Vers la fin du XIe siècle, des écrits mentionnent un comte, Albert Ier (Adalbert), seigneur bavarois dans les Gaue montagneux sur les rives de l'Inn et le Wipptal, ainsi que la vallée de l'Isarco (Eisack) et du Gader tout au sud du duché. Sa famille venait à l'origine d'Eurasburg près du lac de Starnberg.
Après le déclenchement de la querelle des Investitures opposant le Saint-Empire et la papauté à Rome, en 1077, le comte Albert, un partenaire loyal du roi Henri IV, en commun avec l'évêque Altwin de Brixen (Bressanone) assume une position clé : les cols de Resia et du Brenner ont été significatifs en tant que deux traversées importantes des Alpes servant de chemin vers l'Italie au roi des Romains. Albert s'oppose ainsi à son seigneur féodal, le duc Welf de Bavière soutenant la position du pape Grégoire VII. Il a reçu également les droits de baillis dans le Vintschgau sur le cours supérieur de l'Etsch par Henri IV.
Le château de Tirol fut construit au début du XIIe siècle. Le comte Albert II († 1125), fils et successeur d'Albert Ier, s'est conjugué à Adélaïde de la famille des comtes d'Andechs. La position des comtes de Tyrol, déjà forte, se trouverait considérablement renforcée jusqu'à la immédiateté impériale du temps des luttes entre le duc bavarois Henri le Superbe et le nouveau roi Conrad III de Hohenstaufen vers l'an 1138. Après la chute du duc Henri le Lion en 1180, le Tyrol avait pris son indépendance. Les comtes ont réussi à s'imposer face aux prétentions au pouvoir réclamées par les princes-évêques de Trente et de Brixen, ainsi qu'aux revendications de leurs parents d'Andechs dans le cas de l'implication de cette famille dans l'assassinat du roi Philippe de Souabe en 1208.
Gorizia-Tyrol
La lignée albertine des comtes de Tyrol s'éteint à la mort d'Albert IV le . Étant donné qu'il ne laissera aucun descendant mâle, il a veillé à ce que ses deux filles soient mariées de son vivant :
Elisabeth († 1256) qui hérite la vallée de l'Inn et le Wipptal au col du Brenner, épouse successivement les comtes Othon II d'Andechs-Méranie († 1248) et Gebhard de Hirschberg († 1275); leur fils rendit les domaines aux comtes de Tyrol en 1284 ;
Adelaïde († 1275) épousait Meinhard III († 1258), comte de Goritz; ils ont eu deux fils qui règnent d'abord en indivision avant de se partager l'héritage tyrolien en 1271 : l'ainé Meinhard IV († 1295) hérite du Tyrol, pendant que le frère cadet Albert († 1304) conserve le comté paternel de Goritz autour des résidences à Gorizia et Lienz.
La lignée mâle de la dynastie tyrolienne s'éteint à la mort d'Henri qui ne laisse qu'une fille unique : Marguerite († 1369), dit Maultasch. Elle a perdu le duché de Carinthie au profit du duc Albert II d'Autriche; néanmoins, agissant adroitement dans le combat des dynasties Habsbourg, Wittelsbach et Luxembourg, elle a pu s'assurer l'héritage du Tyrol. Après la mort de son mari, le duc Louis V de Bavière en 1361, son fils, Meinhard III, devient comte du Tyrol mais il meurt moins de deux ans plus tard sans héritier. Le Tyrol passe alors aux ducs d'Autriche, non pas par une conquête mais par un libre acte de la dernière comtesse du Tyrol et souveraine, Marguerite.
Habsbourg
Au XVe siècle, le comté possède ses propres institutions, notamment un parlement où siégeaient sur un pied d'égalité bourgeois, paysans et nobles, le servage n'y existant pas. Les Habsbourg dispensent par la suite la région du service militaire. En 1809, les Tyroliens mettent Napoléon en échec, après qu'Andreas Hofer, un paysan, a soulevé la population ; il finit fusillé par les Français[1].
Liste des comtes de Tyrol
Première dynastie
avant 1100 : Albert Ier
1100-1125 : Albert II
1101-1165 : Albert III
1165-1180 : Berthold
1180-1202 : Henri Ier
1202-1253 : Albert IV
1253-1275 : Adelaïde épouse Meinhard III de Goritz (mort en 1258)