Créé en 1977, le championnat comporte plusieurs catégories de puissance : Supercar, Super 1600, Division 3 et Division 4. La compétition se déroule sur des circuits alternant terre et asphalte, avec l'ajout d'un « tour joker », une déviation plus lente que le tracé normal, favorisant les stratégies.
Histoire
Le championnat de France de rallycross est le plus ancien championnat de rallycross au monde. Il est aussi le championnat le plus important au monde avec 8 manches réparties sur toute la France métropolitaine. Tout au long de son histoire, le championnat a connu de nombreux changements de règlement, afin de rendre la compétition plus dynamique. Au début administré par le FAR (France Association Rallycross), le championnat est depuis 1982, administré par l’AFOR (Association Française des Organisateurs de Rallycross) et labellisé par la FFSA (Fédération Française du Sport Automobile).
Après une épreuve « test » à Lohéac le née de l'initiative de Michel Hommell[1], un championnat national de rallycross est organisé dès le mois de septembre de l’année suivante. Au total, le championnat de France de rallycross 1977 est composé de onze circuits en plus de Lohéac. La plupart des circuits sont tracés sur d'anciens aérodromes ou sont des créations spécifiques pour le nouveau championnat[2]. Renault et Peugeot s'intéressent immédiatement à la nouvelle discipline. Renault annonce deux Alpine A310 V6 pour Jean Ragnotti et Marie Claude Beaumont, avant qu'elle ne décide d'arrêter la compétition en acceptant un poste d’attachée de presse chez Renault Sport. De son côté, Peugeot construit une Peugeot 104 ZS 1 400 cm3 pour Jean-Claude Lefebvre. Deux catégories de voitures sont créées, une série de moins de 1 600 cm3 nommée Classe 1 (comparable à l'actuelle Super 1600) et une autre de plus de 1 600 cm3, appelée Classe 2 (similaire à la catégorie Supercar). En totalité, cinquante-quatre pilotes participent au challenge BP-Autohebdo international, pour moitié des pilotes français, l’autre étant constituée de pilotes européens majoritairement britanniques ou néerlandais[3].
Pendant moins d'une décennie, Jean-Luc Pailler domine totalement le championnat avec 8 titres en 9 ans. Seul Christian Ménier arrive à lui voler le titre de champion en 1997. D'abord au volant d'une Citroën BX Turbo 4×4, Jean-Luc Pailler opte pour une Citroën Xantia Turbo 4x4 en 1994.
Un esprit WRC (2002-2014)
En 2002, le championnat calque ses catégories sur celles utilisées en championnat du monde des rallyes, et les voitures gagnantes sont souvent celles qui s'illustrent aussi en rallye.
La Rallycross France en période de crise sanitaire
En , la pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020 crée une situation totalement inédite pour le championnat de France de rallycross : les cinq premières courses programmées dans la saison sont annulées : c'est le cas de l'épreuve de Châteauroux annulée le [10], puis des épreuves de Lessay, Pont-de-Ruan et de Faleyras[11], d'abord reportés puis annulés le [12]. Le comité directeur de la FFSA décide deux semaines plus tard de ne disputer que les épreuves de Mayenne, Kerlabo, Essay et Dreux[13], avant que les organisateurs respectifs des épreuves ne se retirent par la suite, provoquant une annulation du championnat 2020[14].
Autour de la course
Format d'un week-end
Essais libres
Ils ne sont plus qualificatifs depuis , ils permettent uniquement aux pilotes de découvrir la piste et de connaître leur temps chronométré pour se faire une idée de leurs performances face à la concurrence. Ils sont aussi l’occasion de faire le point sur la préparation de la voiture et de faire les derniers réglages. La règle du placement sur la grille de la première manche qualificative se fait à la suite d'un tirage au sort[15].
Manches qualificatives
Entre 3 et 5 voitures s'élancent pour 4 tours, le pilote le plus rapide sur le total des 4 tours prend la tête d'un classement. Des points intermédiaires sont attribués suivant l'ordre de ce classement. À la fin des 4 manches, les points sont additionnés et les 16 premiers pilotes se qualifient pour les phases finales. Les 2 premières manches se déroulent le samedi, puis les 2 autres le dimanche.
Demi-finales
Les qualifiés pour les 2 demi-finales sont placés sur les grilles par rapport à leur nombre de points cumulés sur les 4 manches. Chaque demi-finale se fait par huit, sur 6 tours. Les huit meilleurs sont répartis sur les deux demi-finales (1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15 et 2, 4, 6, 8, 10, 12, 14 partent ensemble).
Finale
Les 4 premiers des 2 demi-finales sont qualifiés pour la finale, qui se déroule sur 7 tours. Les 3 premiers de la finale monteront sur le podium de la manche, et le vainqueur de la finale remporte l'épreuve[16].
Speaker
Depuis 1988, Jean-Jacques Guibal est le commentateur (ou speaker) officiel du Rallycross France[17]. Le speaker commente les courses depuis sa tour, généralement placée à côté de la ligne droite de départ-arrivée, là où la visibilité du tracé est la plus bonne.
Attribution des points
Attribution des points des manches qualificatives
Position
1er
2e
3e
4e
5e
-
Points
50
45
42
40
39
0
L'ordre d'arrivée décide de l'attribution des points : 50 points pour le premier, 45 pour le deuxième, 42 pour le troisième, 40 au quatrième, et 39 pour le cinquième.
Position
1er
2e
3e
4e
5e
6e
7e
8e
9e
10e
11e
12e
13e
14e
15e
16e
-
Points
16
15
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
A l'issue des quatre manches qualificatives, un classement est établi : 16 points pour le premier, 15 pour le deuxième, 14 pour le troisième, 13 au quatrième, 12 au cinquième, 11 au sixième, 10 au septième, 9 au huitième, 8 au neuvième, 7 au dixième, 6 au onzième, 5 au douzième, 4 au treizième, 3 au quatorzième, 2 au quinzième et 1 pour le seizième. Les pilotes placés après la seizième place ne reçoivent aucun point.
Attribution des points des demi-finales
Position
1er
2e
3e
4e
5e
6e
7e
8e
Points
10
8
6
5
4
3
2
1
A l'arrivée, les points sont attribués ainsi : 10 points pour le premier, 8 pour le deuxième, 6 pour le troisième, 5 au quatrième, 4 au cinquième, 3 au sixième, 2 au septième et 1 pour le huitième.
Attribution des points de la finale
Position
1er
2e
3e
4e
5e
6e
7e
8e
Points
15
12
9
7
6
5
4
3
A l'issue de la course, les points sont distribués ainsi : 15 points pour le premier, 12 pour le deuxième, 9 pour le troisième, 7 au quatrième, 6 au cinquième, 5 au sixième, 4 au septième et 3 pour le huitième. En fonction des points marqués entre les manches, la demi-finale et la finale, les premiers sur le podium ne sont pas forcément les premiers du classement général.
Tour joker
Chaque circuit dispose d'un « tour joker », il s'agit d'une déviation du circuit plus lente que le tracé normal, qui allonge le temps du tour de 2 à 3 secondes, favorisant les stratégies de course. Le pilote doit le prendre une fois par course, sous peine de disqualification. Les pilotes dans les dernières places le prennent généralement dans les premiers tours de la course, tandis que les premiers le prennent vers la fin[18].
Réglementation
Pole position
Le pilote ayant eu le meilleur temps peut choisir son couloir de départ (obligatoirement sur la première ligne), il n'est donc pas obligé de partir en couloir intérieur (1re, 2e ou 3e place)[16].
Zone de chauffe
Nommée aussi « décrassage » et située entre deux lignes rouges quelques mètres avant la ligne de départ, cette zone permet de chauffer les pneumatiques en effectuant des burns[19],[16].
Spotter
Les pilotes peuvent avoir un spotter également appelé « manager radio ». En constante liaison radio avec le pilote, le spotter évalue les différentes options et guide son pilote dans ses choix stratégiques, il lui donne des informations générales concernant la course, comme le meilleur moment pour prendre le tour joker, ou l’informer du positionnement de ses concurrents. Il est généralement installé sur une tour dominant le circuit ou un point en hauteur, afin d'avoir un visuel sur toute la piste[18],[20].
Progression
En rallycross, comme dans beaucoup de disciplines en sport automobile, il n’existe pas de parcours obligatoire à suivre pour gravir les échelons. Tout pilote peut s’engager en catégorie Supercar pour sa première course.
Faux départ
Faux départ : le pilote doit réaliser deux tours Joker au lieu d'un, dont un durant le premier tour de course[20].
Un deuxième faux départ du même pilote entraîne une disqualification.
Sécurité
Drapeaux en championnat de France de rallycross
Les drapeaux sont utilisés en championnat de France de rallycross pour transmettre des informations aux pilotes. Les commissaires de course les agitent à l'abri derrière les rambardes de sécurité, ou sur la piste pour annoncer le départ.
Une procédure de départ avec drapeau vert.
Une procédure de drapeau rouge en Super 1600 devant Damian Litwinowicz, à Dreux2022.
Une arrivée sous drapeau à damier.
Drapeaux en championnat de France de Rallycross[20]
Drapeau
Signification
Drapeau vert : indique le départ de la course aux pilotes sur la piste.
Drapeau jaune : danger sur la piste, ralentir et se préparer à s'arrêter si nécessaire.
Drapeau rouge : interruption de la course, retour à la ligne de départ.
Drapeau noir et blanc : indique à un pilote qu'il a réalisé un faux départ. Il doit alors réaliser deux tours Joker, dont un durant le premier tour.
Drapeau à damier : arrivée de la course ou fin de séance d'essai ou de qualification.
Répartis dans toute la France métropolitaine[15], le championnat 2022 comporte huit circuits fermés d'environ 1 000 mètres. La répartition terre/asphalte est variable selon les circuits mais tend vers une majorité de terre. Un circuit typique de rallycross compte une ligne droite bitumée de départ/arrivée d'environ 100 à 250 mètres, suivi d'une série de courbes et de virages. La configuration du reste du circuit peut varier, cependant, en principe, le sens de la rotation est celui des aiguilles d'une montre. Peu de circuits tournent « à l'envers » ou en sens contraire, la majorité des virages tournent donc vers la droite. Tous les circuits du championnat disposent d'un « tour joker » (une déviation sur la piste souvent plus lente que le tracé normal, favorisant les stratégies de course) que le pilote doit prendre une fois pendant la course.
Le championnat est composé de quatre catégories[31], le bruit est limité à 100 dB pour toutes les voitures[32] :
Supercar
Catégorie reine du championnat, il s'agit de voitures de série largement modifiées dans un esprit WRC/R5, avec quatre roues motrices et un poids de moins de 1 300 kg, elles sont propulsées par un moteur de 2 litresturbocompressé développant entre 520 et 550 ch et 850 N m de couple, le 0 à 100 km/h est en moyenne abattu en moins de 2,5 secondes, tandis que leur vitesse de pointe peut être supérieure à 235 km/h. La catégorie Supercar est descendante de la Classe 2 (voitures de plus de 1 600 cm3), elle était anciennement appelée Division 1[3].
Voitures de série modifiées (de type JWRC/Groupe A), réservées aux voitures de moins de 1 600 cm3 à moteur 4 cylindres atmosphérique[32], les Super 1600 sont dotées d'une transmission aux roues avant, elles développent une puissance allant de 220 à 250 ch. Elle était anciennement appelé Classe 1, Division 1A, puis Division 2 depuis la saison 2006[34].
Catégorie la plus représentée, il s'agit de voitures de série type F2000 allant de 1 600 à 2 000 cm3, toutes à deux roues motrices, équipée d'un moteur 2 litres atmosphérique. Leur moteur pouvant aller jusqu’à 250 ch, le 0 à 100 km/h se fait en moins de 5,5 secondes.
A l'occasion de l'arrivée en France du rallycross à la fin des années 1970, de nombreux pilotes issus d'autres disciplines automobiles se feront une réputation en rallycross. C'est par exemple le cas de Jean Ragnotti, Bruno Saby et Jean-Pierre Beltoise.
Place des femmes
Contrairement à la majorité des sports mécaniques, les femmes sont très représentés en Championnat de France de Rallycross. Parmi les pilotes féminines de en Rallycross France on note notamment Maïté Poussin, Jessica Tarrière et Adeline Sangnier. La franche réussite de ces pilotes permettront à beaucoup de femmes de rejoindre la compétition les années suivantes, poussant même la FFSA à créer une coupe de Rallycross Féminine.
Palmarès, bilans et records
Records
Records de titres par constructeur Supercar (depuis 1977)
Il n'existe pas officiellement de championnat de France de rallycross des constructeurs ; puisque le choix de la voiture revient au pilote, les marques n'ont pas directement de lien avec la compétition[36]. Cependant, le public y accorde de l'importance, aboutissant à la création d'un championnat officieux[37],[38]. La marque nommée vainqueur est celle de la voiture du champion pilote. Les marques françaises règnent sur la compétition depuis sa création. Sur les 42 éditions du championnat, seules sept ont été remportées par des marques d'origines étrangères.
La marque Citroën est en tête du palmarès du Championnat de France de Rallycross des constructeurs avec seize titres obtenus en , , , , , , , , , , , , , , et . Elle a particulièrement brillé pendant la période 1991-1996 et la période 2003-2005 grâce à Jean-Luc Pailler et Laurent Terroitin.
Non loin derrière Citroën, Peugeot marque le championnat depuis les années avec treize titres de champion en , , , , , , , 2012, , , , , .
Jean-Luc Pailler a marqué durablement le Rallycross France, en remportant à onze reprises le titre de champion de France de Rallycross : en , , , , , , , , , et .
2 fois : Gaëtan Sérazin, Fabien Pailler, Davy Jeanney
Records de titres par pilote Super 1600
Sur l'entièreté des éditions du championnat, toutes catégories confondues, une seule a été remportée par un pilote étranger, Goran Johansson (pilote suédois), sur une Saab 900 Turbo Division 1 (Super 1600) en 1984.
3 fois : Pierre Brunetti, Sylvain Poulard, Laurent Chartrain, Samuel Peu
2 fois : Bruno Saby, Christian Ménier, Pierre Llorach, Éric Guillemette, Yvonnick Jagu
Records de titres par pilote Division 3
Marc Morize est le pilote avec le plus titré en Division 3 (6 titres) suivis de près par Christophe Saunois qui remporte le championnat 5 fois de suite entre 2013 et 2017.
6 fois : Marc Morize
5 fois : Christophe Saunois
3 fois : Gaëtan Sérazin
2 fois : Jean-Luc Le Duigou, Eddy Bénézet, Fabrice Morize, David Vincent, Nicolas Beauclé
Records de titres par pilote Division 4
2 fois : Marc Morize, Thierry Jan, Xavier Goubill
Palmarès
Le tableau ci-dessous recense les titres attribués depuis sa création, en 1977 pour les pilotes des catégories Supercar, Super 1600, Division 3 et Division 4[39] :
Jusqu'en 2021, le championnat de France de Rallycross est retransmis sur la chaîne L'Équipe en replay ainsi que sur la chaîne YouTube Rallycross France[72]. À partir du début de la saison 2021, toutes les épreuves sont diffusées en live sur le site officiel du Rallycross France, pour 15€ la course et 79€ la saison[73]. En plus du live, la chaîne Sport en France diffuse la semaine d'après une émission consacrée à la course précédente.
Identité visuelle
Anciens logos
Avant , le Championnat de France de Rallycross n'était pas doté d'un logo officiel, jusqu'à la création du nouveau site internet[74],[75].
Logo officiel de à .
Logo officiel de à .
Nouvelle charte graphique
En , le championnat change totalement sa charte graphique pour se lancer sur le terrain de la communication digitale afin de mieux partager avec son public. Plusieurs logotypes aux dimensions et couleurs différentes seront créés, afin de s’intégrer sur des affiches, des avatars, etc[76],[77],[72].
Logotype large (font bleu).
Logotype large (font blanc).
Logotype large avec l’appellation Championnat de France de Rallycross.
↑Jusqu'en 1995, les deux Divisions (ou Classes) concourraient en même temps dans le même championnat. Ainsi, certains pilotes premiers de leur catégorie n'ont pas gagné le championnat.