrée sur Le Généreux, vaisseau de 74 canons. Le vaisseau fait partie de la division qui devait briser le blocus de l'île de Malte par les vaisseaux anglais de l'amiral Nelson et approvisionner l'île. Le convoi a pu appareiller le , mais Le Généreux ayant démâté, il a dû revenir à Toulon. Il a repris la mer le . Il est devant Lampedusa le 18 où il va rencontrer les premiers vaisseaux anglais. Le nombre de vaisseaux anglais augmenta. Le combat contre trois vaisseaux anglais et une frégate a commencé à 15h15, à 16h30, Le Généreux est canonné. À 5h30, la défense étant considérée comme inutile, le pavillon a été amené. Pendant la bataille du convoi de Malte, le contre-amiral Perrée a reçu un boulet qui lui a emporté la cuisse. Il meurt le soir même. Le capitaine Renaudin a été gardé prisonnier jusqu'en . Il a comparu devant le conseil de guerre qui l'a déclaré non coupable.
Bonaparte, alors premier consul, n'appréciait pas Renaudin. Il l'a fait mettre en réforme le avec un traitement de 1 500 francs, réduit à 1 200 francs en l'an XII, puis mis à la retraite en 1817 avec 787 francs. Il s'est alors retiré à Saint-Denis, sur l'île d'Oléron. En 1826, il a demandé qu'on répare l'injustice qu'on lui avait fait en 1817[2].
Famille
La famille Renaudin est à Oléron depuis le XVIIe siècle, et à Saint-Pierre. On retrouve les Renaudin parmi les noms des protestants qui abjurent après la révocation de l'édit de Nantes[3],[4], d'autres ont préféré se réfugier aux Pays-Bas.
Jehan Renaudin (1590-1656) marié à Françoise Perrocheau (vers 1590-1639)
Jean/Jehan Renaudin, né en 1622, mort en 1666 à Saint-Pierre-d'Oléron, notaire royal, juge sénéchal de la baronnie de Chassiron, marié en premières noces, en 1637, à Marthe Guibaud (1617-1647)
Samuel Renaudin (1642-1705) procureur fiscal de la baronnie de Chassiron et sergent des baronnies d'Oléron, marié en 1662 à Élisabeth Chauvet, il achète en 1677 une maison dont a hérité sa fille,
Samuel Renaudin (1663- ), notaire et postullant en la baronnie d'Oléron
Élisabeth Renaudin
Jeanne Renaudin
Judith Renaudin (Saint-Pierre-d'Oléron 1668 - Leyde 1731), grand-tante de Pierre Loti,
Esther Renaudin (1644- ) mariée en 1664 à Jacques Fresnau
Jean/Jehan Renaudin marié en secondes noces avec Marie Robilin (-1673)
François Renaudin (1649-1702) marié en 1690 avec Marie Panisseau (†1711)
François Renaudin (1690-1736) marié en 1711 avec Jeanne Normand (1685-vers 1750)
Angélique Renaudin (1711-1756) mariée en 1750 avec Jean Jacques Thibault (1697-1761)
François Renaudin (1720- ) marié avec Élisabeth Thibault (1728-)
Mathieu Renaudin (1722-1779) marié à Marie Touzeau (-1794)
Mathieu Cyprien Renaudin (1757-1836), capitaine de vaisseau, marié en premières noces, en 1783 avec Marie Compère[5]
Mathieu Cyprien Renaudin, mort en bas âge,
Cyprien-Célestin Renaudin (1785-1852), mousse à bord du Vengeur du Peuple, médecin de marine, puis médecin et maire du Gua, sans postérité
Claire Renaudin, marié à Massé, officier de santé, morte à Saint-Denis
Mathieu-Cyprien Renaudin, né le 23 ventôse an II
Alexis Renaudin, né le , il est parti s'installer pour l'île Maurice où il a épousé une Anglaise,
Guillaume-Gabriel Renaudin, né le , comme son frère, il est parti s'installer pour l'île Maurice où il a épousé une Anglaise, où il est mort à Port-Louis le
Mathieu Cyprien Renaudin (1757-1836), marié en secondes noces, en 1814, à Julie Besnard
Numa-Charles-Stanislas Renaudin (1815-) marié en 1838 avec Eugénie Rulland
Marie Renaudin (1849- ) mariée en 1882 à Pierre Dupont, médecin principal de la marine à Rochefort
Jean Renaudin (1651-1700), marchand à Dolus, marié en 1672, au temple de Marennes, avec Marie Seguin
↑H. Patry, « Nouvelles notes sur les huguenots oléronnais », Bulletin. Société de l'histoire du protestantisme français. Études, documents, chronique littéraire, 1904, p. 66, 154-155, 227-230 (lire en ligne)
↑Louis Audiat, Le Vengeur again !, dans Bulletin de la Société des archives historiques de la Saintonge et de l'Aunis, 1892, tome 12, p. 425 (lire en ligne)
Bibliographie
Onésime Joachim Troude, Batailles navales de la France, Challamel aîné éditeur, Paris, 1867, tome 3, p. 197-200(lire en ligne)
G. Barbotin, Étude documentaire sur le combat du 13 prairial an II. L'épisode du "Vengeur", dans Bulletin de la Société de géographie de Rochefort-sur-Mer, 1929, note p. 26-27(lire en ligne)
G. Barbotin, Campagne du vaisseau "Le Généreux" et combat du 29 pluviôse an VIII, sur les côtes de Sicile, dans Bulletin de la Société de géographie de Rochefort-sur-Mer, 1930, p. 73 (lire en ligne)
Ollivier-Zabulon Diaz de Soria, Le Marseillois devenu plus tard le Vengeur du Peuple, vaisseau de 74 canons 1766-1794. L'histoire et la légende, Marseille, 1954
Jean Bodiou, Un marin d'infortune. Mathieu-Cyprien Renaudin héros méconnu du Vengeur, Saintes, éditions Le Croît Vif, 2010, (ISBN978-2-36199-001-5) ; 224 p.
(en) William James, The naval history of Great Britain, from the declaration of war by France in 1793, to the accession of George IV, Richard Bentley & son, London, 1886, volume 2, p. 438-440(lire en ligne)