Après trois singles et un premier album, Movement, sortis entre 1981 et 1982, New Order amorce un virage musical passant d'un son post-punk/new wave noir à une forme plus optimiste, préfigurant la dance alternative : Blue Monday est composé durant l'automne 1982.
D'après Bernard Sumner, Blue Monday est le résultat de l'influence de quatre morceaux : les arrangements s'inspirent de Dirty Talk du duo italien post-discoKlein + M.B.O., tandis que la ligne de basse est empruntée pour partie au titre disco You Make Me Feel (Mighty Real) de l'américain Sylvester et a une ligne de basse présente sur la bande originale du film[7]. Le beat vient d'un autre titre disco, Our Love de Donna Summer. Enfin, le début et la fin de Blue Monday utilisent un sample tiré de Uranium, titre de l'album Radio-Activity (1975) du groupe Kraftwerk[7].
Ce titre devient le maxi 45 tours le plus vendu en Angleterre avec plus d'un million d'exemplaires[7]. En 2002, Blue Monday a été classée 76e meilleure vente de singles de tous les temps au Royaume-Uni.
Le titre, en version longue, n'est repris que dans les versions vinyle et cassette américaines du deuxième album de New Order Power, Corruption and Lies, pas dans l'édition réservée à l'Europe. De même, il sort dans la version CD de cet album en 1986 mais seulement aux États-Unis.
En France, le morceau s'est classé seulement à la trente-huitième place du hit-parade[8] et s'est vendu à 80 000 exemplaires[9].
Le titre a fait l'objet de plusieurs remixes : sans oublier le morceau The Beach en face B du maxi originel qui constitue déjà une forme de remix du titre principal (que certains Deejays vont combiner en club avec la face A obtenant ainsi une plage sonore de plus de 14:30 minutes), un nouvel assemblage sonore sort en avril 1988, produit par Quincy Jones, intitulé Blue Monday 1988, avec une pochette inspirée des motifs en « rotoreliefs » de Marcel Duchamp[10], titre qui obtient également un succès dans les hit-parades, l'autre en juillet 1995, produit par New Order, et intitulé Blue Monday-95, d'une durée de 8:35 minutes.
En raison de la pochette particulière du maxi, conçue par le designer habituel du label Factory Records, Peter Saville, assisté ici de Brett Wickens(en), qui s'inspire d'une disquette 5,25 pouces d'ordinateur et comporte un certain nombre de découpages et de défonces, chaque exemplaire vendu du single a coûté de l'argent au groupe au lieu de lui en rapporter, entraînant de grosses pertes financières pour le label qui pressait le disque[11],[10]. L'édition hollandaise présente un décalage des découpage qui en font une édition particulière[12].
Le titre fut joué en concert pour la première fois en novembre 1982[13]. Le 1er décembre 1983, le groupe joue une version unique de Blue Monday combinée avec Love Reaction de Divine, titre qui s'était grandement inspiré quelques mois plus tôt de Blue Monday[14].
Fin des années 1980, le groupe enregistre des paroles différentes pour une publicité commerciale pour le soda Sunkist. Certains de ces enregistrements seront utilisés pour le remix de 1995 de Steve 'Silk' Hurley[15].
↑ a et bMichel Bouvet (direction), Swinging London, graphisme et musique aujourd’hui, Échirolles, Centre européen du graphisme/Mois du graphisme d'Échirolles, 2004 [catalogue].
↑« It cost so much to produce that Factory Records actually lost money on each copy sold », (en) Matthew Robertson, Factory Records : The Complete Graphic Album, San Francisco, Chronicle Books, , 224 p. (ISBN978-0-8118-5642-3), p. 224.