Il signe en 1927 ses premiers films, dont La Jeune Fille au carton à chapeau[1],[3]. Ses films parlants les plus connus sont Okraïna (1933) et Au bord de la mer bleue (1936). Sa carrière, riche d'une vingtaine de films, se poursuit jusque dans les années 1960[1],[3],[2]. Les réalisations d'après-guerre sont cependant moins inspirées qu'à ses débuts, à l'exception du film Le Lutteur et le clown, sorti en 1958[2]. Il démissionne de Mosfilm en 1963 et se voit engagé par Riga Film Studio où il projette de tourner un drame historique, Complot des ambassadeurs.
Il meurt par suicide, dans la chambre d'un hôtel de Riga, le [1],[2].
Analyse
Longtemps sous-estimé, Boris Barnet « apparaît de plus en plus, avec le recul du temps, comme un grand cinéaste » (Serge Daney). Selon Georges Sadoul, il est indubitablement le meilleur auteur soviétique de comédies. « Tendre, lyrique, plein d'humour et de justesse dans son observation, de chaleur humaine » (G. Sadoul), il a donné avec Okraïna (Faubourg), en 1933, l'un des « meilleurs films consacrés à la vie quotidienne en Russie avant la révolution de 1917 ». (S. Daney).
Il s'est ainsi défini en 1959 : « Je ne suis pas un homme de théories, mais je prends la matière de mes films dans la vie. Bien ou mal, j'ai toujours essayé de montrer l'époque contemporaine, l'homme vrai des temps soviétiques. Mais ce n'est pas facile, et l'on peut évoquer un peintre japonais. Jusqu'à quarante ans, il peignait des natures mortes. Entre quarante et soixante ans, des oiseaux. Ensuite des hérons et des canards. Il lui fallut attendre ses cent ans pour se trouver digne d'aborder les hommes. Mais est-on toujours sûr d'avoir autant de temps devant soi ? Pour moi, j'aime les choses drôles dans un drame, et les éléments tragiques dans la comédie. C'est une question de proportions, pas toujours simple à trouver. » Est-ce cette « conscience d'un idéal difficilement accessible et la difficulté de l'exprimer » (Marcel Martin) qui le conduisirent au suicide en 1965 ?