Il est le fils d'Adolphe Augustin Moreau, poêlier, et d'Adrienne Leautey[3]. Même si sa famille ne le destine pas à l'art, Adrien Moreau quitte tout de même rapidement Troyes et tente le concours de l’École des beaux-arts de Paris où il est admis le 7 octobre 1863, présenté par Alexandre Laemlein.
Formé à la peinture d'histoire dans l'atelier du peintre Léon Cognet pendant un an puis dans celui d'Isidore Pils, Adrien Moreau a fait de la peinture d'histoire et des souvenirs du passé sa spécialité. Épris de fictions et de légendes, il transcende l'histoire en de merveilleuses et pittoresques scènes. Il devient maître dans l'art de conter avec brio et un brin de romantisme les épisodes des siècles passés, anecdotique le plus souvent. Il emprunte ses sujets à des scènes du Moyen Âge aussi bien qu'à la vie quotidienne ou en portraiturant les dames de la haute société. Il est attiré également par la peinture animalière, il sera qualifié de « scrupuleux portraitiste du cheval[4] ».
Il expose pour la première fois au Salon de Paris de 1868 avec un sujet tiré de la Bible[5] qui lui vaut l’estime générale. L’année suivante, il présente Néron chez les Belluaires. Sa dernière apparition au Salon des artistes français, dont il devient sociétaire, date de 1904 ; il y présente deux toiles, inspirées de la Révolution française et du 1er Empire[6] : Arrestation sous la Terreur et La promenade du Roi de Rome à Saint-Cloud. Il obtient une médaille de 2ème classe en 1876 et une médaille d'argent à l'Exposition universelle de 1889.
Une partie de son atelier fut détruite lors d'un incendie en 1870 à la suite de l'explosion de la poudrière du Luxembourg. Un grand nombre de dessins, croquis, études sont perdus à cette occasion[8].
↑Gérald Schurr, Les Petits Maîtres de la peinture, valeur de demain, 1820-1920, Éditions de l’amateur, Paris, 1985, 7 vol. t. III, p. 73, (ISBN978-2-85917-006-6).