De cette union naquirent sept enfants dont Agustín, troisième enfant et premier fils du couple, titré à sa naissance duc de Tarancón.
Roi de l'Équateur
Depuis son indépendance, l'Équateur, pays d'Amérique du Sud, est gouverné par des conservateurs qui doutent du système républicain. En 1846, l'ancien président Juan José Flores, en exil en Europe depuis la révolution libérale, débute des négociations avec la Cour d'Espagne pour mettre en place un système monarchique avec un membre de la famille royale d'Espagne en Équateur. La reine-mère Marie-Christine[5], toujours très influente, s'investit en faveur de ce projet avec le soutien de sa fille, la reine Isabelle II. Comme futur roi, la reine-mère propose l'un de ses fils, Agustín, duc de Tarancón[6], qu'elle a eu avec son second époux, le duc de Riánsares. La volonté de cette dernière était de placer ses enfants sur des trônes des pays d'Amérique du Sud[2]. Le général Flores obtient également le soutien de la France et l'approbation du roi Louis-Philippe Ier pour ce projet.
Les négociations se poursuivent jusqu'au jour où le projet est accepté par les gouvernements français et espagnols et par les partisans de Flores, prêt à reprendre le pouvoir, le 1er décembre 1846[7]. Désormais proclamé « Roi d'Équateur », le jeune duc de Tarancón se prépare à son avènement. Mais l'instabilité politique du pays et la rivalité entre libéraux et conservateurs, retardent sa montée sur le trône. Le duc étant âgé de 10 ans, Flores se propose comme régent.
Le 9 décembre, Flores débarque avec ses partisans en Équateur. Il réclame la démission du président Vicente Ramón Roca, qui appelle l'armée à ne pas rejoindre l'insurrection. Les républicains se mobilisent et affrontent les hommes de Flores. Malgré la détermination des royalistes, la résistance républicaine s'intensifie. Le 28 décembre, les partisans de Flores assiègent Quito, la capitale du pays. Le général péruvien Ramón Castilla, profite de l'affaiblissement du pouvoir présidentiel et apporte son soutien à Flores[8]. Mais rapidement, l'opinion publique se retourne contre Flores, lui rapprochant notamment son alliance avec l'Espagne. Le 19 février 1847, les forces royalistes sont définitivement vaincus par les troupes républicaines. Le 25 février, Flores, défait, reprend la route de l'exil. Le projet d'une monarchie équatorienne est finalement abandonné. Malgré cela, le duc de Tarancón conserve le titre de « roi » jusqu'à sa mort.