Angèle Etoundi Essamba quitte le Cameroun en 1972 pour la France. Elle s'installe à Paris où elle demeure jusqu’à la fin de ses études secondaires. Après le baccalauréat, elle s’installe à Amsterdam, où elle s’initie, à partir de 1984, à la photographie et où elle suit les cours de la Nederlandse Fotovakschool (École professionnelle néerlandaise de la photographie) à La Haye, dont elle sort diplômée[1],[2].
Œuvre
Angèle Etoundi Essamba souhaite « montrer la femme » au travers de ses photographies, et « au-delà des stéréotypes »[1]. Son héritage africain tient une place prépondérante dans son art[3]. Pour autant, elle affirme : « On est photographe, on est artiste et ensuite seulement on est africain », précisant encore « L'Afrique n'est pas un ghetto. Ce n'est pas parce qu'on est africain que l'on fait nécessairement de la photo africaine. En revanche, le fait de vivre à l'étranger me rapproche de mon continent : cela me permet de porter un autre regard sur ce vaste territoire à la base de mon inspiration »[4].
Pris dans différents pays et différents lieux de vie, ses portraits photographiques des femmes africaines témoignent ainsi, depuis plus de trente-cinq ans, de leur « fierté, de leur force et de leur conscience de soi ». « Je travaille sur le corps féminin dans une dimension symbolique et esthétique. Ce corps est une polyphonie. Il parle de luttes et d'épanouissement, de fragilité et de force, de résilience et d’engagement. […] J'insiste sur sa singularité, sa pluralité et son universalité, ces valeurs dans lesquelles chaque individu se reconnaît. »
Christiane Falgayrettes-Leveau, « À propos de l'œuvre d'Angèle Etoundi Essamba », in Femmes dans les arts d'Afrique, Musée Dapper, Paris, 2008, p. 357-363 (ISBN9782915258257)
(en) Salah M. Hassan et Okwui Enwezor, New Visions: Recent Works by Six African Artists: Rashid Diab, Angèle Etoundi Essamba, David Koloane, Wosene Kosrof, Houria Niati, Olu Oguibe, Zora Neale Hurston National Museum of Fine Arts, Cornell University, 1995, 29 p.
Pierre Jaccaud, Angèle Etoundi Essamba : voiles et dévoilements, Fondation Jean-Paul Blachère, Apt, 2008, 17 p. (ISBN9782952792394)
↑Jeanne Mercier, « Angèle Etoundi Essamba (1962-) », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 422