Andrée Aboulker est issue d'une famille de médecins juifs[2] d'Alger[3] et est la fille unique du médecin Albert Aboulker et de Semha Aboulker[4].
La famille Aboulker comptait parmi les grandes familles israélites algéroises. Elle donna tant des rabbins, dont le grand-rabbin d'Alger Isaac Aboulker, décapité en 1815 sur ordre du Dey, que des médecins, comme le docteur Moïse Aboulker[5], l'un des premiers juifs d'Algérie française à faire ses études de médecine en France, que Clemenceau remercia pour son rôle durant le siège de Paris en 1870, ou encore le professeur Pierre Aboulker, urologue qui a opéré le général de Gaulle[6].
Formation
Andrée Aboulker passe son baccalaureat à Dakar[7].
Andrée Aboulker renonce à s'engager en Espagne dans les rangs républicains et soigne les blessés de la guerre civile à Marseille après moult discussions avec Gaston Defferre, son mari[8],[7].
En , elle est déléguée par les Mouvements unis de la Résistance auquel appartient son réseau France au Combat[10], à l'Assemblée consultative provisoire. C'est son mari qui lui demande de le représenter dans cette assemblée[8].
Engagement politique
Andrée Aboulker est l'une des douze (bientôt seize, à partir de ) premières femmes à siéger dans l’Assemblée consultative provisoire. Membre de la commission de santé publique[11], elle intervient notamment sur la santé mentale[8] puis sur le budget de l'Instruction publique algérienne qu'elle dénonce pour ses insuffisances à assurer la scolarisation des enfants indigènes algériens[12].
Docteur en médecine, exerçant en médecine générale et pédiatrie, elle dirige plusieurs dispensaires de municipalités communistes en région parisienne.
Après leur retraite, Andrée et José Aboulker militent à l'Association médicale franco-palestinienne.
Vie privée
Andrée Aboulker est mariée une première fois très jeune avec un fonctionnaire colonial, François Baron, poète surréaliste admirateur de la révolution russe[7] et rongé par les drogues[8] et venu à Dakar pour se sevrer[7]. Elle en divorce[8]. Elle rencontre Gaston Defferre à 17 ans et c'est au cours d'un voyage de son mari à Moscou qu'ils se rapprochent[14]. Ils se séparent et se retrouvent trois ans plus tard à Marseille[8]. Par la suite, ils se revoient à Paris où elle introduit Gaston Defferre dans les milieux surréalistes[8],[7]. Elle finit ses études de médecine et ils se marient[2]. André Cordesse et Jacques Defferre[7] sont les témoins de leur mariage le malgré leurs positions politiques divergentes[7]. Andrée Aboulker étant une ardente militante communiste tandis que Gaston Defferre est un socialiste pragmatique[14]. La Seconde Guerre mondiale, la Résistance et la clandestinité les séparent physiquement et le couple divorce le .