Les Conseillers du commerce extérieur de la France (ou LesCCE) sont des dirigeants d'entreprise à capitaux français en France ou à l'étranger, qui ont pour rôle de conseiller les pouvoirs publics et de favoriser l'internationalisation d'entreprises françaises. Cette mission s'exerce à titre bénévole.
Les Conseillers du Commerce Extérieur de la France
Les Conseillers du commerce extérieur de la France sont régis par le décret no 2010-663 du 17 juin 2010[1]. Ils sont nommés pour trois ans par décret du Premier ministre sur proposition du Ministre chargé du commerce extérieur, après examen de leur demande par une commission consultative. Ils adhérent au Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France qui est une association loi de 1901, reconnue d'utilité publique.
Ils exercent au quotidien des actions concrètes en partenariat avec les acteurs publics et privés ayant un rôle dans la promotion et l’appui à l’internationalisation des entreprises françaises [2].
Ils sont investis par les pouvoirs publics de quatre missions: le conseil aux pouvoirs publics, l’appui aux entreprises, la formation des jeunes à l’international et la promotion de l’attractivité de la France [3].
En 2018, ils sont environ 4 500 conseillers présents dans 150 pays ou ils sont regroupés à travers un comité local [4].
Les conseillers ont été renouvelés pour 3 ans par arrêté du [5], ce texte contient la liste nominative des conseillers.
Depuis le 29 juin 2023, la présidente de l'association est Sophie Sidos-Vicat [6], vice-présidente de la holding familiale Vicat, première femme a présider l'institution depuis 125 ans [7]. Elle succède à Alain Bentejac qui après trois mandats avait pris la suite de Bruno Durieux en 2014 [8].
Commissions
Conseil aux pouvoirs publics
Les CCE éclairent les décisions des pouvoirs publics[9] par leur participation régulière aux conseils stratégiques du gouvernement, des régions et auprès de nos ambassades auxquels ils transmettent leurs analyses, avis et recommandations sur les problématiques des échanges internationaux et des marchés. Une réunion trimestrielle avec le MAEDI et la Direction générale du Trésor se tient également à Paris.
Soutien aux entreprises
Les CCE accompagnent les entreprises dans leur développement à l’international par le suivi dans la durée de projets structurés ou de façon plus limitée par du conseil opérationnel ou des mises en relation. Ils contribuent aussi à la modernisation du dispositif de soutien au commerce extérieur à travers la Team France Export, la reconnaissance des Entrepreneurs Français à l'étranger (EFE)[10] ou encore France 2030[11].
Formation à l'international
Les CCE sensibilisent les jeunes aux métiers de l’international par des témoignages d’expérience dans les établissements d’enseignement supérieur ou par le partage de savoir-faire dans le cadre d’actions spécifiques [12]. Ils remettent chaque année un Grand prix de l’International à des jeunes issus de formation Bac+2 à Bac+5[13].
Promotion de l'attractivité de la France
Les CCE facilitent les décisions d’investissement sur le territoire français par les contacts qu’ils entretiennent avec les chefs d’entreprise et les autorités économiques de leur pays d’implantation. Ils mènent chaque année depuis 2015 l’Indice d’Attractivité du Territoire. Cette enquête a permis de comprendre le ressenti des investisseurs étrangers, favorisant l’aide à la décision pour les pouvoirs publics[14].
Commissions géographiques
Elles regroupent 8 commissions géographique autour de 150 comités dans le monde: Europe[15], Eurasie[16],[17], Asie[18], Afrique[19], Moyen-Orient[20], Amérique du Nord [21], Amérique du Sud [22] et en France[23].
Historique
Le corps des Conseillers du commerce extérieur (CCE) est créé en 1898. Après la défaite de Napoléon III contre l’Allemagne, et alors que la France souhaite se replier sur elle-même, y compris sur le plan commercial. À cette période les pouvoirs publics créent l’Office national du commerce extérieur; les CCE y sont rattachés, avec déjà pour mission de renforcer la place de la France à l’international. En 1903, ils sont regroupés sous le nom de «Comité du commerce extérieur»; en 1907 de «Comité des conseillers du commerce extérieur de la France» et enfin en 1912 de «Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France». Ils sont reconnus comme établissement d'utilité publique le 9 mars 1921[24].
Au cours de l’histoire, les CCE ont été associés à la création de la Banque nationale française pour le Commerce extérieur (1919), ou encore à la négociation du Traité CECA (1951) et même à celle du Traité de Rome (1957). Sous leur impulsion, le CSNE (coopération du service national en entreprise) replacé aujourd'hui par le VIE (volontariat international en entreprise) est mis en place[25]. En 1998 ils fêtent leur centenaire [26].
↑Décret du 20 février 2018 portant nomination de conseillers du commerce extérieur de la France JORF n°0044 du 22 février 2018 texte n° 53 NOR: EAET1801570D
↑« Routes de la soie, quelle vision française ? », BFM TV, (lire en ligne)
↑« Jean-Jacques Hervé, conseiller au commerce extérieur : « Il faut engager une ambitieuse stratégie agricole entre l’Ukraine et l’Europe qui ferait de cette association la première puissance agricole mondiale » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Dossier de la Légion d'honneur de Joseph Forest, matricule N°: 111304, décret du 20 mars 1923
Bibliographie
Madeleine Barnier-Decrozes, DuProtectionnisme à la mondialisation 1898-1998 : Histoire des Conseillers du commerce extérieur de la France, CCE Communication, 1999, 150 p.
Patrice Messerlin (Dir) et Bruno Durieux (Dir), Relation commerciales France / Etats-Unis : l'Amérique telle qu'elle est, Éditions D'organisation, 2003, 296 p.
Laurence Badel, Diplomatie et grands contrats - L'État et les marchés extérieurs au XXe siècle, Edition de la Sorbonne, 2010, 512 p.