La vallée de la Luce (petite rivière qui sépare Berteaucourt de Thennes et affluent de l'Avre) est très étroite. L'altitude culminante de la commune atteint 105 mètres et le point le plus bas, sur les bords de la Luce à environ 34 mètres[1].
Berteaucourt est située à environ 80 km de la Manche
En 2019, la localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 60, Davenescourt - Moreuil - Amiens)[2].
Les limites communales de Berteaucourt-lès-Thennes et celles de ses communes adjacentes.
La Luce constitue la limite sud-est de la comune. D'une longueur de 18 km, elle prend sa source dans la commune de Caix et se jette dans l'Avre à Thennes, après avoir traversé 13 communes[3].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Somme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 689 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 9 km à vol d'oiseau[7], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 646,6 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
Typologie
Au , Berteaucourt-lès-Thennes est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (86,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (86,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (86,1 %), zones urbanisées (13,9 %)[15].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l'évolution dans le temps de l'occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[16].
Toponymie
La localité a été successivement mentionnée sous les formes suivantes : Bertolcurt (1133)[17], Berthaucourt-lès-Thennes (1567), Bertaucourt (1579), Berteaucourt et Berteaucourt les Thennes à partir de 1836[réf. nécessaire].
Tous ces noms de localités se terminant par -court sont le plus souvent des hameaux ou de petits villages. L'appellatif toponymique -court (français moderne cour) est issu du gallo-roman *CŌRTE qui signifie « domaine » > ancien français cort[18] > moyen français court, réécrit cour sans -t d'après la fausse étymologie curia cf. courtois. Cet appellatif est généralement précédé d'un nom de personne germanique. Ces formations toponymiques datent du Moyen Âge. Cette façon de nommer les lieux serait liée à l'apport germanique du VIe siècle[Note 3],[19].
Le premier élément Berteau- s'explique par un nom de personne germanique[17]. Cette appellation signifie vraisemblablement « domaine de Berthold »[1].
La préposition « lès » permet de signifier la proximité d'un lieu géographique par rapport à un autre lieu. En règle générale, il s'agit d'une localité qui tient à se situer par rapport à une ville voisine plus grande. La commune française de Berteaucourt indique qu'elle se situe près de Thennes.
Histoire
L'histoire de Berteaucourt-lès-Thennes est très étroitement liée à celle de Thennes. En effet, Berteaucourt a toujours dépendu de la paroisse de Thennes, et de l'église qu'elles se partagent sous le vocable de saint Jean-Baptiste.
Il ne reste aucune trace de l'époque gauloise ni de l'occupation romaine.
On a découvert cependant sur le territoire des haches de l'époque préhistorique.
Berteaucourt date sans doute de l'époque mérovingienne, mais fut très longtemps réuni à Thennes.
Sangler de Berteaucourt est mentionné en 1337 parmi les fieffés de la prévôté de Fouilloy mais le premier seigneur connu est Jean de Berteaucourt, premier échanson du duc de Bourbon, maître des Eaux et Forêts du comté de Clermont et capitaine de la Neuville-en-Hez. La lignée se poursuit jusqu'à Balthazar de Berteaucourt en 1559. La veuve de ce dernier, Marie de Mons, douairière de la terre, épousa en secondes noces Philippe de Rose, qui vendit en 1605 l'un des fiefs de la seigneurie à Philippe de Sacquespée, écuyer, sieur de Thézy. Ce fief resta dans la famille de Sacquespée jusqu'à la Révolution française : le dernier seigneur fut Nicolas René Suzanne de Sacquespée. L'autre fief passa de la famille de Rose à Jean-Philippe Vrayet de Franclieu puis à Maximilien François de Paule Vrayet de Moranvillers qui le conserva jusqu'à la Révolution[21].
Le château primitif, qui était en fait un petit manoir ou une grosse ferme, reconstruit en 1869, a été détruit lors de la Première Guerre mondiale[22] puis reconstruit tel qu'on le voit aujourd'hui.
Tout permet de supposer que Berteaucourt et Thennes souffrirent des ravages des Normands et de la guerre de Cent Ans. Cependant, il n'y a aucun document précis à ce sujet[1].
Berteaucourt ne put échapper aux conséquences des guerres du XVIIe siècle avec les Espagnols (guerre de Trente Ans), ni à la misère qui régnait dans la région pendant toute cette période et le XVIIIe siècle[1].
À la fin de l'épopée napoléonienne, le pays vit les Cosaques en 1814 - 1815[1].
Durant la guerre franco-allemande de 1870 lors de l'invasion allemande, le village fut fort éprouvé. Le , le village fut entre deux feux : les Français au nord, les Allemands au sud. Lors de la bataille d'Amiens (1870), on s'est battu jusque dans les rues du village, et des incendies eurent lieu[1].
Pendant la Première Guerre mondiale, étant à proximité de la ligne de front, le village fut largement détruit[23],[24],[25], toutes les constructions furent touchées, ainsi que le cimetière.
Au début de l'offensive du printemps, l'attaque allemande du sur le front Saint-Quentin - La Fère avait réussi à créer une poche de 80 km de profondeur dans le front anglo-français. Celui-ci était totalement rompu entre les rivières Avre et Luce.
Le , les troupes françaises parties de Thennes et de Berteaucourt-lès-Thennes, qui ne sont plus que des ruines, contre-attaquèrent en direction de Villers-aux-Érables[26],[27].
La commune était membre de la communauté de communes du canton de Moreuil, créée par un arrêté préfectoral du et renommée communauté de communes Avre Luce Moreuil (CCALM) par arrêté préfectoral du .
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) prévoyant la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département.
Après des hypothèses de regroupement des communautés de communes du Grand Roye (CCGR), du canton de Montdidier (CCCM), du Santerre et d'Avre, Luce et Moreuil[29], la préfète dévoile en son projet qui prévoit la « des communautés de communes d'Avre Luce Moreuil et du Val de Noye », le nouvel ensemble de 22 440 habitants regroupant 49 communes[30],[31]. À la suite de l'avis favorable des intercommunalités[32] et de la commission départementale de coopération intercommunale en [33] puis des conseils municipaux et communautaires concernés, la fusion est établie par un arrêté préfectoral du [34], qui prend effet le .
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[40].
En 2021, la commune comptait 478 habitants[Note 5], en évolution de +8,88 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 1836, la commune était composée de 109 maisons et 441 habitants[42], soit :
221 personnes de sexe masculin
124 garçons
90 hommes mariés
7 veufs
220 personnes de sexe féminin
112 filles
92 femmes mariées
16 veuves.
Enseignement
En 2016-2017, l'école maternelle et élémentaire de Berteaucourt, qui porte le nom de Roland Bayard, ancien maire, scolarise 46 enfants[43].
Cette école fait partie du regroupement pédagogique intercommunal de la Luce qui comprend également les écoles de Démuin, Domart-sur-la-Luce et Thennes. Les villages associés d'Ignaucourt, Hangard et Aubercourt ne disposent pas de classe sur leur territoire.
L'école est gérée par un syndicat intercommunal scolaire dont le siège est situé à Démuin.
Une garderie à Domart accueille les écoliers des sept villages constituant le RPI[44].
Jardin de Lucine, 34 rue Jules-Ferry. Bordé par la Luce, il est alimenté par plusieurs étangs : arboretum, zones humides, potager à la française sur 4 ha[45],[46].
Personnalités liées à la commune
Emmanuel-Joseph Bailly de Surcy (1793-1861), pédagogue et journaliste catholique, il se marie dans la commune et y est enterré
Vincent de Paul Bailly[47] (de Surcy) (fils du précédent, né à Berteaucourt-lès-Themmes en 1832, ordonné prêtre le et mort à Paris en 1912), fondateur du quotidien La Croix en 1883 et du groupe La Bonne Presse, né à Berteaucourt le [48].
Marie Emmanuel Bernard Bailly de Surcy (né à Berteaucourt-lès-Themmes en 1835 - mort en 1920), il fut lieutenant de vaisseau détaché comme instructeur de la flotte japonaise en 1865, chevalier de la Légion d'honneur en 1866. Retiré de la marine, il fonda cependant en 1894 Les Œuvres de Mer pour les pêcheurs d'Islande et de Terre-Neuve et fut rédacteur en chef de la revue Cosmos à partir de 1885[49].
↑Proposition émise en 1976, par Maurice Lebègue, professeur à l'École Normale d'Amiens, à la suite d'un travail réalisé sur l'origine des noms des communes de la Somme.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
↑Vincent Fouquet et Cécile Latinovic, « Haute-Somme : La nouvelle carte du territoire fait réagir les présidents : La révélation de la nouvelle carte du département, et des découpages des intercommunalités fait réagir les présidents, qui sont majoritairement satisfaits », Le Courrier picard, (lire en ligne).
↑Carlos Da Silva, « Intercommunalité - Moreuil accepte l'idée de fusionner avec le Val de Noye, mais veut voir plus grand : Les élus de la CCALM (Communauté de communes Avre, Luce et Moreuil) ont validé le projet de fusion avec Ailly-sur-Noye, mais veulent aussi étudier l'idée d'un rapprochement plus élargi, avec notamment Montdidier et Roye », Le Courrier picard, édition du Santerre, (lire en ligne).
↑« Somme, la CDCI valide des projets de fusion d'ECPI », Décideurs en région, (lire en ligne).
↑« À la mémoire du P. Vincent de Paul Bailly : De belles fêtes à Amiens et à Berteaucourt-les-Thennes », La Croix, no 15559, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ) sur Gallica.
↑Arnaud Gravereau, « Bailly Bernard Marie Emmanuel », Fiches individuelles, sur Généalogie de Paul Gravereau (consulté le ).