Antoine Français est le fils de Claude Français, notaire royal, et de Jeanne-Thérèse Coste-Foron. Commis chez un de ses parents directeur des douanes à Nantes, il lui succéda vers 1785. René Kerviler dit que l'élégance affectée de son langage l'avait fait surnommer « l'Anacréon de la fiscalité ».
Français de Nantes se signala par de violentes attaques contre la Ferme générale, le pape et les prêtres. Le , il demanda que les ci-devant fermiers généraux rendissent compte de l'emploi des fonds de retraite, et, le 26, à propos de la loi contre les prêtres, s'écria : « J'ai vu dans les campagnes les lambeaux de l'hyménée ne jeter plus qu'une lueur pâle et sombre ; j'ai vu le squelette hideux de la superstition s'asseoir jusque dans la couche nuptiale, se placer entre la nature et les époux, et arrêter le plus mystérieux des penchants. » Plus loin, il tonnait contre le pape, « qui tient dans la servitude la postérité des Caton et des Scévola. » Il demanda (10 août) le partage des biens communaux.
Lié aux Girondins, il quitta Paris pendant la Terreur, et se retira dans les Alpes, son pays natal, « décidé, disait-il, à y bêcher tranquillement son jardin ».
Membre des assemblées primaires de l'Isère, convoquées par l'administration départementale après le coup de force de la Commune de Paris contre les Girondins (journées du 31 mai et du 2 juin 1793), il s'exprima le . Par son éloquence et l'habileté de son discours, il convainquit les assemblées primaires de ne pas entreprendre d'actions contre la Convention et de ne pas rejoindre le mouvement fédéraliste.
Il se réfugia alors dans le Queyras. Son séjour lui inspira le Manuscrit de feu M. Jérôme et le Recueil des fadaises de M. Jérôme, qu'il publia plus tard, sous la Restauration.
Conseiller d'État en service ordinaire de l'an VIII à 1810, il est rattaché à la section de l'Intérieur en l'an IX jusqu'en 1808. Il est ensuite rattaché à la section des finances en 1809. Il est spécialement chargé de la comptabilité des communes en l'an XI et l'an XII. Il est nommé membre de l'Institut en 1807 et conseiller d'État en service ordinaire hors section de 1810 à 1814.
Membre de la Légion d'honneur le 9vendémiairean XII, commandant de l'ordre (25 prairial suivant), il avait été appelé, le 6germinalan XII de la même année, à la direction générale des droits réunis (wikt:contributions indirectes), administration que le premier Consul venait de créer, et où Français de Nantes montra beaucoup d'ordre, de probité et de conciliation : il plaça dans ses bureaux nombre d'écrivains, d'artistes besogneux et de membres ruinés de l'ancienne noblesse.
La première Restauration lui enleva ses fonctions de directeur des droits réunis, et le maintint au conseil d'État. Ayant conservé ce dernier poste pendant les Cent-Jours, il fut destitué au second retour des Bourbons, et alla vivre à la campagne, où il s'occupa d'agriculture.
Non réélu en 1822, il reprit ses occupations agricoles dans ses propriétés de Seine-et-Marne, et donna sur ces questions des articles au Dictionnaire de la conversation.
Pendant qu'il était directeur des Droits réunis, Français de Nantes recueillit dans ses bureaux beaucoup de gens de lettres que la Révolution française avait atteints. Son nom est davantage connu par les éloges que lui ont adressés les hommes de lettres qu'il a protégés et secourus que par ses œuvres personnelles, qui sont pourtant nombreuses.
On a de lui :
Opinion de M. Français, [...] Sur les troubles intérieurs; - A Paris de l'Imprimerie Nationale 1791. [BM de Senlis]
Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
Auguste Prudhomme, Un nouveau chapitre de l'histoire de la Révolution en Dauphiné. Le Fédéralisme dans l'Isère et Français de Nantes. Juin-, Grenoble, 1907 Précisions en ligne