Le couvent des Dominicains de Colmar, également appelé église des Dominicains est un monument historique situé à Colmar, dans le département français du Haut-Rhin.
L'église a été bâtie en 1289 par l'ordre mendiant des Prêcheurs, aussi appelé Dominicains[1], arrivé à Colmar vers 1260[2]. Le chœur est construit avant 1300, la nef au début du XIVe siècle mais achevé en 1346. L'édifice, devenu un magasin d'artillerie à la Révolution française, est racheté par la ville en 1807 pour en faire une halle aux blés, puis est rendu au culte en 1898[2]. L'église abrite dans son chœur La Vierge au buisson de roses, retable de Martin Schongauer qu'il a peint en 1473, ainsi qu'une série de vitraux du XIVe siècle[3].
Le cloître, la partie la plus ancienne, date du XIIIe siècle[4]. Il a subi un incendie en 1458. Des peintures murales de la fin du XVe siècle illustrent le cycle de la Passion[2].
Les bâtiments conventuels sont élevés vers 1300, reconstruits au XVIIIe siècle, transformés en caserne de gendarmerie de 1795 à 1871, puis ont abrité l'école préparatoire d'instituteur[2] de 1873 à 1940[5]. Ils accueillent depuis 1951[6] la bibliothèque municipale.
Le cloître et l'église font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le [7].
Architecture
L'église est constituée d'un chœur vouté de cinq travées, d'une abside à cinq pans d'octogone et d'une nef à six travées. La structure est pourvue de frêles colonnes sans chapiteaux, à plafond de bois[8], intérieur austère mais lumineux. Les vitraux datent du début du XIVe siècle et représentent des scènes de la vie du Christ.
Le cloître est constitué d'arcades sans réseau s'articulant autour d'un rectangle irrégulier[2].
↑ abcd et eDominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck et Guy Bronner, Alsace : Dictionnaire des monuments historiques, Strasbourg, La Nuée Bleu, , 664 p. (ISBN978-2-7165-0250-4), p. 81-82.
↑Jean-Luc Eichenlaub (photogr. Christophe Hamm), Colmar, Bernardswiller, ID L'Édition, , 144 p. (ISBN978-2-36701-050-2), p. 22
↑Colmar, un trésor dévoilé, 1870-1960, tome 2 p. 44
↑Gabriel Braeuner, Colmar en France : Chronique des années cinquante et soixante, Pontarlier, éditions du Belvédère, , 274 p. (ISBN978-2-88419-312-2), p. 25.
André Rhein, « Colmar : Église des Dominicains », dans Congrès archéologique de France. 83e session. 1920. Metz, Strasbourg et Colmar, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 325-330
La bibliothèque de la ville de Colmar : installation dans l'ancien couvent des Dominicains : cérémonie solennelle d'inauguration, 20 octobre 1951, Colmar, Alsatia, 1952, 36 p. + pl.
L'Église des Dominicains de Colmar, Colmar, Alsatia, 1974, 16 p.
Sylvie Gueth, La Vente des biens nationaux dominicains de Colmar 1790, Société académique du Bas-Rhin, 1991-1992 (ISBN2950812503).
Auguste-Marie-Pierre Ingold, Notice sur l'église et le couvent des Dominicains de Colmar, Colmar, Paris, 1894.
Francis Lichtlé, « Les boutiques autour de l'église des Dominicains », dans Mémoire colmarienne, 2006, no 104, p. 3-4.
Francis Lichtlé, « L'église des dominicains devient une halle au blé au cours du XIXe siècle », dans Mémoire colmarienne, 2014, no 134, p. 3-6.
Jean-Marie Schmitt, « Les sépultures du XVIIIe siècle dans l'ancienne église des Dominicains de Colmar », dans Annuaire de Colmar, 1990, no 37, p. 55-66.
(de) Paul Stintzi, L'Église des dominicains : Dominikanerkirche, Colmar, München, Zürich, Schnell & Steiner, 1965, 15 p.
Charles Wittmer, L'Obituaire des dominicains de Colmar : étude critique du manuscrit précédée d'une notice sur le couvent de Colmar, première partie : Introduction, s. n., Mulhouse, 1934, 78 p. ; deuxième partie : Texte, Strasbourg, Société savante d'Alsace, 1935, 250 p.