Albert Gallatin naît dans la maison familiale de la rue des Granges à Genève[1],[a]. Il appartient à une famille fortunée de Genève. Il émigre en 1780 au Massachusetts. Pendant une brève période il tente de se lancer dans les affaires, et, plus brièvement encore, il enseigne le français à Harvard. Il acquiert finalement des terres en Pennsylvanie et s'y installe en 1784 (ses terres sont en fait situées en Virginie quand il les achète mais sont peu après rattachées à la Pennsylvanie).
Carrière politique
Très vite il participe à la vie politique de la Pennsylvanie ; il est membre de la convention constitutionnelle de l'État en 1789, puis est élu à l'Assemblée générale de Pennsylvanie en 1790. Élu ensuite au Sénat des États-Unis en 1793, son élection est annulée, alors qu'il a déjà prêté serment, car il n'aurait pas les qualifications requises : la constitution exige que les sénateurs soient citoyens américains depuis au moins 9 ans. En 1795, il entre à la Chambre des représentants, où il est élu trois fois consécutives, dans les quatrième, cinquième et sixième Congrès. Devenu le chef de majorité, il fait pression sur le Secrétaire au Trésor Oliver Wolcott pour imposer une politique budgétaire responsable. Il contribue à fonder le comité des finances de la Chambre (devenu plus tard le Comité de voies et moyens, Ways and Means) et utilise l'arme budgétaire, refusant de voter les crédits pour les politiques de l'exécutif auxquelles il s'oppose.
Parmi ces dernières se trouve la Quasi-War (quasi guerre), campagne navale contre les corsairesfrançais, à laquelle il s'oppose vivement. Son refus de voter les crédits pour la marine pendant cette période lui vaut une extrême animosité de la part des fédéralistes, qui l'accusent d'être un espion français. Thomas Jefferson pensait que les lois sur les étrangers et la sédition (Alien and Sedition Acts) avaient été votées en grande partie pour empêcher Gallatin de continuer sa politique.
Quand Jefferson devient président en 1801, il nomme Gallatin au poste de secrétaire du Trésor. Il y reste treize ans (le plus long exercice de la fonction dans toute l'histoire). Pendant la première partie de son mandat, il accomplît de grands progrès pour équilibrer le budget fédéral. L'achat du territoire de la Louisiane doit en grande partie à ses efforts de se faire sans augmentation d'impôts. Gallatin s'implique également dans l'organisation de l'expédition Lewis et Clark, qui explore l'ouest du pays. C'est lui qui délimite le secteur à explorer.
Plus tard le coût de la guerre de 1812 contre la Grande-Bretagne efface une grande partie des efforts de Gallatin pour équilibrer le budget. Le président Madison l'envoie en 1813 comme représentant des États-Unis aux négociations de paix organisées par la Russie, que la Grande-Bretagne refuse finalement, préférant des négociations directes. Gallatin démissionne de son poste de secrétaire au Trésor pour diriger la délégation des États-Unis qui négocie le traité de Gand mettant fin à la guerre.
Ambassadeur en Europe
À la fin de la guerre, Gallatin, préférant rester en France, est nommé ministre ambassadeur des États-Unis dans ce pays et reste en poste pendant sept ans. Il revient en Amérique en 1823 et est choisi par le Parti républicain-démocrate comme candidat à la vice-présidence, mais Martin Van Buren le dissuade d'accepter. Il rentre chez lui en Pennsylvanie, jusqu'en 1826. Le président John Quincy Adams le nomme alors ministre en Grande-Bretagne, où il reste jusqu'en 1827.
Université de New York
À son retour, il s'établit à New York. Il fonde l'université de New York (NYU) en 1831. Là, Gallatin se lance dans l'ethnologie des Amérindiens, publiant un traité sur le sujet en 1836 et fondant la Société ethnologique américaine en 1842. Il est également président de la Banque fédérale (qui plus tard a été rebaptisée « banque Gallatin »). Gallatin meurt à Astoria, sur Long Island. Il est enterré au cimetière de la Trinité à New York. Ses descendant héritent de plusieurs millions de dollars, sa fortune se trouve à présent dans la famille Welsh.
Son portrait figurait au recto des billets de 500 dollars imprimés en 1862-3, et sur le timbre ordinaire 1 cent ¼ entre 1967 et 1973.