La bibliothèque Carnegie est, au sein du réseau des médiathèques et bibliothèques de la Ville de Reims, la bibliothèque consacrée à l'étude et au patrimoine. Construite dans un style Art déco à partir de 1921, elle a été inaugurée le par le président de la République Gaston Doumergue et de l'ambassadeur américain Myron T. Herrick.
Les origines de la bibliothèque municipale de Reims
Le noyau initial des collections de livres de la ville de Reims fut en grande partie constitué par la confiscation, en 1764, des collections du collège jésuite de la ville à la suite de la suppression de la Compagnie de Jésus. Quelques décennies plus tard, ce premier noyau fut enrichi par les confiscations révolutionnaires : la bibliothèque accueille ainsi les collections des abbayes Saint-Remi et Saint-Nicaise, et surtout de celle du chapitre cathédral de la ville. On estimait alors à 65 000 imprimés et 1 000 manuscrits les collections entreposées dans les dépôts littéraires de la ville.
Au XIXe siècle, la bibliothèque s'enrichit de divers dons, en particulier celui du sénateur Victor Diancourt. En 1818, une salle de lecture pour la consultation des collections de la bibliothèque fut ouverte au premier étage de l'hôtel de ville. Louis Paris, Eugène Courmeaux, Henri Jadart se sont succédé comme bibliothécaire-archiviste de la ville de Reims.
Le projet de construction de la bibliothèque Carnegie de Reims
Le , un obus incendiaire détruisit l'hôtel de ville de Reims. Cependant, une partie des collections les plus précieuses avaient pu être mises à l'abri à Paris ou dans les caves de l'église Sainte-Clotilde.
Par une résolution du confirmée le , la dotation Carnegie pour la paix internationale décida de consacrer 500 000 dollars à des opérations de reconstruction dans les régions dévastées de Belgique, de France, de Serbie et de Russie. Sur cette somme, 200 000 dollars furent attribués à la ville de Reims pour lui permettre de se doter d'une nouvelle bibliothèque[1].
Architecture et décoration
Les plans de la bibliothèque furent conçus par l'architecte Max Sainsaulieu. Ce dernier effectua au préalable un voyage d'étude destiné à faire profiter la nouvelle bibliothèque des tout derniers développements de la bibliothéconomie. La bibliothèque Carnegie est aujourd'hui considérée comme un chef-d'œuvre du style Art déco en France :
La grande porte d'entrée en fer forgé, réalisée par l'entreprise Schwartz-Haumont, fut primée à l'exposition des arts décoratifs de 1925.
Les mosaïques du péristyle d'entrée furent conçues par A. Biret.
Les mosaïques et la décoration du hall d'entrée furent réalisées par les marbreries Merbès-Sprimont d'après des cartons du décorateur Henri Sauvage, elles sont sur deux thèmes :
l'activité intellectuelle, poésie, philosophie, théologie, histoire, législation, médecine, chimie, arts décoratifs, beaux-arts, musique ;
Les peintures de la salle de lecture, représentant des motifs floraux, ont été réalisées par Madeleine Lacourt
Le bâtiment fut entièrement rénové entre 2003 et 2005 par les architectes Jean-Loup Roubert et Jacques Bléhaut.
L'entrée,
boiseries du bureau du conservateur,
décor en fer forgé du péristyle,
nature et Art déco.
Collections
Jusqu'à l'ouverture de deux nouvelles médiathèques en 2003, la bibliothèque Carnegie était la principale bibliothèque publique de la ville de Reims. Depuis sa réouverture au public en 2005, elle est essentiellement consacrée à l'étude, à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine[2].
Les collections de la bibliothèque Carnegie comportent actuellement environ 400 000 documents patrimoniaux et documents d'étude, parmi lesquels :