La mission prévoit que l’attaque s’effectue en deux phases à une heure d’intervalle avec un jalonnement précis de la cible[3]. Le bombardement dura près de deux heures. Il se déroula en deux phases : la première du dépôt de La Chapelle (à l'angle de la rue des Poissonniers et de la rue Ordener, près du métro Torcy (actuellement Marx-Dormoy) et de la gare de Pont-Marcadet) à la rue du Docteur-Heulin ; la deuxième, de la rue du Docteur-Heulin au pont de Soissons. Dans les deux premières minutes, le bombardement est d’une haute précision ; mais à cause de la fumée, la visibilité baisse par la suite et les bombes tombent dans des zones habitées.
Sur les 2000 bombes larguées, la plupart l'ont été à basse altitude avec une bonne précision, celles des bombardiers américains opérant à haute altitude ayant été moins précises : de ce fait, seules 200 bombes ont manqué leurs objectifs et frappé la population civile[2].
De nombreux immeubles avenue du Président-Wilson, rue du Landy et rue du Bailly sont détruits[5]. La résistance parisienne, alertée par les Alliés, s'est efforcée de secourir les habitants, telles les résistantes Suzanne Leclézio et Yvonne Ziegler qui se sont illustrées dans l'aide aux victimes lors de cet épisode de la Seconde Guerre mondiale[6].
Voici ce que l'on peut lire sur ce bombardement dans la presse de l'époque :
« Le 20 avril 1944, l'aviation alliée, pour paralyser le trafic allemand à la gare des marchandises de la Chapelle, dans les ateliers du chemin de fer du Nord et dans les vastes chantiers de la STCRP, dut effectuer, de 23 h 30 à 2 h du matin, un des plus violents bombardements que Paris eut à subir. La rue des Poissonniers n'est plus à son extrémité qu'un chemin défoncé. Sur le seul parcours de notre rue et dans les petites rues adjacentes, il y eut 150 morts, 500 blessés et plus de 2 000 sinistrés. Dans l'ensemble du dix-huitième arrondissement, le bureau compétent nous a signalé 15 000 personnes sinistrées[7]. »
Le 25 avril 1944, la mairie collaborationniste de Saint-Denis organise un hommage aux victimes à la basilique Saint-Denis[2].
Dans sa revue Le Vieux Montmartre, la Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements a publié en 2004 le témoignage d'un riverain de la butte Montmartre qui raconte les destructions liées au bombardement[8].
Postérité
Une place surplombant la partie couverte de l'autoroute A1avenue du président-Wilson à Saint-Denis est nommée « place du 21-Avril-1944 ». Une plaque y est apposée en 2010 en souvenir des victimes du bombardement.
↑Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, Album Morel - XVIIIème Arrdt., fonds d'éphémères, série 11
↑« La nuit du 20 au 21 avril annonçait le 6 juin », Le Vieux Montmartre, nouvelle série, fascicule n°73, juillet 2004, 118e année, Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements fondée en 1886 (Paris), p. 19-21. Via Gallica.