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Directeur général de la Société Industrielle de Chimie d'Extrême-Orient Directeur général de la Compagnie des Eaux et Électricité d'Indochine Administrateur de l'Union Financière d'Extrême-Orient
Alfred Aimé Clément Filuzeau, appelé Aimé dans sa jeunesse, est né le 3 mai 1878 à Saint-Pierre-du-Chemin. Il est le fils de Bazile Aimé Léopold Filuzeau et de Justine Marie Suaud. Ses parents y tiennent l'hôtel des voyageurs depuis au moins 1876[1]. Il a comme oncle paternel l'architecte municipal Abel Filuzeau, père de Marcel Filuzeau qui est un futur sous-préfet de l'Ouest de la France.
Très studieux, il a de bons résultats au collège François Viète de Fontenay-le-Comte, finalisé dans sa construction par son oncle Abel entre 1883 et 1888[2]. Il entre en 1892 au lycée de Nantes et y obtient une bourse entière pour continuer ses études à l'issue d'un examen d'admissibilité, ses parents arrivant difficilement à soutenir les dépenses pour son éducation[3]. En 1898, il obtient son baccalauréat avec le deuxième prix en algèbre et en physique[4], et la même année, il obtient le prix de la Ville de Nantes pour ses compétences en mathématiques spécialisées[5].
Il quitte ensuite la région pour rejoindre Paris afin d'intégrer l'École polytechnique, aidé par une bourse avec trousseau qu'il a décroché après son bac[6]. Alfred est admis au Génie militaire en 1901, en étant 37ᵉ de sa promotion[7]. Il entre ainsi à l'école d'application de l'artillerie et du génie comme sous-lieutenant[8].
Carrière militaire
En 1907 et ce jusqu'en 1912, il est envoyé au Sénégal par le ministère des Colonies afin d'assurer la bonne continuité des travaux ferroviaires visant à relier Kayes à Thiès pour faciliter le transport de matières premières de l'arrière-pays de l'Afrique-Occidentale française jusqu'à la métropole[8],[9]. Entretemps, il est nommé capitaine le 25 décembre 1908[8].
Lorsque débute la Première Guerre mondiale, il commande au 8e régiment du génie et est chargé d'assurer la cohérence du recrutement des troupes sur le territoire national. En première ligne, dans la Meuse, il fait embarquer des radiotélégraphistes à bord d'avions et en envoie au plus près du front ennemi pour capter les communications allemandes[10]. Il organise de la même manière la stratégie des transmissions sur le front des Balkans, en Roumanie. Ses qualités personnelles et de commandement lui valent d'être remarqué comme un « officier très méritant par les services qu'il a rendus avant et pendant la guerre actuelle »[11]. Ainsi, le 12 juillet 1916, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur[12].
La Russie, en pleine ébullition révolutionnaire depuis 1917, perd la confiance des pays occidentaux, du Japon et des États-Unis, qui se rallient à la cause anticommuniste. Les légions tchécoslovaques, troupes alliées des Européens, se retrouvent bloquées à cause du chaos et se replient vers la Sibérie, occupée par les forces japonaises. Alfred Filuzeau, ayant une expérience dans le domaine de la stratégie ferroviaire, est alors envoyé en 1919 comme représentant de la France au comité ferroviaire interallié en Sibérie afin de secourir ces légions et soutenir les anticommunistes. Il garde ce poste jusqu'en 1920, date à laquelle la France se retire de ce comité[13].
En parallèle, il participa à la mission Berthelot dont le but était la modernisation de l'armée roumaine. Ses services au pays jusqu'en 1919 lui valent d'être nommé officier de l'Ordre de la Couronne de Roumanie[8].
Carrière en Indochine
De retour en France, il s'installe brièvement à Tours avant de déménager au Tonkin, à Haïphong[12]. Là-bas, il devient directeur général de la Société Industrielle de Chimie d'Extrême-Orient dès 1922, dont l'usine fut mise en marche la même année. Il reçoit notamment la visite de Martial Merlin, tout juste nommé gouverneur général de l'Indochine, le 28 octobre 1923, auquel il préconise de rechercher de nouveaux marchés pour l'acquisition de sel pour la colonie[14]. Aussi, le 7 février 1925, Alfred Filuzeau reçoit à l'usine la visite de Paul Claudel, ambassadeur de France au Japon, et du prince japonais Yamagata Isaburō[15].
L'année suivante et jusqu'en 1930, il subit une vague de critiques soutenue par Le Merle Mandarin, journal satirique indochinois. Ce dernier le caricature et lui prête l'écriture d'une fausse lettre qui le dépeint comme « jaloux », « médisant », « crapuleux »[16]. Parmi ces attaques, le journal lui reproche d'avoir préféré l'achat d'acier allemand plutôt que de fonte française, alors que le prix de cette dernière était plus avantageux en comparaison de la qualité[17]. Le journal dénonce aussi, en décembre 1930, la surfacturation établie par la société des Eaux dirigée par Alfred Filuzeau pour la ville de Saïgon, proposant 28 millions de piastres de plus que ses concurrents[18].
À partir de 1929, le détournement de la rivière Bé est acté afin de compléter l'apport en eau potable de Saïgon[19].
Le premier janvier 1936, il est promu officier de la Légion d'honneur en lien avec son grade de lieutenant-colonel en réserve. Cette promotion confirme son influence dans la colonie et lui permet de côtoyer les sphères dirigeantes indochinoises. Il se lie ainsi d'amitié avec le maire de Saïgon Etienne Landry-Boy et le résident supérieurYves Châtel. Il travaille aussi avec Paul Baudouin, un des administrateurs de la Société des Eaux et d'Électricité d'Indochine[20], futur ministre des Affaires étrangères et de l'Information du régime de Vichy et artisan de la loi sur le « statut des Juifs ».
Alfred Filuzeau est élu représentant des "Industries de transformation" au Grand Conseil des intérêts économiques de l'Indochine le 28 avril 1940. Face à l'augmentation des risques de guerre, aussi bien en Europe qu'en Extrême-Orient, il est appelé en sa qualité de conseiller économique par le gouverneur général Jean Decoux afin de discuter de la menace nipponne[21]. Cependant, cette réunion ne va pas contrecarrer la stratégie japonaise, et l'Indochine est envahie dès le 22 septembre 1940. Jean Decoux va être maintenu à son poste, comme le reste des élites françaises établies dont fait partie Alfred Filuzeau. Il est d'ailleurs membre de la délégation présidée par l'ancien gouverneur général de l'Indochine, Eugène Robin, partant à Tokyo pour négocier les nouvelles relations commerciales à établir entre l'Indochine française et le Japon[22]. Ces négociations ne sont alors menées que dans le sens des intérêts du gouvernement nippon. Du même coup, la délégation est aussi appelée à accepter une paix arrangeante pour le Japon par rapport au conflit opposant la colonie à la Thaïlande. Alfred Filuzeau rentre à Saïgon en février 1941 alors que les pourparlers sont encore en cours[23] et, trois mois plus tard, l'Indochine est contrainte de céder ses provinces de Battambang, de Siem Reap, de Champassak et de Sayaburi.
Les jours suivants la conclusion de ce traité de paix défavorable, Jean Decoux convoque à nouveau Alfred Filuzeau, accompagné des autres acteurs financiers et militaires de la colonie, afin d'évoquer le rétablissement d'une situation économique en Indochine[24].
Ne semblant pas s'opposer frontalement à l'occupation japonaise, Alfred Filuzeau participe notamment le 5 décembre 1942, à une soirée mondaine organisée par le chef de la mission japonaise en Indochine, M. Uchiyama[25]. Quelques jours plus tard, le 11 décembre, il réaffirme le soutien du Grand Conseil des intérêts économiques de l'Indochine au régime de Vichy en ces mots : « Dans les heures angoissantes que nous vivons, nos pensées vont vers le Maréchal Pétain, Chef de l'État français, qui, pour nous, incarne le pouvoir, l'esprit de sacrifice dans lequel nous plaçons tout notre espoir »[26].
Lorsque la fin de la Seconde Guerre mondiale est déclarée, Alfred Filuzeau retourne en France, dans son village natal de Saint-Pierre-du-Chemin. Il continue alors de travailler pour l'Union Financière d'Extrême-Orient qui est non plus installée en Indochine, mais à Djibouti[27].
Il décède le , à Saint-Pierre-du-Chemin, à l'âge de 84 ans[12].
Vie privée
Alfred Filuzeau se marie le premier décembre 1942 à Saïgon avec Madeleine France Vinot[12].