Elle est particulièrement connue pour ses plus de 40 ans de collaboration avec le réalisateur Cecil B. DeMille. Quand l'Oscar du meilleur montage fut créé en 1934, Bauchens reçut une des trois premières nominations pour son travail sur Cléopâtre. Elle gagna plus tard la récompense elle-même pour Les Tuniques écarlates en 1940, devenant alors la première femme à recevoir ce prix.
Bauchens fut formée au montage par DeMille[1], et figura pour la première fois avec lui au générique de Carmen, dans sa version de 1918. (Avant cette date, DeMille montait lui-même ses films[2].) Après Carmen et We Can't Have Everything (film perdu de 1918), Bauchens resta seule créditée au montage. Elle travailla pour DeMille tout le reste de leurs longues carrières, jusqu'en 1956.
Malgré sa longue carrière et les récompenses reçues, le travail de Bauchens n'est pas unanimement apprécié. Margaret Booth, une autre monteuse, aurait déclaré en 1965 :
« Anne Bauchens is the oldest editor in the business. She was editing for years before I came into the business. DeMille was a bad editor, I thought, and made her look like a bad editor. I think Anne really would have been a good editor, but she had to put up with him––which was something. »[4]
« Anne Bauchens est la plus ancienne monteuse en activité. Elle était dans le métier depuis des années quand j'ai commencé. DeMille était un mauvais monteur, à mon avis, et il la faisait passer pour une mauvaise monteuse. Je pense qu'Anne aurait vraiment été une bonne monteuse, mais elle a dû composer avec lui –– et c'était quelque chose. »
Filmographie partielle
NB : Les réalisateurs ne sont indiqués que lorsqu'il ne s'agit pas de Cecil B. DeMille.
↑Higashi, Sumiko (1994). Cecil B. DeMille and American Culture: The Silent Era (University of California Press), p. 223. (ISBN0-520-08557-4).
↑La version originale de 1915 de Carmen est considérée comme perdue ; Bauchens est co-monteuse de celle destinée à la deuxième sortie du film, en 1918. Voir le livre de Sumiko Higashi, p. 217.