Le Comité de défense de la démocratie (en polonais : Komitet Obrony Demokracji, KOD) est une association civique polonaise fondée en , et enregistré par le Registre judiciaire national (en polonais : Krajowy Rejestr Sądowy, KRS) le sous le numéro 0000604562[1].
Historique
Les élections parlementaires polonaises de 2015 voient la victoire du parti Droit et justice, qui obtient pour la première fois depuis le début des années 1990 la majorité absolue au Parlement. Le scrutin voit aussi la défaite des partis de gauche, qui n'obtiennent aucun élu.
Le , les membres du Comité ont adressé au président de la République Andrzej Duda une lettre ouverte l'appelant à recevoir la prestation de serment des trois nouveaux juges du Tribunal constitutionnel élus par la précédente Diète de la République de Pologne[7].
Le comité initie ensuite des manifestations[7] qui rassemblent des dizaines de milliers de personnes à Varsovie et dans de nombreuses autres villes de Pologne sous le slogan « liberté, égalité, démocratie », pour dénoncer un coup d'État[8] notamment le 12[9] et le [10], puis le [11]. Le [12] la manifestation de 80 000 participants à Varsovie a, de plus, pris la défense de Lech Wałęsa, accusé de collaboration avec le régime communiste entre 1970 et 1976.
Le comité est également soutenu par les Polonais à l'étranger : les manifestations ont eu lieu aux mêmes dates, dans plusieurs capitales européennes, mais aussi aux États-Unis, au Canada et en Australie, devant les ambassades de Pologne. En France, les sympathisants du KOD se mobilisent sur Facebook[13], mais ont également fondé une association loi 1901 « Association Défense de la démocratie en Pologne » (ADDP), regroupant plus de 200 adhérents et sympathisants. Ils ont organisé deux manifestations devant l'ambassade de Pologne à Paris le et le . Le , ils ont manifesté Place Igor-Stravinsky (à côté du Centre Beaubourg et de la fontaine de Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely), en même temps que dans toutes les grandes villes de Pologne[14].
Les fondateurs du Comité se réfèrent à la tradition des Comités de défense des travailleurs fondés en 1976 pour combattre le pouvoir communiste polonais ou dans un article de Krzysztof Łoziński(pl)[15] aux luttes des opposants tchèques comme Václav Havel qui a développé à la même époque le concept de « pouvoir des sans-pouvoir »[16].
Le parti de gauche alternative Razem a une position réservée sur le comité, même si certains militants participent à titre personnel aux manifestations du KOD[17]. Il dénonce clairement la position du parti au pouvoir et du gouvernement sur le Tribunal constitutionnel et organise ses propres actions pour défendre l'État de droit[18].
↑« Manifestations en Pologne pour « préserver notre démocratie et notre liberté » », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑Jakub Iwaniuk, « 80 000 personnes manifestent en Pologne contre le gouvernement », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le )
↑« KOD Polonia - Francja », forum Facebook ouvert et public, sur www.facebook.com (consulté le )
↑(pl) Michał Wilgocki, Michał Szaflarski, « Wielka manifestacja KOD w Warszawie, pikniki w całym kraju. KOD świętuje rocznicę wyborów 4 czerwca
1989 », Gazeta Wyborcza, (lire en ligne)
↑(en) Krzysztof Łoziński, « Trzeba założyć KOD » [« Necessity to establish KOD »], Studio Opinii, Varsovie, (lire en ligne [PDF], consulté le )
↑(cs) Václav Havel, Moc bezmocných, 1978 — (fr) Le Pouvoir des sans-pouvoir, Calmann-Lévy, recueil "Essais politiques", Collection Liberté de l'esprit, 1989 - édition 1994 (ISBN978-2-7021-1827-6)