Née en 1942 en Calabre d'un père italien et d'une mère équatorienne[2], Anna Maria Maiolino s'exile au Vénézuela à l'âge de 12 ans, elle y commence des études en arts à la Escuela Tecnica de Artes Visuales Cristobal Rojas de Caracas[3].
À 18 ans, elle s'installe au Brésil et se forme à l'Escola Nacional de Belas Artes de Rio de Janeiro[4]. Elle obtient la nationalité brésilienne en 1968[5] mais face à la dictature grandissante, elle déménage à New York[6], elle y découvre l'art minimal. Trois ans plus tard, en 1971, elle retourne dans son pays d'adoption[7] et vit depuis à São Paulo[5].
Après son installation à New York, sa carrière est au ralenti[9]. L'artiste se consacre alors à l'éducation de ses deux enfants. Le plasticien Hélio Oiticica, son compagnon d’exil, lui dit : « Tu es une artiste, n’oublies pas de dessiner chaque jour, même si personne ne voit tes dessins ». Elle l'écoute et s'inspire de son passé d’ouvrière dans une usine textile, pour amadouer le fil et le dévoyer afin de composer des toiles en creux et des sculptures de papier[9]. À son retour des États-Unis, sa pratique se focalise sur les Mental Maps, des œuvres sur papier qui laissent percevoir l'influence des artistes du mouvement Neo-Concret(en) brésilien[10].
Le travail d'Anna Maria Maiolino se focalise depuis sur une féroce critique sociale et politique de la société dans laquelle elle évolue[4]. Elle multiplie les médiums, de la peinture à la céramique et s'inspire fortement de ses différents lieux de vie[9]. Elle réalise aussi des performances et les vidéos, pratique qu'elle débute dans les années 1970[4].
À partir des années 1990, elle commence à utiliser l'argile pour créer des sculptures ou des installations de grande taille. Elle explique : « Ma première rencontre avec l'argile a provoqué une tempête en moi[10]. ». C'est à cette période que son œuvre accède à une forme de notoriété[7].
↑(en) Osman Can Yerebakan, « Anna Maria Maiolino Made These Drawings Before She Left Her Husband 50 Years Ago », Vulture, (lire en ligne)
↑ ab et cLaurence Corbel, « Anna Maria Maiolino », Critique d’art. Actualité internationale de la littérature critique sur l’art contemporain, (ISSN1246-8258, lire en ligne, consulté le )
↑« Anna Maria Maiolino », sur The Museum of Contemporary Art, Los Angeles (consulté le ).
↑Kim Rives, « Biennale de Venise : les artistes Nil Yalter et Anna Maria Maiolino, lauréates du Lion d’or 2024 », Connaissance des Arts, (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
(en) Mary Goody, The Unfired Clay Installations of Anna Maria Maiolino, Courtauld Institute of Art, University of London, 2002.