Cette commune mosellane est située dans une plaine saline du Saulnois, environ à mi-chemin mais à l'écart des deux métropoles lorraines : au sud-est de Metz et au nord-est de Nancy.
La gare de Château-Salins était située à l'intersection de deux lignes :
ligne Nancy - Sarreguemines mise en service en 1872 pour la section Château-Salins - Sarralbe[1] et en 1873 pour la section vers Nancy[2]. Fermée en 1969 entre Château-Salins et Bénestroff[3], fermée également pour la section de Nancy à Château-Salins ;
Actuellement, des lignes d'autocar permettent d'accéder à Nancy (TED 350), Metz et Dieuze (TIM 27), Morhange (TIM 26) et Sarrebourg (TIM 33).
Hydrographie
La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Petite Seille, le ruisseau le Majurin, le canal du Moulin de Chateau-Salins et le ruisseau de Morville[Carte 1].
La Petite Seille, d'une longueur totale de 25,5 km, prend sa source dans la commune de Racrange et se jette dans la Seille à Salonnes, après avoir traversé 15 communes[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 796 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 9,2 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Lesse_sapc », sur la commune de Lesse à 16 km à vol d'oiseau[8], est de 10,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 694,0 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,7 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
Au , Château-Salins est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle appartient à l'unité urbaine de Château-Salins[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[14],[15]. La commune est en outre hors attraction des villes[16],[17].
Occupation des sols et environnement
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (76 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (38,9 %), prairies (22,7 %), zones urbanisées (17,5 %), forêts (11,7 %), zones agricoles hétérogènes (6,8 %), cultures permanentes (2,4 %)[18].
Un outil de l'IGN permet de comparer l’évolution de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou de photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[19].
D'après M. Michel, la commune tire son nom des salines qui y furent établies en 1330 et d'un château bâti en 1342[21]. Cependant, la mention de 1195 (si elle est exacte), renverrait vers une origine plus ancienne.
Anciens noms[22] : Castrum Sallum (1195), Chastel-Sallin (1346), Saltzburg (1347), Chastelsalin (1348), Saltzborren (1397), Saltzburch (XVe siècle), Castrosalina (1508 environ)[23], Castrum Salinense (1675), Salins-Libre (nom révolutionnaire)[24]. En allemand : SalzburgÉcouter (1915-1918), Salzburgen (1940-1944).
Histoire
La commune et la région naturelle qui l’entoure, le Saulnois, doivent leur nom à l’exploitation du sel qui y était autrefois pratiquée.
La cité est relativement récente. Le territoire sur lequel s’élèvera le château, et plus tard la ville, faisait partie des domaines de l’évêché de Metz. Le secteur était aussi un fief de Lorraine ; ainsi en 1277, le duc Ferry III de Lorraine associa le comte Thiébaut II de Bar à la moitié du fief d’Amelécourt et au tiers des salines de cette cité.
La légende dit que ce sont des pèlerins en route pour Saint-Nicolas-de-Port qui découvrirent une source salée. Vers 1340, la régente Élisabeth d’Autriche veuve du duc Ferry IV fait bâtir un château, pour protéger l’exploitation de cette source. Afin de pouvoir contrôler la bâtisse ducale, l’évêque Adhémar de Monteil fait aussi construire une forteresse, qu’il nomme Beaurepaire, à quelque distance de là[25].
En 1342 éclate un conflit entre Adhémar et le duc Raoul de Lorraine. La paix est signée en 1344 sous l’égide du comte du Luxembourg. Il est convenu que l’évêque paierait dix mille livres au duc de Lorraine, qui conservera sa forteresse de Château-Salins. Les conflits reprennent à la mort de Raoul en 1346. En 1347 le traité de paix conclut que le château construit par Élisabeth d’Autriche sera vendu à l’évêché ; en attendant que la somme soit réunie, les deux bâtisses seront mises en dépôt au profit de Marie de Blois, alors régente du duché. Quand Adhémar parvient à réunir la somme, la duchesse transige pour rendre les deux bâtisses. Cela entraîne un troisième conflit armé qui détruit totalement le château ducal. Il s’achève par une renonciation totale des prétentions du duché sur Château-Salins. Pourtant dès 1348, Adhémar donne son accord pour la reconstruction de ce château à laquelle il contribue par une indemnité de six mille florins[25].
La ville requerra rapidement de l'exploitation du sel une importance qui y fit établir un bailliage, lequel était régi par les coutumes de Lorraine et de Saint-Mihiel. Jusqu'en 1555, les ducs de Lorraine y entretinrent un prévôt de Marche, ayant une compagnie de cent hommes sous ses ordres, et dont la juridiction s'étendait des rives de la Meuse à celles du Rhin.
Château-Salins fut en 1698 le siège d'une prévôté qui s'étendait seulement à cette ville et au village d'Amelécourt. Le bailliage de Château-Salins créé en 1751, était formé de villages de la prévôté de ce nom et de celles d'Amance, Nomeny et Pont-à-Mousson.
Une paroisse est constituée en 1715 ; auparavant les habitants dépendaient des paroisses d'Amelécourt et de Salonnes.
Après 1789, la commune prend le nom révolutionnaire de Salines libres. Elle retrouvera son nom actuel après la Révolution française.
Au XVIIe siècle le sel fabriqué à Château-Salins était exporté jusqu'au-delà du Rhin[25]. Les eaux de la source titraient à 13,5° de sel, et la saline produisait 9 000 tonnes par an[26]. L'exploitation de cette industrie a été abandonnée en 1826.
Entre 1800 et 1871, Château-Salins fut une sous-préfecture du département de la Meurthe. Elle possédait des faïenceries, des verreries, des tanneries, des moulins à plâtre, et était un important centre de production de toiles de chanvre.
Comme les autres communes de l'actuel département de la Moselle, la ville de Château-Salins est annexée à l’Empire allemand de 1871 à 1918. La commune devient le chef-lieu d'un arrondissement du district de Lorraine au sein de l'Alsace-Lorraine. En 1894, une exploitation du sel plus moderne reprit au sud de la ville, pour s'arrêter définitivement en 1940. L'ancien site "Aux Salines" a été transformé depuis en base de plein air. Si Château-Salins est occupée par les troupes françaises dès le 17 août 1914[28], de jeunes Castelsalinois, déjà appelés sous les drapeaux, sont contraints de se battre sous l'uniforme allemand jusqu’à la fin des hostilités. En 1915, le nom de Château-Salins est germanisé en Salzburg. En 1918, Château-Salins redevient français, mais l'ancienne commune de la Meurthe reste dans le département de la Moselle.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[32].
En 2022, la commune comptait 2 294 habitants[Note 3], en évolution de −6,48 % par rapport à 2016 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La commune accueille une unité de production du groupe Senoble.
D'autres entreprises sont aussi installées dans la ville comme Matos Autoclean, entreprise de préparation et esthétique automobile.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Édifices civils
château fort érigé par Élisabeth d'Autriche (1285-1352), duchesse régente de Lorraine pour protéger la source ; détruit en 1349 ; des parties importantes subsistèrent jusqu'au début du XIXe siècle ;
château fort érigé à 250 mètres du premier, par l'évêque de Metz Adhémar de Monteil (1327-1361). La rue du Beau-Repaire conservait encore au siècle dernier quelques ruines de la forteresse concurrente ;
saline, au centre-ville, fonctionna jusqu'en 1826 comme saline domaniale de l’État ;
vingt kilomètres de randonnées pédestres sont balisés, le départ se fait au sud du village à partir du gîte d'étape à l'emplacement des salines ducales et royales ;
étang aménagé ; activités de loisir (tennis, VTT, promenades) ;
Église néo-gothique Saint-Jean-Baptiste 1868/1893 : orgue du dix-huitième siècle transféré pendant la Révolution depuis l’abbaye des prémontrés de Salival ; actuellement, orgue néoclassique-néobaroque Haerpfer-Erman (1960), restauré par la Manufacture Aubertin (1995)[34] ; statues ;
Église Saint-Aubin classique du XVIIIe siècle de Coutures.
Chapelle Saint-Vincent de la maison de retraite.
Ancienne synagogue détruite, rue de Strasbourg, une plaque commémorative marque l'emplacement de l'ancienne synagogue, construite en 1845 et détruite au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Parti, en 1er d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent, et en 2e de gueules à la coquille d'argent.
Détails
Le blason actuel date du XVIIIe siècle. Les armes de Lorraine à dextre indiquent l'appartenance de Château-Salins au duché et la coquille de senestre rappelle les salines exploitées par les ducs de Lorraine dès le Moyen Âge[37].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑« Qualité des eaux de rivière et de baignade. », sur qualite-riviere.lesagencesdeleau.fr/ (consulté le ) - Pour recentrer la carte sur les cours d'eau de la commune, entrer son nom ou son code postal dans la fenêtre "Rechercher".
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran