Le Sahara occidental est bien connu depuis presque un demi-siècle pour son activité minière. Boukraa est exploitée à ciel ouvert par Phosboucraa, une filiale de l'Office chérifien des phosphates, qui détient le monopole de l'exploitation pour le Maroc. Elle produit à elle seule annuellement 1 860 000 tonnes (1997) de phosphate. Cette production est acheminée par la plus longue bande transporteuse du monde (96 km) jusqu'au port de la ville de Laâyoune, et ensuite exportée aux États-Unis à 45 % et en Europe à 20 %[2].
Histoire
La découverte des mines de phosphate en 1947 par les Espagnols rend le Sahara occidental économiquement viable, et retarde la décolonisation par l'Espagne. Le Maroc, la Mauritanie et l'Algérie s'affrontent, les deux derniers soutenant successivement le Front Polisario indépendantiste (anti-espagnol, puis anti-marocain).
La bande transporteuse est sabotée plusieurs fois dans les années 1970, notamment en novembre 1979, ce qui conduit le Maroc à construire le « mur marocain » pour empêcher les raids du Polisario. Les environs de Boukraa, faisant partie du désert saharien, sont encerclés de champs de mines.