Les premières sœurs franciscaines arrivent dès 1885 en Tunisie. Elles élisent domicile dans une construction cubique, ancienne habitation d'un garde des sceaux (saheb ettabaâ), qu'on leur a réservée sur une colline à proximité de la basilique de Saint-Cyprien. La proximité de la chapelle dite « des larmes de Sainte Monique » donne son nom à la communauté dont les membres sont bientôt surnommées les « Moniquettes ».
À la demande de l'archevêché, elles ouvrent un pensionnat et un orphelinat dès 1885. Accueillant une quarantaine d'enfants dans un premier temps, l'établissement doit faire face à de nombreuses difficultés financières car ne pouvant compter que sur la générosité des fidèles.
Le , la première pierre de la future église est bénie par l'archevêque de Carthage, MgrClément Combes. En mémoire des martyrsPerpétue et Félicité, celle-ci provient des vestiges de la basilique Majorum où, d'après la tradition, les deux saintes furent inhumées.
Les dons des fidèles de toutes religions affluent et, le , la nouvelle chapelle Sainte-Monique est inaugurée[1].
Historique de l'établissement
L'application en Tunisie de la loi de séparation des Églises et de l'État entraîne la fermeture du pensionnat en 1905 mais l'orphelinat reste autorisé malgré des conditions matérielles qui restent difficiles. L'endroit est isolé, obligeant les fillettes à de longues marches pour pouvoir vendre leurs travaux de broderie à Tunis. Heureusement, l'extension de la ligne du TGM arrive en 1908 à proximité de l'établissement avec la construction de l'arrêt « Sainte Monique ».
En 1921, l'intervention d'un sourcier permet de faciliter l'approvisionnement en eau de la communauté. Cette année-là, on y compte soixante orphelines rejointes en cours par des filles tunisiennes externes qui arrivent en voitures fermées. Ce n'est qu'en 1939 que l'augmentation des subventions publiques permet d'assurer de bonnes conditions matérielles aux pensionnaires[2].
Bâtiment après l'indépendance
L'orphelinat disparaît en 1956 et l'établissement se consacre alors uniquement à l'enseignement primaire. De 80 élèves en 1957, les effectifs passent à 170 en 1960 grâce à l'arrivée de nombreuses jeunes filles tunisiennes. Un jardin d'enfants appliquant la pédagogie Montessori est ouvert et rencontre un vif succès.
La communauté catholique échappe à la confiscation de ses biens lors du modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le . Contrairement aux églises qui sont nationalisées, « le Gouvernement de la République Tunisienne autorise les établissements scolaires (écoles, collèges, jardins d'enfants, pouponnières) ou hospitaliers (clinique et dispensaires) appartenant à des associations, des sociétés civiles ou anonymes à participation religieuse et dont la liste figure à l'annexe VI, à continuer à exercer leur activité »[3].
Ce n'est que partie remise : les religieuses reçoivent notification de la nationalisation de leur propriété le . Elles deviennent alors locataires de leur propre établissement. Le , décision est prise de quitter les lieux malgré la demande des autorités tunisiennes de garder l'école ouverte[4].