Dès sa jeunesse Élisabeth était réputée pour sa piété. Marquée dès son enfance par la Croix de Jésus, elle ne cessait de méditer sur l'amour de Dieu et la manière dont elle pouvait y répondre et le faire connaître. Durant sa maladie, son rayonnement spirituel attirait chaque jour plusieurs dizaines de personnes, y compris des prêtres, qui cherchaient auprès d'elle conseils, consolation et réconfort.
Un certain M.S. Brandt décrit sa vie en ces mots : « Pendant presque quinze ans de maladie, sa vie fut conduite de manière particulière par la grâce et favorisée par des visions concernant des événements futurs ; elle fut ainsi jetée malgré elle sous les yeux du public, alors qu'elle cherchait la vie cachée d'un couvent[3] ».
En 1849, après avoir songé à entrer chez les sœurs de Ribeauvillé, elle fut conduite à fonder la congrégation des sœurs du Très Saint Sauveur dites Sœurs de Niederbronn. Celles-ci se consacraient particulièrement à soigner les malades et les pauvres. Elisabeth Eppinger, en religion Mère Alphonse-Marie, devint la première supérieure générale. Elle manqua de clairvoyance en se laissant abuser par le prétendu baron de Richemont, un des faux Louis XVII, mais l'affaire fut bien vite oubliée. C’est la grande épidémie de choléra de l'année 1854 qui donna aux sœurs l’occasion de faire preuve de leur dévouement, et leur attitude leur valut une grande estime de la part de l'État et de l'Église. Ainsi la jeune Congrégation fut-elle reconnue d'utilité publique par décret impérial en 1854. Dès 1863 le pape Pie IX adressait à Mère Alphonse-Marie un décret de louange de l'œuvre et en 1866, la Congrégation reçut l'approbation ecclésiale par le même pape Pie IX.
Béatification
La cause pour la béatification d’Elisabeth Eppinger débute en 1951 mais n’aboutit pas. Elle est relancée en 2005.
Le , le pape François reconnait comme authentique, à la suite de l'avis favorable d'une commission médicale et théologique, une guérison inexpliquée attribuée à l'intercession d'Elisabeth Eppinger. Cet acte permet sa béatification.
↑Léon Cristiani, L'Extatique de Niederbronn : Elisabeth Eppinger ou Mère Alphonse-Marie, fondatrice des Sœurs du Très-Saint-Sauveur, 1814-1867, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, 191 p.
↑(de) Lexikon füt Theologie und Kirche, 2e édition, tome III, p. 954.
↑« La béatification de Mère Eppinger examinée début 2011 », in Dernières Nouvelles d'Alsace, 3 juillet 2010 [1] ; « Situation actuelle dans le
déroulement du procès de béatification de Mère Alphonse Marie »[2]
↑« Mère Alphonse-Marie Eppinger, nouvelle bienheureuse française », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Dans le Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne (vol. 9, p. 823), un article que Claude Muller, auteur d'une thèse de doctorat ès lettres sur Le Diocèse de Strasbourg, a consacré à Élisabeth Eppinger. Il est suivi d'une bibliographie indiquant des ouvrages en français.
Léon Cristiani, L'Extatique de Niederbronn : Elisabeth Eppinger ou Mère Alphonse-Marie, fondatrice des Sœurs du Très-Saint-Sauveur, 1814-1867, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958, 191 p.
Raymond Winling,Une figure de lumière, Mère Alphonse Marie fondatrice de la Congrégation des Sœurs du Très Saint-Sauveur, Pointillés, Hœnheim, 2015 (ISBN978-2-7466-8185-9).