Boris Godounov (opéra)

Boris Godounov
Бори́с Годуно́в
Image illustrative de l’article Boris Godounov (opéra)
Fédor Chaliapine dans Boris Godounov en 1912.

Genre Opéra
Nb. d'actes 4 et 1 prologue
Musique Modeste Moussorgski
Texte Modeste Moussorgski
Langue originale Russe
Sources littéraires drame du même nom d’Alexandre Pouchkine,
l’Histoire de l'État russe de Karamzine
Dates de composition 1e version :1869,
2e version : 1872
Création (2e version)
Théâtre Mariinsky (Saint-Pétersbourg, Russie)
Création
française
(version 1908)
Opéra de Paris
Interprètes Ivan Melnikov (Boris)
Ossip Petrov (Varlaam)
Fiodor Komissarjevski (en) (Dimitri)
Ioulia Platanova (Marina)
Pavel Boulakhov (Yuródivïy)
Eduard Nápravník (dir.)
Versions successives
version 1896 de Nikolaï Rimski-Korsakov

version 1908 de Nikolaï Rimski-Korsakov
version 1940 de Dmitri Chostakovitch

version 1952 de Karol Rathaus
Représentations notables
1909 : la Scala de Milan
1913 : le Metropolitan Opera de New York

Boris Godounov (en russe : Бори́с Годуно́в) est un opéra de Modeste Moussorgski, en deux versions (1869 et 1872), sur un livret russe du compositeur, fondé sur le drame du même nom d’Alexandre Pouchkine et sur l’Histoire de l'État russe de Karamzine.

L'opéra

La musique est écrite dans un style russe qui reflète la connaissance qu'avait le compositeur de la musique populaire russe et qui rejette volontairement l'influence de l'opéra allemand et italien. Conforme aux ambitions esthétiques du Groupe des cinq, la musique de Moussorgski se caractérise par une conception entièrement nouvelle du rôle de l’orchestre et de la voix[1], qui tourne le dos à toutes les conventions et à tous les effets faciles utilisés jusque-là dans l’opéra[2].

Le projet et les sources

À l’origine, Boris Godounov est le premier volet d’une trilogie d’opéras que Moussorgski projette d’écrire sur l’histoire de la Russie ; le deuxième sera réalisé avec la Khovantchina mais le troisième ne verra jamais le jour[3].

C’est son ami Vladimir Nikolski qui conseille au compositeur d’adapter le drame de Pouchkine qui raconte l’accession au pouvoir, à la fin du XVIe siècle, de l’usurpateur Boris Godounov, et les troubles qui se sont ensuivi. Pouchkine fonde sa pièce sur le personnage historique de Boris Godounov, découvert dans l’Histoire de l'État russe de Karamzine, mais il n’est que très peu fidèle à l’histoire réelle : le troisième fils d’Ivan le Terrible, Dimitri, héritier du trône, a bien été assassiné, mais Boris Godounov n’en a jamais été l’assassin. Pouchkine s’inspire plus volontiers du Macbeth de Shakespeare pour produire un drame sur la nature du pouvoir, sur le rôle des boyards toujours prêts à comploter contre le tsar, sur la place assignée au peuple, victime des jeux politiques. Dans la pièce, Boris devient tsar après avoir fait assassiner l'enfant Dimitri, l'héritier légitime. Bien que Boris gouverne humainement, le pays sombre dans le chaos et la pauvreté. Un jeune moine vagabond, Grigori, se fait passer pour Dmitri et réussit à épouser Marina, femme noble originaire de Pologne, qui déguise sa volonté de puissance en amour passionné. Après avoir convaincu le roi de Pologne de sa légitimité, le faux Dimitri convainc les Polonais d'envahir la Russie. Boris, bourrelé de culpabilité et de remords et hanté par des hallucinations, sombre dans la folie et meurt en implorant la grâce divine.

La composition de l’opéra et les différentes versions

Adam Didur dans Boris Godounov

Boris Godounov est le seul opéra achevé de Moussorgski. Ses ouvrages lyriques antérieurs (Salammbô, auquel il se consacre de façon intermittente entre 1863 et 1866, et Le Mariage dont il écrit le premier acte seulement en 1868) et postérieurs (La Khovantchina, commencée en 1872, ou La Foire de Sorotchintsy, d'après Gogol, entreprise en 1874) demeurent inachevés, souvent sans orchestration.

Boris Godounov est quant à lui entièrement écrit et orchestré de la main du compositeur. Il en existe cependant deux versions différentes, entièrement authentiques, et c’est même dans une troisième version, remaniée et réorchestrée par Rimski-Korsakov, que l’opéra est principalement connu et joué pendant les trois premiers quarts du XXe siècle.

Les deux versions de Moussorgski

L'œuvre de Moussorgski existe dans deux versions authentiques : une version primitive de 1868-1869 (en 7 scènes) qui n'a été représentée qu'en 1928 et une version fortement révisée de 1871-1872 (en un prologue et 4 actes), qui a été créée le 8 février (27 janvier dans le calendrier julien) 1874 au théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg[4].

Dans un premier temps, Moussorgski élabore lui-même le livret et réduit à sept les vingt-trois scènes que comporte la pièce originale, concentrant l’action sur la figure de Boris. Cette première mouture, présentée en novembre 1870, ne comporte aucun rôle féminin d’envergure ni de scène de ballet. Elle est refusée (à six voix contre une) par le comité de lecture du Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg où l’œuvre devait être créée, sans doute jugée trop moderniste[5].

Moussorgski travaille alors à une nouvelle version, notamment en ajoutant un nouvel acte (acte III), dont l’action se déroule en Pologne et introduit, avec Marina, le personnage féminin manquant (ainsi qu’une polonaise). Cela revient à sacrifier, quoique habilement, au besoin conventionnel d’une histoire d’amour dans un opéra, mais Moussorgski garde les audaces musicales de sa partition initiale : prédominance des timbres graves, hardiesses harmoniques, présence du carillon dans la scène du couronnement, tonalité sombre, etc[6].

Par ailleurs, les scènes qui croissent et s’ajoutent finissent par déplacer le centre de gravité de l’opéra du personnage éponyme au peuple, qui devient la figure centrale : l’opéra se termine non sur la mort de Boris, mais sur une scène de foule, laissant le dernier mot à un nouveau personnage, l’Innocent (ou l’Idiot). Comme l'indique F. Bayer, « c’est une véritable refonte de l’œuvre tout entière que Moussorgski entreprend de réaliser ; une refonte qui concerne tout aussi bien la structure dramatique de l’ensemble que le détail de son énonciation musicale[7]. »

Comme le confie Moussorgski lui-même dans une lettre à son ami le peintre Répine : « C’est le peuple que je veux peindre. Quand je dors, je le vois devant moi ; quand je mange, je pense à lui ; quand je bois, il ne cesse de m’apparaître encore et toujours, comme si je le percevais dans toute sa réalité, grand, nu, sans faux-brillant, sans masque et sans fard. Quelle richesse féconde, pour le musicien, que la langue du peuple ! Que de possibilités inépuisables s’ouvrent à qui se penche sur la vie réelle du peuple russe ! Il suffit de creuser assez avant et, si l’on est un véritable artiste, on se sent pris d’une folle envie de danser de joie[8] ! »

Les versions ultérieures : Rimski-Korsakov et Chostakovitch

Après sa création 1874, l’opéra est repris (avec d’inévitables coupures) une quinzaine de fois jusqu’en 1882. Après la mort de Moussorgski survenue en mars 1881, Boris Godounov disparaît progressivement du répertoire du théâtre Marie, pendant plus de vingt ans. C’est le compositeur Nikolaï Rimski-Korsakov, membre lui aussi du Groupe des Cinq, qui se voit confier les partitions inachevées de son collègue et ami. À la fois conscient de la qualité et de la profondeur du génie de Moussorgski, mais aussi très critique vis-à-vis de ce qu’il considère comme des faiblesses techniques, voire un manque de professionnalisme musical, Rimski-Korsakov entreprend d’abord d’achever la Khovantchina avant de tourner ses regards vers Boris Godounov.

Après avoir réorchestré la « polonaise » de l’acte III, il entreprend une révision globale de la partition pour y ajouter sa science : la sonorité orchestrale qui résultera de cette révision sera plus flamboyante et plus brillante, mais aussi plus édulcorée, moins âpre et moins rude que les versions de Moussorgski. Surtout, Rimski-Korsakov effectue des coupes (la fin du premier tableau, la leçon de géographie à l’acte II) et des permutations (le dernier tableau redevient ainsi celui de la mort de Boris). Ce premier travail entrepris par Rimski occupe les années 1892-1896, en vue d’une représentation en 1901 à Moscou au théâtre Bolchoï.

Moyennement satisfait, Rimski reprend le travail dans la perspective de la création parisienne de l’opéra (en mai 1908) par la troupe de Serge de Diaghilev avec Chaliapine dans le rôle-titre. C’est cette version plus raffinée et plus efficace qui va assurer le succès de l’opéra. En 1927, le compositeur Ippolitov-Ivanov réorchestre même la scène devant le parvis de Saint-Basile (Acte IV, premier tableau) qui avait été supprimée par Rimski, ajoutant ainsi à la confusion en donnant la possibilité d’ajouter un tableau à l’une ou l’autre des deux versions de Rimski.

Plus tard, à la demande des autorités soviétiques, Dmitri Chostakovitch entreprendra à son tour une réorchestration de l’opéra, réalisée entre 1939 et 1941, et représentée au théâtre Kirov de Leningrad en 1959 seulement.

On peut ajouter, pour être complet, la version de Karol Rathaus entreprise pour une production du Metropolitan Opera de New York en 1953.

Pour synthétiser, c’est par la « seconde version Rimski » que l’opéra a d'abord acquis sa renommée en Europe et tout particulièrement en France pendant la majeure partie du XXe siècle. Cependant, les originaux « moins polis » de Moussorgski, avec leurs couleurs sombres et leurs bords rugueux, ressentis comme plus en adéquation avec l'histoire, sont devenus plus populaires. La plupart des représentations contemporaines et réalisations discographiques actuelles sont conformes à la seconde version de 1872, ou bien opèrent une synthèse entre la version de 1872 et quelques éléments de la « version primitive » : voir par exemple l’enregistrement par Claudio Abbado (avec Anatoly Kotcherga, SONY), qui se fonde sur les recherches entreprises par David Lloyd-Jones et publiées dans une partition éditée à Oxford en 1975. Un autre enregistrement de 1997 à l'Opéra de Kirov inclut quant à lui les deux versions avec différents chanteurs dans le rôle de Boris.

Argument

Version de 1869

La version de 1869 comporte sept scènes.

Scène 1. Novodievitchi

Dans le monastère où il fait retraite, Boris refuse la couronne de tsar que la foule, manœuvrée par les boyards et la police, le supplie d’accepter.

Scène 2. Place des Cathédrales

Sous les acclamations du peuple, Boris est couronné tsar.

Scène 3. Le couvent de Tchoudovo

Pendant que le moine Pimène rédige une chronique historique révélant l'assassinat du tsarévitch, Grigori s’éveille et exprime ses ambitions et ses rêves fous.

Scène 4. Une auberge à la frontière lituanienne

La police recherche Grigori, échappé du couvent de Tchoudovo et qui se trouve ici en compagnie de deux moines vagabonds et ivrognes. Reconnu, il s'échappe avec l’aide de l’hôtesse.

Scène 5. Palais du Kremlin (appartements du tsar)

Boris est en famille avec Xenia et Fiodor. Chouïski lui annonce l’entreprise de Grigori, ce qui provoque chez Boris la remontée de ses remords et de ses angoisses.

Scène 6. Le parvis de la cathédrale Saint-Basile

Au milieu d’une foule qui crie misère, rencontre entre Boris et un innocent (Iourodivi) qui chante sa solitude et son désespoir.

Scène 7. La Douma

Les boyards, convoqués par Boris, tiennent une assemblée mouvementée, habilement contrôlée par Chouïski. Boris, au comble de l’angoisse après un récit de Pimène, fait ses adieux et meurt.

Version de 1872

La version de 1872 comporte quatre actes précédés d’un prologue.

Prologue

Premier tableau. La cour du couvent de Novodevitchi, près de Moscou, en 1598.

Le tsar Fiodor Ier étant mort sans héritier, le boyard Boris Godounov est pressenti pour lui succéder quoiqu’il semble vouloir refuser la couronne. Sur l’ordre d’un officier de police, Nikititch, et d’un haut dignitaire de la Douma, Chtchelkalov, la foule le supplie d’accepter. Alors qu’un édit annonce que l’on doit se trouver le lendemain matin sur place du Kremlin, le peuple répond en grommelant.

Deuxième tableau. La grande place de la cathédrale, à l’intérieur du Kremlin.

Le peuple acclame Boris Godounov, qui a finalement accepté la couronne. Mais le nouveau tsar semble soucieux, oppressé par de lugubres pressentiments. Malgré son tourment, il se dirige fièrement vers son couronnement dans la cathédrale d’Arkhangelsk.

Acte I

Premier tableau. Une cellule du monastère de Tchoudov, cinq ou six ans plus tard.

Le vieux moine Pimène travaille au dernier chapitre de la chronique des événements dont il a été le témoin au cours de sa longue existence. Près de lui, un jeune novice, Grigori, s’éveille, agité par un rêve effrayant : à Moscou, il se trouvait au sommet d’une haute tour de laquelle il tombait, irrité par les rires de la foule. Pimène le rassure et engage le jeune moine qui se plaint de sa vie recluse à ne point regretter les illusions de la vie mondaine. Il lui évoque la mort mystérieuse du tsarévitch Dimitri, fils d’Ivan le Terrible, héritier légitime du trône, que Boris Godounov aurait fait assassiner pour s’emparer du pouvoir. Grigori retient le fait que Dimitri aurait aujourd’hui à peu près son âge, vingt ans, et invoque la justice divine contre le tsar criminel.

Deuxième tableau. Une auberge à la frontière lituanienne.

Deux moines mendiants, Varlaam et Misaïl, entrent bruyamment dans une auberge, accompagnés de Grigori, qui s’est enfui du monastère. Poursuivi par la police, il cherche à passer la frontière. Pendant que les deux moines s’enivrent, la patronne de l’auberge dévoile à Grigori un passage secret menant en Lituanie. Une patrouille survient, à la recherche du moine fugitif. Les deux gardes-frontières montrent en vain aux deux vagabonds le mandat d’arrêt sur lequel figure la description du fuyard, qu’ils sont incapables de lire. Grigori tente alors de détourner les soupçons sur Varlaam mais, finalement démasqué , doit une nouvelle fois s’enfuir.

Acte II

Les appartements du tsar au Kremlin

Les enfants de Boris, Fiodor et Xenia, sont avec leur nourrice. Le tsarévitch consulte la carte de l’immense empire sur lequel il devra régner un jour. Sa sœur pleure la mort de son fiancé. Boris, en bon père, réconforte sa fille et conseille à son fils d’étudier avec sérieux. Il entame une méditation douloureuse sur le poids du pouvoir et les erreurs commises sous son règne. Entre alors le boyard Chouiski, un conseiller retors et ambitieux, qui annonce au tsar qu’un imposteur, se faisant passer pour le tsarévitch Dimitri, cherche à soulever le peuple contre Boris. Le tsar, terrorisé, ordonne à son fils de s’éloigner et donne l’ordre de fermer les frontières menant vers l’ouest. Il demande aussi à Chouiski de lui confirmer que le tsarévitch Dimitri est bien mort. Chouiski évoque alors avec une telle précision les détails du décès de l’enfant que Boris ne résiste pas au macabre récit. Il croit voir le fantôme de l’enfant assassiné qui le poursuit et s’effondre, implorant le pardon de Dieu.

Acte III

Premier tableau. Les appartements de Marina Mnizek au château de Sandomir, en Pologne.

L’ambitieuse Marina, fille d’un voïvode, espère séduire le soi-disant Dimitri, réfugié en Pologne, afin d’être couronnée tsarine à ses côtés. Son conseiller spirituel, le jésuite Rangoni, l’exhorte à manœuvrer afin de faire rentrer la Russie orthodoxe au sein de l’église catholique.

Deuxième tableau. Le jardin du château du voïvode Mnichek, près d’une fontaine.

Rangoni veut arranger un rendez-vous avec Marina pour Grigori. Celui-ci lui avoue, sans le vouloir, être amoureux de Marina. Ayant renvoyé ses invités et admirateurs venus à une fête, la jeune femme accueille froidement les déclarations enflammées du faux Dimitri et ne cache pas que seul le pouvoir l’intéresse et qu’elle ne consentira à son amour que s’il monte sur le trône du tsar à Moscou. Lorsque, poussé à bout par les railleries de Marina, le faux Dimitri affirme n’avoir aucun besoin d’elle pour conquérir le trône moscovite, elle se radoucit subitement et lui jure amour et fidélité. Dimitri est vite réduit à sa merci, sous le regard de Rangoni qui a assisté de loin à toute la scène.

Acte IV

Premier tableau. À Moscou, devant la cathédrale du Bienheureux Basile.

Le peuple affamé commente les nouvelles annonçant les victoires remportées par les troupes de l’imposteur. Une bande de gamins fait irruption, taquinant un pauvre innocent. Ils lui dérobent son dernier kopeck. Boris paraît sur le parvis et demande de prier pour lui, mais l’Innocent lui demande de tuer les enfants comme il a autrefois tué le tsarévitch. Boris retient les gardes qui se précipitaient sur l’Innocent, tandis que celui-ci refuse de prier pour le tsar meurtrier.

Deuxième tableau. Une salle dans le palais au Kremlin.

L’assemblée des boyards est réunie en séance extraordinaire pour condamner l’usurpateur. Chouiski fait allusion à l’état mental troublé de Boris. À ce moment, entre le tsar, halluciné, comme poursuivi par un fantôme. Chouiski introduit alors le moine Pimène, qui raconte qu’un miracle s’est produit : un berger aveugle a recouvré la vue près la tombe du tsarévitch. Cette révélation ébranle encore davantage l’esprit du tsar, qui s’effondre. Il fait chercher son fils Fiodor, le désigne comme son successeur, puis s’effondre, mourant, en implorant la grâce divine.

Troisième tableau. Une clairière dans la forêt de Kromy.

Une foule de vagabonds révoltés a capturé un boyard, Khroutchov, et le torture en l’abreuvant d’insultes et en entonnant des chants de louange sarcastiques. Les deux moines mendiants Varlaam et Misaïl accusent Boris de meurtre et incitent le peuple à proclamer Dimitri comme tsar légitime et à capturer deux jésuites passant par là. Le faux Dimitri arrive, accompagné d’une troupe de nobles polonais. La foule acclame le prétendant par des chants d’allégresse. Tandis que s’éloignent petit à petit les clameurs de victoire, s’élève la lamentation de l’innocent, qui resté seul pleure sur les malheurs éternels du peuple et de la Russie :

Personnages

  • Boris Godounov (baryton-basse dramatique) - Tsar de Russie, arrivé sur le trône en assassinant le jeune fils d’Ivan le Terrible ; cependant, il se sent coupable et gêné de son succès.
  • Xenia (soprano) - La charmante fille de Boris.
  • Fiodor (mezzo-soprano) - Le jeune fils de Boris, héritier du trône de son père.
  • La nourrice (contralto) - Elle prend soin de Fiodor et Xenia, les enfants royaux.
  • Le prince Vassili Chouïski (ténor) - Un prince astucieux. C’est un des conseillers les plus puissants du tsar qui n’a pas confiance en lui.
  • Grigori (ténor) - Un moine fugitif qui se fait passer pour Dmitri, le tsarévitch (le fils du tsar) qui a été assassiné.
  • L'Innocent (ténor) - Un fou-saint, la coutume russe lui permet d’exprimer ses idées sans aucune crainte de châtiment.
  • Andreï Chtchelkalov (baryton) - Clerc du conseil boyard.
  • Pimène (basse) - Un vieux moine. Il a été témoin du meurtre du tsarévitch Dmitri.
  • Marina Mniszek (soprano) - Une ambitieuse princesse polonaise qui espère conquérir le trône de Russie en épousant le faux Dmitri.
  • Rangoni (basse) - Une connaissance jésuite de Marina Mniszek.
  • Varlaam (basse bouffe) - Un moine vagabond.
  • Missaïl (ténor) - Un moine vagabond.
  • L’aubergiste (mezzo-soprano) - La gardienne d’une auberge de province située près de la frontière lituanienne.
  • Krouchtchev (ténor) - Un boyard.
  • Lavitski (basse) - Jésuite.
  • Tchernikovski (basse) - Jésuite
  • Peuple, pèlerins, boyards, gardes, moines, vagabonds, enfants - chœur mixte

Analyse de Victor Korchikov

Le critique musical Victor Korchikov (1983 – 2006 ; beau-fils – fils de l'épouse – du caricaturiste russe Vitaliy Peskov) a analysé l'opéra du point de vue des portraits psychologiques des personnages. Cet opéra est une œuvre réaliste et Moussorgski a attiré l'attention sur les portraits psychologiques de ses personnages.

Victor Korchikov voit la tragédie principale de Boris Godounov dans l'incompréhension réciproque du tsar Boris et du peuple. Et cette tragédie conduit à la tragédie de la perte de la puissance et de la mort. Il a écrit à propos de l’opéra : « Le compositeur lui-même définissait Boris Godounov non comme un opéra, mais comme un « drame musical populaire ». C'est le peuple lui-même qui apparaît comme le principal protagoniste de l'opéra. Traditionnellement, on considère que Boris souffre de la mort de Dimitri. En fait, l'aspect tragique de toute l'œuvre réside dans l'incompréhension entre deux forces involontairement opposées - le peuple et le tsar. Godounov ne se considère pas comme supérieur au peuple - ce trait est plus caractéristique de Chouïski (c'est la suite qui fait le roi). Dans le premier tableau le peuple ne sait même pas qui il invite à prendre le trône... Il ne s'en soucie pas. Boris souhaite avant tout faire quelque chose pour le peuple. Ainsi dans la version originale de l'opéra de 1869 les paroles de Boris dans le monologue « J'ai atteint le pouvoir suprême » sont-elles : « Je pensais apporter la paix à mon peuple dans la prospérité et la gloire, obtenir son amour par des libéralités ! ». Mais comme déjà noté, le peuple ne peut pas aimer le roi. »[9]

Ensuite, le critique écrit à propos de Grigori : « Grigori n'est pas un caractère négatif, il est à la recherche de la vérité. Il sait que Boris est un tueur (il a tué le prince Dimitri pour monter sur le trône), et veut renverser le criminel ».

Le prince Vassili Chouïski est le personnage négatif. Il est sournois et rusé. Il se réjouit de toutes les intrigues pour prendre le trône.

L'image de Marina dépend de l'inclusion dans le spectacle de la scène de ses conversations avec Rangoni. Si cette scène est présente dans le spectacle, Marina est victime de politiciens et d'intrigues. Si cette scène est absente, c'est elle-même qui est l'intrigante[9].

Principaux airs et extraits

Fichier audio
Monologue de Boris
noicon
Mon âme est triste interprétée par Fédor Chaliapine
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?
Des difficultés à utiliser ces médias ?
  • Scène du couronnement : "Longue vie au tsar Boris Feodorovich!" (Le peuple)
  • Monologue : "Mon âme est triste" (Boris)
  • Aria : "Encore un dernier conte " (Pimène)
  • Chant : "J'ai attrapé un canard " (Hôtesse, Varlaam, Missail)
  • Chant : "Cela est arrivé dans la ville de Kazan" (Varlaam)
  • Aria : "Où es-tu mon jeune époux" (Xenia)
  • Chant : "Chant du moucheron" (Fiodor, la nourrice)
  • Duo : "Un chant de ceci et cela" (Fiodor, la nourrice)
  • Monologue : "J'ai atteint le pouvoir suprême" (Boris)
  • Chant : "Chant du perroquet" (Fiodor)
  • Scène du réveil (ou de l'hallucination) (Boris)
  • Chorus : "Vers la Vistule" (jeunes filles)
  • Aria : "Marina s'ennuie" (Marina)
  • Polonaise (Marina, nobles polonais)
  • Duo : "O Tsarevich, je t'implore" (Marina, Dmitri)
  • Aria : "Adieu, mon fils, je meurs" (Boris)
  • Chant : "Coulez, coulez, larmes amères!" (Iourodovi)

Galerie

Liens externes

Notes et références

  1. Maurice Le Roux, "Parler en musique", dans Modeste Petrovitch Moussorgski, Boris Godounov, Publications de l’Opéra National de Paris, 2005, p. 61-68
  2. Voir Michel Maximovitch, L’Opéra russe, L’Age d’Homme, Lausanne, 1984.
  3. Boris Godounov, revue L’Avant-scène Opéra, mai-août 1980, n° 27-28. Réédition de 1989, avec en supplément un cahier sur le film Boris Godounov d’Andrzej Zulawski.
  4. Francis Bayer, « Les différentes versions de la partition », dans Modeste Petrovitch Moussorgski, Boris Godounov, Publications de l’Opéra National de Paris, 2005, p. 49-60
  5. Xavier Lacavalerie, Moussorgski, Arles/Paris, Actes Sud, coll. « Classica », 2011, p. 108-109.
  6. Voir Pierre Souvtchinsky, Un siècle de musique russe, Actes Sud, Arles, 2004.
  7. Francis Bayer, « Les différentes versions de la partition », dans Modeste Petrovitch Moussorgski, Boris Godounov, Publications de l’Opéra National de Paris, 2005, p. 52
  8. Lettre de Moussorgski à Répine du 13 juin 1875, citée Modeste Petrovitch Moussorgski, Boris Godounov, Publications de l’Opéra National de Paris, 2005, p. 15.
  9. a et b "Victor Korchikov." Voulez-vous que je vous apprenne à aimer l'opéra. La musique, mais pas seulement. Maison d'édition YAT. Moscou, 2007) // ru: Виктор Коршиков. Хотите, я научу вас любить оперу. О музыке и не только. Издательство ЯТЬ. Москва, 2007

Bibliographie

Xavier Lacavalerie, Moussorgski, Arles/Paris, Actes Sud, coll. « Classica », 2011, 175 p. (ISBN 978-2-7427-9926-8)

Pierre Souvtchinsky, Un siècle de musique russe, Actes Sud, Arles, 2004

Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », 2003, 1819 p. (ISBN 978-2-213-60017-8), (OCLC 417460276), (BNF 39099667)

Modeste Petrovitch Moussorgski, Boris Godounov, Publications de l’Opéra National de Paris, 2005

Michel Maximovitch, L’Opéra russe, L’Age d’Homme, Lausanne, 1984

Boris Godounov, revue L’Avant-scène Opéra, mai-août 1980, n° 27-28. Réédition de 1989, avec en supplément un cahier sur le film Boris Godounov d’Andrzej Zulawski.

Maurice Le Roux, Moussorgski, Boris Godounov, Aubier-Montaigne, 1980

Source

Read other articles:

Américas - Avenida Boyacá UbicaciónCoordenadas 4°37′49″N 74°08′07″O / 4.6301396094282, -74.135224211775Dirección Av.Calle 6 con Carrera 71C.Localidad KennedyDatos de la estaciónNombre anterior Mundo AventuraCódigo TM0081Inauguración 10 de enero de 2004Servicios Operador TransMilenioLíneasLínea(s) Américas « Marsella ← F → Mandalay » [editar datos en Wikidata] La estación sencilla Américas - Av. Boyacá hace parte del sistema de transporte ...

 

Pour les articles homonymes, voir Jakarta (homonymie). Jakarta (id) Daerah Khusus Ibukota Jakarta Drapeau De haut en bas, de gauche à droite: vieille ville, musée national d'Indonésie, panorama de Jakarta, stade Gelora-Bung-Karno, rond-point de l'hôtel Indonesia, palais de l'Indépendance, mosquée Istiqlal avec la cathédrale Sainte-Marie de l'Assomption, Monumen Nasional. Noms Nom indonésien Daerah Khusus Ibukota Jakarta Administration Pays Indonésie Province d'Indonésie Territoire s...

 

Derechos LGBT en SurinamBanderaEscudo Surinam en América del SurHomosexualidadEs legal Desde 1869Edad de consentimiento sexualHeterosexual y homosexual igual Edad de consentimiento homosexual 18 añosProtección legal contra la discriminaciónLaboral Bienes y servicios En todos los aspectos Protección legal de parejaAcceso igualitario a la unión civil Matrimonio entre personas del mismo sexo Derechos reproductivos y de adopciónAcceso igualitario a la adopción monoparental Derecho de adopci

Альберт Борлейз АрмітеджAlbert Borlase Armitage Народився 2 липня 1864(1864-07-02)Балквхіддер, Пертшир, АнгліяПомер 31 жовтня 1943(1943-10-31) (79 років)ШотландіяКраїна  Велика БританіяДіяльність полярний дослідникЗнання мов англійськаНагороди  Медіафайли у Вікісховищі Альберт Армітед...

 

العلاقات الروسية الطاجيكستانية روسيا طاجيكستان   روسيا   طاجيكستان تعديل مصدري - تعديل   العلاقات الروسية الطاجيكستانية هي العلاقات الثنائية التي تجمع بين روسيا وطاجيكستان.[1][2][3][4][5] مقارنة بين البلدين هذه مقارنة عامة ومرجعية للدولتين: وج...

 

Gerónimo Vargas Aignasse Legislador provincial de Tucumánpor Sección I – Capital Actualmente en el cargo Desde el 29 de octubre de 2019 29 de octubre de 2011-29 de octubre de 2015 29 de octubre de 1999-10 de diciembre de 2003 Diputado de la Nación Argentinapor provincia de Tucumán 10 de diciembre de 2003-26 de octubre de 2011 Información personalNacimiento 18 de julio de 1970 (53 años)San Miguel de Tucumán, ArgentinaNacionalidad ArgentinaReligión Católico Apostólico RomanoFa...

Association caritative britannique Formation1956; 67 years ago (1956)FounderPrunella BrianceTypeCharitable organisationPurposeProvide practical and emotional support for expectant and new parentsHeadquarters30 Euston Square, NW1 2FBRegion United KingdomWebsitewww.nct.org.uk The National Childbirth Trust (NCT) is the UK's largest charity offering information and support in pregnancy, childbirth and early parenthood[1] Since 1956 it has supported millions of parents th...

 

PT Bank Mestika Dharma, Tbk.JenisPublikKode emitenIDX: BBMDIndustriJasa keuanganDidirikan27 April 1955KantorpusatMedan, IndonesiaCabang12 Kantor cabang44 Kantor cabang pembantu11 Kantor kasWilayah operasiNasionalTokohkunciAchmad S. Kartasasmita (Presiden Direktur)Situs webSitus web resmi Bank Mestika Dharma atau yang biasa dikenal sebagai Bank Mestika (IDX: BBMD) adalah sebuah bank swasta nasional yang berbasis di kota Medan. Berdiri pada tanggal 27 April 1955 dan mulai beroperasi sejak 12 De...

 

Evangelisch-LutherischesDekanat Dekanatsgebäude neben der St. Jakob in Rothenburg ob der Tauber Organisation Dekanatsbezirk Rothenburg ob der Tauber Kirchenkreis Ansbach-Würzburg Landeskirche Evangelisch-Lutherische Kirche in Bayern Statistik Pfarreien 13 Kirchengemeinden 32 Gemeindeglieder 16.000 Leitung Dekanin Jutta Holzheuer Dekanatskirche St. Jakob in Rothenburg Anschrift des Dekanatsamts Klostergasse 1591541 Rothenburg ob der Tauber Webpräsenz [1] Das Evangelisch-Lutherische Dekanat ...

2005 Indian filmChocolateDirected byVivek AgnihotriWritten by Rohit Malhotra Vivek Agnihotri Produced by Vibha Bhatnagar Ragini Sona Mehmood Ali Starring Anil Kapoor Sunil Shetty Irrfan Khan Emraan Hashmi Arshad Warsi Tanushree Dutta Emma Bunton Sushma Reddy Narrated by Irrfan Khan Tanushree Dutta CinematographyAttar Singh SainiEdited by Vivek Agnihotri Satyajeet Gazmer Music byPritam ChakrabortyDistributed byEros International[1]Release date 16 September 2005 (2005-09-...

 

Artikel atau sebagian dari artikel ini mungkin diterjemahkan dari Kamera penilik rentang di en.wikipedia.org. Isinya masih belum akurat, karena bagian yang diterjemahkan masih perlu diperhalus dan disempurnakan. Jika Anda menguasai bahasa aslinya, harap pertimbangkan untuk menelusuri referensinya dan menyempurnakan terjemahan ini. Anda juga dapat ikut bergotong royong pada ProyekWiki Perbaikan Terjemahan. (Pesan ini dapat dihapus jika terjemahan dirasa sudah cukup tepat. Lihat pula: panduan p...

 

Indian State Government Government of Punjab, IndiaSeat of GovernmentChandigarhLegislative branchAssemblyPunjab Vidhan SabhaSpeakerKultar Singh Sandhwan[1]Deputy SpeakerJai Krishan SinghMembers in Assembly117Executive branchGovernorBanwarilal PurohitChief MinisterBhagwant MannDeputy Chief Minister Chief SecretaryVijay Kumar Janjua[2]JudiciaryHigh CourtPunjab & Haryana High CourtChief JusticeRavi Shankar Jha The Government of Punjab, also known as the State Government of Pu...

Canadian politician (1947–2019) For other people named Greg Thompson, see Greg Thompson (disambiguation). The HonourableGreg ThompsonPCMinister of Intergovernmental Affairs of New BrunswickIn officeNovember 9, 2018 – September 10, 2019PremierBlaine HiggsPreceded byFrancine LandrySucceeded byBlaine HiggsMember of theNew Brunswick Legislative Assemblyfor Saint CroixIn officeSeptember 24, 2018 – September 10, 2019Preceded byJohn AmesMinister of Veterans AffairsIn officeFe...

 

Stanisław Araszkiewicz Stanisław Araszkiewicz w 1980 Data i miejsce urodzenia 13 listopada 1901 Garbów Data i miejsce śmierci 1 września 1983 Warszawa Poseł III kadencji Sejmu (II RP) Okres od 1930 do 1935 Przynależność polityczna Stronnictwo Ludowe Odznaczenia Multimedia w Wikimedia Commons Stanisław Araszkiewicz[a], ps. Jastrzębiec, Jastrzębowski (ur. 13 listopada 1901 w Garbowie, zm. 1 września 1983 w Warszawie) – polski polityk, poseł na Sejm w latach 1930–1935...

 

M. Busyro MuqoddasM. Busyro Muqoddas sewaktu menjadi Pimpinan KPKKetua Komisi Pemberantasan Korupsi ke-3Masa jabatan20 Desember 2010 – 17 Desember 2011PresidenSusilo Bambang YudhoyonoWakil PresidenBoedionoWakilBibit Samad RiantoChandra M. HamzahMochammad JasinHaryono UmarPendahuluTumpak H. Panggabean (Plt.)PenggantiAbraham SamadKetua Komisi Yudisial Indonesia 1Masa jabatan2 Agustus 2005 – 1 Desember 2010PendahuluTidak ada; jabatan baruPenggantiEman Suparman Infor...

Computer file operation For the inverse operation, see Upload. For other uses, see Download (disambiguation). Three generic symbols for downloadingIn computer networks, download means to receive data from a remote system, typically a server[1] such as a web server, an FTP server, an email server, or other similar systems. This contrasts with uploading, where data is sent to a remote server. A download is a file offered for downloading or that has been downloaded, or the process of rec...

 

For the eSports competition and associated game cartridge, see Nintendo World Championships § 1990. This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Nintendo World Cup – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (July 2008) (Learn how and when to remove this template message) 1990 video gameNintendo W...

 

See also: 2016 United States Senate elections 2016 United States Senate election in Connecticut ← 2010 November 8, 2016 2022 →   Nominee Richard Blumenthal Dan Carter Party Democratic Republican Alliance Working Families Popular vote 1,008,714 552,621 Percentage 63.19% 34.62% County results Municipality results Precinct resultsBlumenthal:      40–50%      50–60%      60–70%  &...

Artificial intelligence laboratory This article's tone or style may not reflect the encyclopedic tone used on Wikipedia. See Wikipedia's guide to writing better articles for suggestions. (May 2022) (Learn how and when to remove this template message) Meta AIIndustryArtificial intelligenceFoundedDecember 11, 2015; 7 years ago (2015-12-11)FoundersYann LeCunMark ZuckerbergRob FergusHeadquartersAstor Place, New York City, New York, U.S.Websiteai.meta.com This article is part of ...

 

Article principal : Boxe aux Jeux olympiques d'été de 2020. Boxe aux Jeux olympiques d'été de 2020 Opposition entre Beatriz Ferreira et Raykhona Kodirova en quart de finale.Généralités Sport Boxe Organisateur(s) CIO Lieu(x) Tokyo Participants 21 (21 nations) Site(s) Ryōgoku Kokugikan Palmarès Tenant du titre Estelle Mossely Vainqueur Kellie Harrington Deuxième Beatriz Ferreira Troisième Sudaporn Seesondee Mira Potkonen Navigation Rio 2016 modifier L'épreuve féminine de boxe ...

 

Strategi Solo vs Squad di Free Fire: Cara Menang Mudah!