Son père, mort alors qu'il était âgé de huit ans, est Portugais et sa mère d'ascendance ronga(de)[1]. Dans le recueil de poèmes Dos Meninos da Malanga (1982), son œuvre la plus populaire[2], il évoque ses souvenirs d'enfance, au milieu des adolescents noirs et métis de Malanga, une banlieue de Maputo où persiste un taux élevé de criminalité[3].
Étudiant, il est sensible aux idées du NESAM (Núcleo de Estudantes Secundários Africanos de Moçambique), un mouvement nationaliste créé par Eduardo Mondlane en 1949[4], sans toutefois en faire partie[1]. Entre 1965 et 1968 il sert dans l'armée coloniale portugaise à Nampula. Vers 1970, alors qu'il collabore au journal Notícias, il retire « Calane » de son patronyme, qui aurait révélé qu'il n'était pas blanc[1]. Dans les périodiques auxquels il participe – tel que Tempo –, il veille à introduire des rubriques littéraires. En 1982, il est l'un des fondateurs de l'Association des écrivains mozambicains (AEMO[2]). Il monte également la troupe de théâtre Tchova Xi Ta Duma, dans laquelle il s'implique à la fois comme directeur et comme acteur[2].
Enseignant à l'université depuis les années 1990[2], il publie en 2003 un ouvrage dans lequel il met notamment en évidence les apports du ronga, sa langue maternelle, au portugais parlé au Mozambique[5]. En 2009, il soutient, à l'université de Porto, une thèse intitulée Do léxico à possibilidade de campos isotópicos literários[6].
Après quelques jours d'hospitalisation dans la capitale mozambicaine en janvier 2021, Calane da Silva est décédé de la maladie à coronavirus 2019[7].
↑ ab et c(en) Colin Darch, « Calane da Silva, Raúl Alves (1945-) », in Historical Dictionary of Mozambique, Rowman & Littlefield, 2018, p. 74-75 (ISBN9781538111352)
↑(en) « Crime strikes Malanga neighbourhood in Maputo », Club of Mozambique, 11 septembre 2019 [1]
↑Mozambique : guerre et nationalisme, coll. Politique africaine, no 29, Karthala, mars 1988, p. 16 (ISBN9782811101244)
↑(pt) Tão bem palavra : estudos de linguística sobre o portugeês em Moçambique con ênface na interferência das línguas bantu no português e do português no bantu, Maputo, Imprim. Univ., 2003, 299 p.
↑Do léxico à possibilidade de campos isotópicos literários, Porto, 2009, 318 p. [2]
↑Elton Pila, « Calane da Silva celebra 70 anos com “vida além desta vida” », Magazine Independente'', 28 octobre 2015 [3]
↑(pt) « As mil facetas de Calane da Silva, "Prémio Craveirinha 2010" », Voa Português[4]
Annexes
Bibliographie
(pt) « Calane da Silva: porque não poeta? » in Tempo (Maputo), no 617, 8 August 1982, p. 68-70, [lire en ligne]
(en) Colin Darch, « Calane da Silva, Raúl Alves (1945-) », in Historical Dictionary of Mozambique, Rowman & Littlefield, 2018, p. 74-75 (ISBN9781538111352)
(pt) Etevaldo Hipólito, « Os meninos da Malanga : um poeta moçambicano relembra os seus tempos de criança durante o colonialismo », in Cadernos do Terceiro Mundo (Rio de Janeiro), nos 59-60, décembre 1983, p. 89-90, [lire en ligne]
(pt) Albino Magaia, « Dos Meninos da Malanga: trajectório política de um escritor » in Tempo (Maputo) no 664, 3 juillet 1983, p. 53-56, [lire en ligne]
(pt) Nelson Saúte, « Calane da Silva: os homens que escrevem são solitários » in Tempo, no 929, 31 juillet 1988, p. 40-44, [lire en ligne]