Il a travaillé pour la chaine privée CMTV, un média avant tout « sensationnaliste », pour laquelle il était commentateur sportif puis commentateur de faits divers criminels[2]. Il devient une personnalité médiatique reconnue qui « tranche par son bagout décomplexé et ses saillies sécuritaires, antisystème, iconoclastes, xénophobes »[3]. Il tient également une chronique dans le journal conservateur Correio da Manhã, le quotidien le plus lu du pays[4], qui appartient au même groupe que CMTV[5]. En 2016, il envisage de briguer la présidence du Benfica Lisbonne, avant d'y renoncer[réf. nécessaire].
D'abord membre du Parti social-démocrate, situé au centre-droit, il est alors résolument pro-Union européenne mais se situe sur une ligne plus conservatrice que son parti[2]. Proche du Premier ministre, Pedro Passos Coelho, il est alors considéré comme l'un des principaux espoirs du parti pour les années à venir[6].
II brigue en 2017 la municipalité de Loures, au nord de Lisbonne. Il s'en prend avec véhémence à l'ethnie gitane, qu'il associe au crime, au squat, au mariage entre mineurs ou à l'absentéisme scolaire. « Ils vivent exclusivement des aides de l'État », dénonce-t-il. Il n'est pas élu mais sa campagne attire l'attention des médias[3].
Le 9 avril 2019, il fonde le parti Chega (« Ça suffit »), qui fait partie de la coalition « Basta! » pour les élections européennes de 2019, où il n'obtient aucun siège. En juin de la même année, la coalition Basta! est dissoute.
André Ventura se présente comme un homme politique "anti-système", fustigeant la corruption de la classe politique et le "socialisme". Il se nourrit "des thèmes de la loi, de l'ordre, de la défense de la police contre la petite criminalité, de l'amalgame, aussi, entre les cités HLM et la violence", selon le politologue António Costa Pinto[10].
Son parti, Chega, se présente comme « national, conservateur, libéral et personnaliste »[2]. Son programme reste imprécis sur les questions économiques mais défend un modèle assez libéral : "il ne se pose pas en défenseur des travailleurs et de l’État-providence, à la différence du Rassemblement national en France"[11]. ll souhaite également que le Portugal reste intégré à l'Union européenne[12].
André Ventura tient régulièrement des propos ciblant les Noirs et les Roms[13]. Il suggère pendant la pandémie de covid-19 d'interner ces derniers dans des camps, affirmant que leur hygiène de vie pourrait être vecteur de maladies[14]. Il s'appuie aussi sur le sentiment d’insécurité, le plus souvent en établissant un lien avec les minorités étrangères.[réf. nécessaire]
En janvier 2020, alors que la députée Joacine Katar Moreira, née en Guinée-Bissau, défendait une proposition de loi visant à restituer aux anciennes colonies portugaises leur patrimoine[15], il provoque un tollé au Parlement en proposant qu'elle soit « rendue à son pays d'origine »[16].
Lors de la convention 2020 du parti Chega, il fait adopter une motion prônant le retrait des ovaires aux femmes qui avortent. Il demande ensuite son retrait, face aux protestations[17].
Pour les élections législatives de 2024, il fait campagne avant tout sur la dénonciation de la corruption des partis traditionnels et l'immigration[3]. « Il a su présenter l'offre adéquate et recueille les votes de protestation face à la vie chère, le mauvais fonctionnement des hôpitaux, les loyers trop hauts, l'immigration ou les gitans », décrit Hector Sanchez Margalef, chercheur du Centre d'études internationales CIDOB, à Barcelone. « C'est une stratégie clientéliste. L'important n'est pas d'être cohérent mais de toucher les électeurs en exprimant les différents ras-le-bol[18]. »
Publications
Introdução à Fiscalidade, e-book, Lisboa (2017)
Justiça, Corrupção e Jornalismo (co-auteur avec Miguel Fernandes), Vida Económica (2015)
A Nova Justiça Internacional, Chiado Editora, Lisboa (2015)
A Nova Administração Pública, Quid Juris, Lisboa (2014)
A Reforma do IRC (com António Carlos dos Santos), Vida Económica, Lisboa (2014)
Lições de Direito Fiscal, Chiado Editora, Lisboa (2014)
Lições de Direito Penal, Volume I, UAL / Instituto de Direito Público / Chiado Editora (2013), Montenegro, com 2.ª ed. revista, pela Chiado Editora, Lisboa (2008)
A Última Madrugada do Islão, Chiado Editora, Lisboa (2009)
↑Yves Léonard, « L’extrême droite de Chega au Portugal : entre normalisation et lutte pour l’hégémonie », Lusotopie. Recherches politiques internationales sur les espaces issus de l’histoire et de la colonisation portugaises, vol. XXI, no 2, (ISSN1257-0273, DOI10.4000/lusotopie.6351, lire en ligne, consulté le )