Adam Bajalics naît en 1734 dans la ville hongroise de Szeged, au sein d'une famille croate originaire de Dalmatie[1]. Il s'enrôle dans le régiment d'infanterie no 2 Archiduc Ferdinand où il sert de 1750 à 1754. Éloigné du service pendant un certain temps, il s'engage à nouveau dans l'armée autrichienne en 1758, cette fois-ci au régiment d'infanterie de grenzers Warasdiner. Il participe à la guerre de Sept Ans et est promu au grade de lieutenant en 1760, puis devient capitaine pendant la guerre de Succession de Bavière et major peu après. Le , il se voit en outre décerner le titre de baron. En 1783, il est nommé Oberstleutnant (lieutenant-colonel) du régiment de grenzers Szluiner, sert avec distinction pendant la guerre austro-turque de 1788-1791 et est élevé au grade d’Oberst (colonel) le [2].
Sous les guerres de la Révolution française
La bataille de Handschuhsheim en 1795, où Bajalics se distingue. Dessin à l'encre relevé à la gouache d'Anton Rottmann, 1815.
Après que l'armée française du général Bonaparte a envahi le royaume de Piémont-Sardaigne au printemps 1796, Bajalics est transféré sur le théâtre d'Italie du nord. Il commande une brigade lors de la première tentative faite par Wurmser pour lever le siège de Mantoue au début du mois d'août. Chargé par le général en chef de couvrir la forteresse de Peschiera, Bajalics envoie quatre bataillons soutenir la retraite du corps principal à la suite de la défaite infligée par Bonaparte à Wurmser lors de la bataille de Castiglione[4],[5].
Une quatrième tentative est organisée pour secourir la garnison de Mantoue en . Bajalics obtient le commandement d'une division de 6 200 hommes qui menace Vérone occupée par les Français. Au début de la campagne, l'armée principale aux ordres du général Josef Alvinczy progresse depuis le nord pendant que la division du général Giovanni Provera se dirige sur Legnago, mais les événements viennent rapidement contrarier les espérances des Autrichiens[6]. Le , Bonaparte écrase les troupes d'Alvinczy à la bataille de Rivoli puis se retourne contre Provera qu'il anéantit sous les murs de Mantoue[7].
Bajalics, pour sa part, est nommé feld-maréchal lieutenant le . Lorsque Bonaparte parvient à chasser les forces de l'archiduc Charles-Louis d'Autriche de la péninsule italienne au printemps 1797, Bajalics dirige une partie de l'aile droite de l'armée dans sa retraite depuis Udine jusqu'à Villach[2]. Dans une série d'actions confuses qui ont lieu entre le 21 et le , les Français parviennent à couper la retraite des Autrichiens à Tarvisio. Cette manœuvre laisse la colonne de Bajalics du mauvais côté de la passe. Le lendemain, pressé par les divisions de Masséna, Guieu et Sérurier, Bajalics doit capituler avec 3 500 hommes, 25 canons et 400 véhicules de toute sorte. Lors des affrontements, ses troupes ont perdu 1 000 hommes tout en infligeant une perte de 1 200 tués et blessés à leurs adversaires[8].
Retiré du service en 1797, Adam Bajalics von Bajahaza meurt le à Karlovac, en Croatie[2].
Notes et références
↑(cr) Ladislav Heka, « Uloga Hrvata u povijesti slobodnog i kraljevskog grada Szegedina » [« Le rôle des Croates dans l'histoire de l'arrondissement royal de Szeged »], Annales de l'Institut de recherches scientifique et artistique d'Osijek, Académie croate des sciences et des arts, no 26, , p. 68 et 72 (ISSN1848-7831).