Développé par la firme Hughes Aircraft, ce missile fut développé sur la base du missile air-air AIM-7 Sparrow. Il parvint à accomplir avec succès de nombreux essais mais fut pourtant abandonné à la fin de son programme de tests.
Conception et développement
Fruit d'une coopération entre la firme Hughes et la marine américaine[1], le projet du missile Brazo fut démarré en 1972, ayant pour objectif final de prouver l'utilité d'un missile air-air employant une technologie de détection radar passive[1], comme le faisaient habituellement les missiles anti-radar classiques, tels les Standard ARM et autres missiles air-sol destinés à détruire des sites de lancements de missiles sol-air et véhicules anti-aériens du front.
Le nom de « Brazo » viendrait d'un des ingénieurs développeurs de la Navy, d'origine hispanique[2], qui aurait traduit le nom d'« ARM » par « brazo », les deux noms étant les traductions anglaise et espagnole du mot français « bras ». Le sigle ARM correspond en réalité à l'abréviation d'« Anti Radiation Missile », pour « missile anti-radar ».
Plus tard, en 1973, le projet « Pave ARM » de l'US Air Force, dont les objectifs étaient similaires fut intégré dans le programme du Brazo, l'Air Force conservant tout de même la responsabilité de la bonne conduite des tests du missile[3].
Caractéristiques
Premier missile air-air anti-radar des États-Unis[4], le Brazo utilisait la structure déjà existante du missile air-air AIM-7E Sparrow, équipée d'un nouvel autodirecteur à radar passif, construit par la firme Hughes et conçu par le Navy Electronics Laboratory, un laboratoire de la Navy[5]. L'autodirecteur devait pouvoir détecter et verrouiller les sources d'émissions radar ennemies, telles que celles provenant des radars d'avions intercepteurs ou d'appareils de veille radar avancée AWACS[6].
Ce premier succès fut suivi par quatre autres l'année suivante, avec une série de quatre tirs sans échec[1], malgré des conditions de tests parfois difficiles[3]. En dépit de cette réussite, le programme qui devait en découler, l'« ERASE » (Electro-magnetic RAdiation Source Elimination : élimination des sources de rayonnements électromagnétiques), fut annulé[8] et aucun missile air-air anti-radar ne verrait le jour en Occident[9].
↑(en) James Perry Stevenson, The $5 Billion Misunderstanding : The Collapse of the Navy's A-12 Stealth Bomber Program, Naval Institute presse (Annapolis, MD), , 483 p. (ISBN978-1-55750-777-8), p. 18.
↑ a et b(en) Norman Friedman, U.S. Naval Weapons : Every gun, missile, mine and torpedo used by the US Navy from 1883 to the present day, Naval Institute presse (Annapolis, MD), , 287 p. (ISBN978-0-87021-735-7), p. 179.
↑(en) Samuel L. Morison et John S. Rowe, The Ships & Aircraft of the U.S. Fleet, United States Naval Institute (Annapolis, MD), , 10e éd., 294 p. (ISBN0-87021-639-2), p. 282.
↑(en) Bernard Fitzsimons, The illustrated encyclopedia of 20th century weapons and warfare, Columbia House, , p. 425.
↑(en) International Aeronautic Federation (1974). Interavia volume 29, p. 603.
↑(en) Shelford Bidewell, World War III : A military projection founded on today's facts, Hamlun publishing group (London, ENG), , 208 p. (ISBN978-0-600-39416-7), p. 165.
↑(en) Bill Sweetman, Advanced fighter technology : The Future of cockpit combat, Motorbooks International (Osceola, WI), , 176 p. (ISBN978-0-87938-265-0), p. 160.