Catherine Langeais

Catherine Langeais
Catherine Langeais en 1951 (RTF-INA).
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie-Louise Raymonde Pierrette TerrasseVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Catherine LangeaisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
André Terrasse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Pierre Sabbagh (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

Catherine Langeais, pseudonyme de Marie-Louise Terrasse, est une présentatrice de la télévision française, née le à Valence (Drôme) et morte le à Mantes-la-Jolie (Yvelines) à l'âge de 74 ans.

Biographie

Son père André Terrasse (Paris 1891-Paris 1951) est normalien, journaliste économique et secrétaire de l'Alliance démocratique[1] et sa mère, Marthe Brossette, est la fille de François Brossette, maire radical indépendant de Givors (de 1910 à 1919). La famille Terrasse s'installe à Paris en 1933.

Le , elle rencontre, au bal de l'École normale supérieure[1],[2], François Mitterrand, un ami de son frère âgé de 21 ans, avec qui, bien qu'elle n'ait que 14 ans, elle se fiance[3]. Mais la guerre les sépare, Mitterrand est en captivité en Allemagne. Au cours de leur relation, qui prend fin le , il écrit plus de 300 lettres et poèmes à celle qu'il surnomme « mon Zou »[2],[4]. Alors que François Mitterrand épouse en octobre 1944 Danielle Gouze, rencontrée au sein d'un réseau de la Résistance, Marie-Louise se marie avec un comte polonais, Antoine Gordowski, architecte qui va travailler notamment à la reconstruction de Lorient[5]. Ils ont deux enfants : Marie-Élisabeth (née en 1945) qui épouse en 1968 le journaliste Christian Marquisseau[6], et Jean-Michel (né en 1947)[7]. Ils se séparent en 1949 et divorcent en 1954.

La télévision

Séparée de son mari[8], Marie-Louise Terrasse doit travailler et répond à une annonce pour un poste de présentatrice à la Radiodiffusion-télévision française (RTF). Elle est engagée sur intervention de François Mitterrand alors secrétaire d'État[9], avec lequel elle a une liaison[10]. Elle adopte alors le pseudonyme de Catherine Langeais et débute le 15 décembre 1949 sur le nouveau réseau national 819 lignes, Arlette Accart et Jacqueline Joubert officiant de leur côté depuis quelques mois sur l'émetteur parisien en 441 lignes.

Catherine Langeais s'impose comme la speakerine la plus populaire de la télévision française de 1949 jusqu'en 1975 (date de l'éclatement de l'ORTF).

C'est elle qui accueille en direct les téléspectateurs de la BBC lors de la première émission internationale de télévision en direct, la semaine franco-britannique de juillet 1952 réalisée grâce au tout nouveau « convertisseur de standard » (qui permettra, un an plus tard, la diffusion internationale du couronnement d'Élisabeth II, puis la mise en place de l'Eurovision).

En parallèle à l'annonce des programmes et de la présentation, le jeudi, des émissions destinées aux enfants, Catherine Langeais participe à diverses émissions de divertissement dans les années 1950-1960, telles que 36 chandelles ou La Séquence du spectateur, à laquelle s'ajoute la Séquence du jeune spectateur chaque jeudi. Elle anime aussi l'émission culinaire Art et magie de la cuisine aux côtés du chef Raymond Oliver pendant 13 ans.

Le 10 décembre 1954, elle épouse, en secondes noces, le journaliste et producteur de télévision Pierre Sabbagh. Peu de temps auparavant, on lui a diagnostiqué une sclérose en plaques mais elle choisit de la cacher et de continuer à travailler. Speakerine principale de la première chaîne jusqu'en septembre 1971, elle la quitte pour suivre son mari sur la deuxième chaîne dont il a été nommé directeur et cède sa place à Denise Fabre qui officie jusqu'alors sur la deuxième chaîne.

Elle y reste jusqu'à la disparition de l'ORTF et c'est elle qui, le , clôture les émissions de la chaîne, remplacée le lendemain par la nouvelle société publique Antenne 2.

À partir de 1975, elle n'assume plus que les commentaires, en voix off, de La Séquence du spectateur sur TF1.

Après avoir été élu président de la République française, François Mitterrand la distingue en la faisant, le 28 avril 1987, chevalier de la Légion d'honneur, en raison de l'« empreinte indéniable » qu'elle a laissée dans l'histoire de la télévision en France. Elle est d'ailleurs nommément citée dans la chanson Et moi, et moi, et moi de (1966) Jacques Dutronc.

Décès

Catherine Langeais meurt le à Mantes-la-Jolie à l'âge de 74 ans des suites d'une sclérose en plaques[11].

Elle est inhumée dans le cimetière de Valmondois aux côtés de son époux, mort en 1994.

Animatrice de télévision

Filmographie

Publication

  • Le Courrier de mon cœur, Paris, Solar, 1968

Distinctions

Notes et références

  1. a et b Catherine Langeais, la Fiancée des Français, Jean-Marc Terrasse, 2003
  2. a et b Odile Benyahia-Kouider, « Catherine Langeais, au-delà de la mire. La pionnière des speakerines est décédée hier, à l'âge de 74 ans », Libération, 24 avril 1998.
  3. « Lettre de François Mitterrand (5 mars 1940) : « Ma petite pêche, j’aime beaucoup ton corsage » », La Lettre du dimanche, 1er mai 2015, sur rue89, nouvelobs.com.
  4. Jérémie Maire, « François Mitterrand et les femmes de sa vie », Vanity Fair, 19 août 2014.
  5. « Maxime Jugant : « J'ai bien connu Catherine Langeais » », Le Télégramme, 24 avril 1998.
  6. Télé 7 Jours no 421, semaine du 13 au 19 avril 1968, p. 101
  7. Almanach de la télévision, Télé 7 Jours, 1963
  8. Résumé du livre de Jean-Marc Terrasse, Catherine Langeais, la fiancée des Français, sur le site des éditions Fayard.
  9. François Mitterrand, portrait d'un ambigu de Philip Short, éditions nouveau monde, 2015, page 220 : « Le ministre utilisait son influence aussi à des fins plus personnelles. Jean d'Arcy qui avait fait partie de son cabinet au secrétariat, devint directeur de programmes à la télévision française. Un an plus tard, Mitterrand contacterait d'Arcy pour organiser une audition pour une jeune femme qui, selon lui, ferait une bonne présentatrice de télévision. »
  10. François Mitterrand, portrait d'un ambigu de Philip Short, éditions nouveau monde, 2015, page 174 : « Même Marie-Louise, une fois son mariage avec le comte polonais en miettes, finit par l'inviter dans son lit. »
  11. « Catherine Langeais s'est éteinte », sur humanite.fr, 24 avril 1998.

Annexes

Bibliographie

Liens externes