Anne Maitland hérite des biens et des meubles de sa mère à Londres, et vit à Londres en octobre 1648, hébergeant sa grand-mère Theodosia Harington[6]. En 1648, pendant la guerre civile anglaise, son mari est déclaré délinquant par le Comité de Sequestre(en) et leurs biens et meubles à Londres sont confisqués et vendus. Les déclarations de la famille selon lesquelles les meubles appartenaient à leur fille Anne Maitland ou avaient été vendus à un marchand écossais de Londres, Robert English, sont ignorées[7]. Selon Bulstrode Whitelocke, les officiers de Haberdasher's Hall qui sont venus récupérer les biens des Lauderdale se sont heurtés à une « rangée de mousquetaires »[8].
Dans les années 1660, Anne et son mari John Maitland, comte de Lauderdale, vivent à Londres dans Aldersgate Street et Lauderdale House, à Highgate, propriétés ayant appartenu à sa mère[9],[10]. Vers la fin du XVIIIe siècle, les armoiries de Maitland et de Home ont été découvertes à Highgate lors de réparations du bâtiment[11]. Leur résidence principale en Écosse est le Château de Thirlestane[12].
En janvier 1662, Anne Maitland écrit à Sir John Gilmour de Craigmillar pour lui demander son soutien dans un procès concernant la confiscation des biens d'un Quaker, John Swinton de Swinton. Elle signe cette lettre, « A. Lauderdaill »[13].
Le couple habite à Charing Cross en décembre 1668 et la correspondance du comte de Lauderdale mentionne les problèmes de santé de sa famille[14]. Sa femme est « très troublée par un rhume », « très troublée par des rhumatismes », avec des gonflements et des douleurs au visage et à la gorge. Au même moment, leur petit-fils, Charles Hay, alors encore en bas âge, est atteint de la variole. Il note que sa nourrice a reçu un posset à base de corne de cerf et de fleurs de souci. Lauderdale est « profondément las » d’une maison remplie de médecins et d’apothicaires. Charles II l'emmène visiter le laboratoire de physique de Nicaise Le Febvre au palais Saint-Jacques. Leur deuxième petit-fils, John Hay, est baptisé le . Lionel Tollemache, le mari de Lady Disart, Élizabeth Tollemache, décède et le comte de Lauderdale lui rend visite fréquemment en 1669[14]. Cette relation, publique, met fin à celle du couple Maitland[3].
Peu de temps après avoir récupéré de sa maladie, Anne Maitland quitte son mari pour se rendre à Paris, sur les conseils du médecin du roi , Sir Alexander Fraser, afin de pouvoir prendre les eaux de Bourbonne-les-Bains[15]. Lauderdale lui envoie des fonds depuis son logement à la cour, au palais de Whitehall[16].
Anne Maitland écrit depuis Paris, s'inquiétant des problèmes de sa maison de Highgate, un bâtiment élisabéthain agrandi par sa mère, qu'elle appelle la « maison de papier ». Elle pense que la vaste bibliothèque de Lauderdale en a compromis la structure[17],[18],[19].
J'ai entendu dire que la maison de Hayghat est sur le point de s'effondrer, cette partie de celle-ci que ma mère a construite, j'ai toujours eu peur que le grand poids qui pesait sur la tête de la maison la fasse tomber sur ma tête et je crois que vous m'avez entendu dire que ce n'était qu'une maison en pierre et qu'elle ne pouvait supporter aucun grand poids. Je vous prierais de faire transporter vos livres dans quelques-unes des pièces ci-dessous, et de faire en sorte que des personnes compétentes puissent examiner la maison, afin qu'elle soit réparée à temps, sinon elle tombera en ruine cet hiver. Vous savez qu'elle ne m'appartient que pour ma durée de vie, et qu'elle passera ensuite à votre postérité, c'est pourquoi je ne doute pas que vous la répariez, et en particulier depuis que vos livres ont provoqué ces dégâts[20],[21].
Anne Home, comtesse de Lauderdale meurt en décembre 1671 à Paris.
Des bijoux contestés
Le mari d'Anne Home épouse en seconde noce Élisabeth Murray, une fille de William Murray, 1er comte de Dysart, en février 1672. Anne Home a légué ses bijoux à leur fille Mary, Lady Tweeddale. Les bijoux sont conservés par Anna Douglas, Lady Boghall, sa dame de compagnie à Paris, fille de la servante de sa mère, Katherine Mansfield, et épouse de John Hamilton de Boghall[22]. Elle avait également envisagé de les confier à son cousin germain Frederick Schomberg, 1er duc de Schomberg, pour qu'ils soient conservés en toute sécurité[23]. Son testament, rédigé à Paris, attesté par Frederick Schomberg et Mr Cloud, ministre de Sharington[24] lègue ses bijoux à sa fille, Mary Maitland, Lady Yester[24]. La validité du testament est contestée[25].
L'agent de Lauderdale à Paris, un certain M. Waus qui fait des achats pour la robe de mariée d’Élisabeth Tollemache comtesse de Dysart, obtient les bijoux confiés à Anna Douglas[26], Lady Boghall, et Lauderdale les donne à sa nouvelle épouse[27]. Le marquis de Tweeddale se plaint que le duc de Lauderdale a confisqué l'héritage de sa femme en 1672 pour en faire don à sa seconde épouse, Elizabeth Maitland, duchesse de Lauderdale[28]. Les procès concernant les bijoux et l'héritage de Tweeddale se poursuivent pendant plusieurs années[29].
Références
↑(en) John Fernie, A History of the Town and Parish of Dunfermline, J. Miller, (lire en ligne), p. 118
↑(en) Robert Anderson, « Nick Haynes, Building Knowledge: An Architectural History of the University of Glasgow (Edinburgh: Historic Scotland, 2013). », dans History of Universities, Oxford University Press, , 210–214 p. (ISBN978-0-19-883550-9, lire en ligne)
↑(en) W. Hamish Fraser, « Scottish Identity », dans The Edinburgh History of Scottish Newspapers, 1850-1950, Edinburgh University Press, , 426–450 p. (ISBN978-1-3995-1153-7, lire en ligne)
↑(en) H. Sydney Grazebrook et George Wrottesley, William Salt Archaeological Society, « Collections for a history of Staffordshire », volume 9, sur search.worldcat.org, London, Harrison and Sons, (OCLC1006284565, consulté le ), p. 112
↑(en) Cornell University Library, Public Record Office, Great Britain (La National Library of Scotland conserve des documents des Tweeddale archive, incluant le contrat de mariage des Lauderdale, des documents d'exécution MS 14547.), Calendar of the proceedings of the Committee for advance of money, 1642-1656, London, H. M. Stationery off., (lire en ligne), p. 948-952
↑(en) Bulstrode Whitelocke, Memorials of the English Affairs: Or, an Historical Account of What Passed from the Beginning of the Reign of King Charles I., to King Charles II. His Happy Restauration (etc.), Nathaniel Ponder, (lire en ligne), p. 334
↑(en) Christopher Rowell et Susan Bracken, Andrea M. Gáldy et Adriana Turpin (éds.), Elizabeth Murray as a Collector and Patron dans Women Patrons and Collectors, Newcastle upon Tyne, Cambridge Scholars Publishing, (ISBN1-4438-3464-5, lire en ligne [PDF]), p. 40
↑(en) John Maitland, duc de Lauderdale et Osmund Airy (éd.), University of Virginia, The Lauderdale papers, [Westminster] Printed for the Camden society, (lire en ligne)
↑(en) Giles Mandelbrote (légèrement modernisé ici : les comptes relatifs aux réparations effectuées à Highgate sont conservés par la Bibliothèque nationale d'Écosse, Tweeddale papers.), Library of the Duke of Lauderdale dans Ham House : 400 Years of Collecting and Patronage, Christopher Rowell, , 536 p. (ISBN0300185405, lire en ligne), p. 222
↑(en) Richard National Library of Scotland, Genealogie of the Hayes of Tweeddale, by Father Richard Augustin Hay, Prior of St. Pieremont, including memoirs of his own times, Edinburgh, (lire en ligne)
↑(en) Michelle White, « “Dearest Brother”: Lauderdale, Tweeddale and Scottish Politics, 1660–1674. By Maurice Lee Jr. (Edinburgh, Scotland: Birlinn, 2010. Pp. xi, 327. $45.95.) », The Historian, vol. 75, no 2, , p. 389–390 (ISSN0018-2370 et 1540-6563, DOI10.1111/hisn.12010_46, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en) Maurice Lee Junior, Tweeddale's Relatione, 1683 dans Volume 14 - Miscellany [of the Scottish History Society] XIII (lire en ligne), p. 286
↑(en) M. P. Brown, Supplement to the Dictionary of the Decisions of the Court of Session, Vol. 3 : Containing Decisions Reported by Fountainhall (ISBN1527777588, lire en ligne)
↑(en) Maurice Lee, 'Tweeddales 'Relatione', 1683', Scottish History Miscellany, 13 (Edinburgh, 2004), p. 267-270.
↑(en) M. P. Brown, Supplement to the Dictionary of the Decisions of the Court of Session, Vol. 3 : Containing Decisions Reported by Fountainhall (ISBN1527777588, lire en ligne), p. 225