Charles Petiet nait à Paris 10e de André, Baron Petiet (1853-1903) et de Adèle Bricogne (1857-1929)[3].
De haute taille (1,82 m), de bonne stature, Charles Petiet était doué d’une vitalité exceptionnelle et d’une puissance de travail surprenante.
Ce très grand travailleur débordait de vie. Dans sa jeunesse, il avait pratiqué tous les sports : football, escrime, cheval, tir, il avait été à 20 ans champion de tir junior. Contemporain de la naissance de la bicyclette, puis des premiers et modestes engins à pétrole, leur conduite fut pour lui un jeu passionnant. Mais déjà à cet âge, la chasse était son sport favori et le demeurera jusqu’à l’année de son décès, à 79 ans.
Sa puissance de travail et sa volonté étaient servies par une santé sans défaillance il était véritablement bâti « à chaux et à sable ».
Au-delà d’apparences souvent rudes, il savait faire preuve d’une compréhension humaine profonde, faite d’expérience, d’élans du cœur généreux et clairvoyants. On respectait « ses interventions originales où il savait, en quelques mots, mettre amis et adversaires en face des réalités. ».
« C’était un orateur surprenant. Non qu’il employât les artifices de l’art oratoire. Dans ses propos, pas de périodes brillantes, point de morceaux de bravoure. Il parlait d’une voix égale, empreinte d’une bonhomie un peu narquoise, mais il disait bien ce qu’il voulait dire. »
On parlait de ses terribles boutades : effectivement, « de la voix au début volontairement ralenti, de son ton traînant et volontiers gouailleur, le Baron Petiet assénait parfois de terribles coups de boutoir, précis comme les balles de sa carabine, fatale à tant de sangliers. Son franc-parler ne lui valut pas que des amis. »
Ceux qui le connurent bien, célébraient sa forte personnalité et sa haute intelligence, sa farouche indépendance et son désintéressement, ses connaissances techniques, son esprit mordant et parfois sarcastique.
Ceux qui le connurent mieux encore, ont témoigné de sa sensibilité :
« Sous son abord qu’il voulait bourru, il cachait discrètement une générosité agissante, une sensibilité affectueuse. »
Son allure altière n’était que l’enveloppe extérieure recouvrant un cœur sensible et fraternel qui ne voulait pas le paraître. On aurait pu lui appliquer ce que Louis Barthou avait dit de Poincaré : « Il portait ses roses en dedans ». (Bulletin de la Chambre syndicale des constructeurs automobiles - 16 octobre 1958)[réf. nécessaire].
Sûr en amitié au plus haut point, quand il accordait sa confiance elle était totale, et il ne la retirait que devant l’évidence sans se plaindre de l’ingratitude”.
“La personnalité du Baron Petiet dominait l’inauguration ; on le voyait se pencher, à la fois déférent et souriant à l’oreille du Chef de l’État pour lui “situer” tel constructeur d’automobiles, pour lui désigner tel détail technique caractérisant un nouveau type de moteur, de transmission ou de frein, une carrosserie ou un équipement inédit”.
Fonctions
Fondateur et président de la Société des automobiles Ariès
Directeur du Magasin central automobile de l'armée française pendant la Première Guerre mondiale
Président du Groupement Hispano (construction de moteurs d'avions) en 1916, 1917 et 1918
Le lycée Charles Petiet de Villeneuve-la-Garenne[5] porte son nom depuis 1994. La cérémonie de baptême s'est déroulée en présence des héritiers du baron Petiet, qui ont déposé en prêt un véhicule Aries du début du XXe siècle, aujourd’hui exposé dans le hall d’accueil. Ce lycée, initialement installé à Puteaux (de 1943 à 1972) et qui accueille également le CFA de la carrosserie, est notamment connu pour son rôle dans la préparation et la maintenance en course des véhicules du 4L Trophy, assurée par les élèves de l'établissement. Le 6 mai 2014, le 70e anniversaire du lycée a été célébré par une manifestation de fort retentissement en présence des petits-neveux du baron[6].
Bibliographie
Hervé Dufresne et Jean Sauvy, Charles, Baron Petiet (1879-1958) : un grand industriel, homme de pensée et d'action, éd. SPM, 1998, 174 p. (ISBN2-901952-27-5)