Elle se marie le , avec Claude Émile Hensgen ; elle prend alors son nom. Ils auront trois enfants. La naissance de la deuxième en 1966 lui impose un congé parental. Lorsqu'elle reprend le travail salarié elle devient employée au Vin des Rochers. Elle crée la cellule dans l'entreprise et est élue au comité de section et plus tard est élue secrétaire de la section Bercy[1].
Pendant dix ans, de 1973 à 1983, elle est permanente à l'Union des femmes françaises, une organisation féministe proche du PCF. Elle y est secrétaire départementale pour Paris, secrétaire nationale chargée de l'organisation et siège au bureau national. Avec Marie-Claude Vaillant-Couturier et Nicole Dreyfus notamment, elle est responsable de la commission des droits des femmes. Dans le même temps, elle est membre du comité fédéral parisien du PCF et de son bureau fédéral. En 1978, elle divorce de son mari et reprend le nom de Claudine Rey[1].
Après un congé parental de deux ans, Claudine Rey travaille en 1969 à l'institut de sondage Dorset puis l'année suivante à la Fédération des patronages laïques (les Francas). Elle y reste trois ans, puis, après son passage à l'Union des femmes françaises, travaille au comité d'entreprise de la RATP. Elle y est secrétaire de la cellule communiste et responsable cégétiste des employés jusqu'en 1986. Elle rejoint alors l'hebdomadaire paysan et communiste La Terre, où elle est journaliste pendant dix ans[1] ; elle y rencontre Yves Lenoir (1935-2016), avec qui elle vit trente ans en union libre[2].
Claudine Rey intègre en 1994 l'association des amis de la Commune de Paris (1871) (devenu Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 en 2013), collectif promouvant la mémoire de la Commune de Paris, mouvement insurrectionnel établi dans la capitale de mars à , à la sortie de la guerre franco-allemande de 1870[1]. Son compagnon Yves Lenoir y est aussi un adhérent actif[2]. Tour à tour, elle est responsable de la commission littérature, membre du conseil d'administration, secrétaire générale puis vice-présidente. En 2007, elle est élue présidente, et officie en même temps que l'historien Jean-Louis Robert, jusqu'en 2013. Elle devient ensuite présidente d'honneur[1].
Sous l'égide de l'association et en collaboration avec Annie Gayat et Sylvie Pepino, Claudine Rey publie en 2013 un Petit dictionnaire des femmes de la Commune aux éditions Le bruit des autres. Premier dictionnaire biographique féminin de communardes, il contient plus de huit cents notices, qui sont principalement issues des données de conseils de guerre[3] conservés au service historique de la Défense, des archives de la préfecture de police de Paris[4], de témoignages et des souvenirs, ainsi que du Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, dit « Maitron ». Nombre de femmes citées ne sont connues que par leur engagement dans la Commune, avant qu'elles ne soient retombées dans l'anonymat sous la Troisième République, et l'on ne connaît donc pas leur vie postérieure à 1871, ni même leur date de décès ; ainsi le livre est sous-titré « Les oubliées de l'histoire »[3]. Les noms issus de la Défense ou de la préfecture de police sont surtout ceux des arrêtées : de beaucoup d'entre elles on ne connaît que leur nom, leur lieu de détention et parfois une photographie[4].
Une version enrichie et corrigée du dictionnaire paraît en 2018, directement éditée par les Amies et Amis de la Commune[5].
Publications
co-écrit avec Annie Limoge-Gayat et Sylvie Pépino, Petit dictionnaire des femmes de la Commune de Paris, 1871 : Les Oubliées de l'histoire, Limoges, Le bruit des autres, , 301 p. (ISBN978-2-35652-085-2)
Nathalie Le Mel, relieuse et communarde : Conférence-débat, 5 février 2014 (préf. Roger Martelli), Paris, Institut CGT d'histoire sociale du livre parisien, , 39 p. (lire en ligne)[7]
Conférences faites au Petit Palais à Paris de mai à , à l'occasion du cent-quarantième anniversaire de la Commune, sous l'égide du Comité d'histoire de la Ville de Paris. Claudine Rey est l'autrice du chapitre « Les femmes de la Commune »[8].
Claudine Rey signe la préface de la bande dessinée Des graines sous la neige : Nathalie Lemel, communarde et visionnaire de Roland Michon et Laëtitia Rouxel, publiée en 2017 aux éditions Locus Solus[9].