Un alpage ou une alpe est un pâturage de montagne où les troupeaux de bovins, d'ovins ou de caprins sont amenés essentiellement en estive afin de profiter d'une herbe fraîche et abondante. Le terme d'alpage est parfois employé pour désigner l'estive, période de l'année où les troupeaux sont présents dans les alpages, et il est parfois confondu avec l'étage alpin dans les Alpes.
Le terme « alpe » se retrouve dans le nom des stations de l’Alpe d'Huez, des Deux Alpes et de l’Alpe du Grand Serre, dans le nom de la commune des Deux Alpes et des localités de la Grand'Alpe (dans le haut Valgrisenche) et de l'Alpe-de-la-Las (dans la commune de Lillianes), ainsi que dans le titre de la revue L'Alpe[1], consacrée à la montagne.
La forme « arpe » et ses diminutifs « arpette » et « arpettaz » se rencontrent dans des toponymes savoyards et valdôtains : le col de l'Arpettaz (1 581 m), la crête de l'Arpetaz-de-Thuy (1 253 m) à La Balme-de-Thuy ou encore l'arête et les rochers de l'Arpette, les pointes de l'Arpette (2 969 m), l'Arpe à Valpelline, la localité Arpeyssaou et le col du même nom (dans le haut Valpelline et à Oyace respectivement), le mont Arpettaz à Bionaz (3 235 m), l'Arpet à Brusson, les Arpes-vieilles à Sarre, les localités Alpetta (à Gressan), Alpettaz (à Valgrisenche) et Arpettaz (à Saint-Rhémy-en-Bosses, Pré-Saint-Didier, Rhêmes-Saint-Georges), Arpettes (à La Thuile), l'Alpe Baravex (à Allein - 1 917 m) et l'Arpettaz-Ferrod à Arvier. Un autre diminutif présent en Vallée d'Aoste notamment à Ayas et à Torgnon, est « arpeille » ou « arpeillaz ».
Dans les Pyrénées ou dans le Massif central, on parle d'estive.
Usages
Été
En haute Tarentaise, haute Maurienne et en Vallée d'Aoste[2], on distingue l'alpage d'été appelé « montagne » (2 000 à 2 500 m d'altitude) de celui situé en dessous (1 500 à 1 900 m) et appelé « montagnette ». Pendant l'été, l'herbe des montagnettes sert à constituer une partie de la réserve de fourrage nécessaire à l'alimentation du cheptel enfermé à l'étable l'hiver. Ce fourrage restait autrefois stocké en altitude dans les chalets (fenils) pour être descendu à la luge en hiver. En Tarentaise, cette pratique de la transhumance s'appelle la remue.
Depuis le XXe siècle, les alpages situés sur les dévers sont exploités en hiver comme champs de neige par les stations de sports d'hiver. En été, ils redeviennent des pâturages pour les bêtes.