Né le 13 juin 1892 de François Gernoux (originaire de Campbon), instituteur laïc à Noyal, et de Françoise Blanchard (originaire de Soudan). A sa sortie de l'Ecole normale de Savenay, il est nommé à Pontchâteau, avant d'être mobilisé lors de la Première Guerre mondiale. Grièvement blessé à l'oeil et réformé, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre, le jeune instituteur est nommé avec son épouse Marthe Osmer - épousée en 1917 à Nantes, elle aussi institutrice - à Soulvache (Loire-Atlantique) où il exerce en même temps la fonction de secrétaire de mairie. Deux filles y naissent[1].
Curieux d'histoire, il adhère à la Société archéologique et historique de Nantes et de la Loire-Inférieure en juin 1922. En 1924, le couple est muté à Soudan, où il reste jusqu'en 1934. Fier d'être fils d'un "hussard de la République"[2], Alfred Gernoux a évoqué les relations conflictuelles qu'il entretenait avec le curé de Soudan[3]. Alfred Gernoux est nommé à Nantes, à l'école du Vieux Doulon en 1934. Il est mis à la retraite d'office en 1942, payant de n'avoir jamais caché ses convictions philocommunistes : il avait rédigé la plaquette de présentation pour le Congrès confédéral C.G.T. tenu à Nantes en 1938. La fin de la guerre lui rend son activité : en association avec ses élèves, il publie de petits travaux confidentiels qu'ils illustrent : Les Lutins nantais en 1945 (publication ronéotée à très petit nombre), La Guerre vue par les enfants (1939-1945) en 1947 (plaquette imprimée, hors commerce)[4].
Tôt tenté par l'écriture, il était avant la Seconde Guerre mondiale son propre éditeur, mettant ses livres en dépôt chez l'imprimeur-libraire Lemarre, à Châteaubriant. C’est la raison sans doute pour laquelle plusieurs de ses livres ne sont pas recensés par le dépôt légal. Régis Messac signale en [5] quatre titres antérieurs : la Mère de Victor Hugo, le Serment d’un Breton, la Chouannerie de 1832, les Pionniers de l’enseignement public dans l’arrondissement de Châteaubriant.
Alfred Gernoux, qui présida de 1963 à son décès en 1973 la Société académique de Nantes et de Loire-Atlantique, fut un des principaux rédacteurs des Annales de Nantes et du Pays nantais. Un fonds Alfred-Gernoux, conservé aux Archives départementales de la Loire-Atlantique, accueille une partie de ses papiers personnels et quelques manuscrits et tapuscrits inédits[6]. Une rue de Soudan (Loire-Atlantique) porte son nom. Il existe également un prix Alfred-Gernoux, décerné par la Société académique en souvenir de son ancien président[7].
La mère de Victor Hugo ; Sophie Trébuchet (1772-1821). Avant 1928 ("travail trop ignoré" selon R. Escholier : La vie glorieuse de Victor Hugo, Plon, 1928 - éd. artisanale à partir du feuilleton paru dans le Journal de Châteaubriant du 21 août 1926 au 16 avril 1927)
La chouannerie de 1832 dans la région de Châteaubriant. Châteaubriant, Lemarre. 1929
Les pionniers de l'enseignement public dans l'arrondissement de Châteaubriant. Lemarre. 1931
↑Notice biographique sur le site des Archives départementales de Nantes et de la Loire-Atlantique, Fonds Gernoux, 42 J)
↑Figure paternelle évoquée par Gernoux, consulté par B. Singer pour son étude : The Teacher as Notable in Brittany, 1880-1914, French Historical Studies, IX/4 (autumn 1976), pp 635-659
↑Histoire du clergé de Soudan. Monographie inédite consultable aux Archives départementales de la Loire-Atlantique, Fonds Gernoux, cote Br. In-4° 41
↑On peut la consulter à la B.M. de Châteaubriant, Fonds Denis-Blanchard 117, et à la Médiathèqye Jacques-Demy de Nantes, Local C863/5).
↑A.D. 44, cote 42 J. Il existe un inventaire de 44 pages téléchargeable sur le site des A.D.
↑Notamment Pierre Fréor en 1979, et Frédéric Augris en 1994 pour Vendéens et Républicains dans la Guerre de Vendée
↑Cf. le compte rendu d'Armand Rébillon dans les Annales de Bretagne, XLIII/1-2 (1936), p.241 : "cet ouvrage peut donner l'impression d'être une tentative d'apologie de Carrier (...) ce qu'il a entrepris, c'est de montrer comment s'est formée la légende qui a dénaturé le caractère et le rôle de Carrier" ; "Alfred Gernoux, who has undertaken the difficult task of rehabiliting Carrier...", in Richard Cobb : The People's Armies, the Armées révolutionnaires instrument of the Terror, Yale U.P., 1987, p.8)
↑Université de Rennes. Faculté des lettres et sciences humaines, Annales de Bretagne - Comptes rendus, Faculté des lettres (Rennes), (lire en ligne), p. 566, 567
↑Société d'histoire moderne et contemporaine (France) - Gernoux (Alfred), Revue d'histoire moderne, F. Rieder et Cie (Paris), (lire en ligne), p. 380