Achille est un fils de François Charles Guillaume Perrier de La Genevraye, chevalier, seigneur de La Genevraie et autres lieux, capitaine de dragons, chevalier de Saint-Louis, et de Marie Madeleine Marguerite de Gueroux de Fréville[1].
Maire et officier sous le Premier Empire
En 1809, Achille de La Genevraye appartient à la garde d'honneur départementale. Il est élu maire de La Genevraie en 1812[2].
À la bataille de Reims, le , La Genevraye reçoit « treize blessures terribles » et est « laissé pour mort sur le champ de bataille »[1],[3]. Retrouvé vivant, il est promu lieutenant en premier le [1].
Avant de l'opérer une première fois, les médecins décrivent un coup de sabre qui lui a coupé tout le nez, un autre qui lui a arraché la joue, plusieurs autres coups de sabre et de lance aux deux arcades sourcilières, à la lèvre, à la main et au côté, ainsi qu'un coup de pistolet à bout portant, au bord du crâne[n 1],[4],[5].
Masqué, coureur d'aventures galantes
Achille de La Genevraye est ramené en Normandie en . Il reste enfermé le temps que ses plaies se referment et qu'un artisan puisse lui fabriquer un masque en cuir, d'où lui vient son surnom de « Nez-de-cuir »[6].
Il mène ensuite une vie de don Juan. Il est surtout réputé « coureur de filles modestes, géniteur de bâtards »[7]. Il s'attache cependant à Clarisse de La Haye, dont il a un fils, mais il refuse le mariage. Clarisse meurt en 1823[8].
Maire légitimiste, éleveur de chevaux
Maire de La Genevraie, il est aussi conseiller d'arrondissement et conseiller général[9]. Légitimiste, sa carrière publique est interrompue en 1830 à l'avènement de la Monarchie de Juillet : il est destitué en [10]. Il est cependant ensuite constamment réélu en 1842 et jusqu'à sa mort en 1853, mais sans jamais soutenir la Monarchie de Juillet[10].
Passionné d'élevage de chevaux, il aide à la re-fondation du haras du Pin, fonde une école de dressage à Sées et s'adonne à l'élevage dans ses écuries de La Genevraie[9].
Postérité : Nez-de-cuir
La Genevraye passe à la postérité par son petit-neveu l'écrivain Jean de La Varende.
Achille Perrier de La Genevraye a une sœur, Marie Madeleine Pauline Perrier de La Genevraye, qui épouse le futur député Léon Mallard de La Varende, arrière-grand-père de l'écrivain Jean de La Varende. Dans sa famille, cet oncle Achille au passé agité était généralement passé sous silence[10],[7].
Mais l'écrivain trouve des lettres familiales, en tire profit et recueille des souvenirs régionaux sur son oncle. Il commence en 1930 l'écriture de Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, et le publie en 1936. Achille de La Genevraye est devenu Roger de Tainchebraye[11] ; mais il a gardé son surnom de « Nez-de-cuir », titre de l'œuvre.
↑Le détail de la description est : « 1° - un coup de sabre qui a détaché la joue droite et l'a rabattue sur le menton ; 2° - un coup de sabre qui a enlevé une portion du sourcil droit ; 3° - un coup de sabre qui a totalement emporté le nez à partir de quelques lignes de sa racine ; 4° - un coup de lance sur le sourcil gauche ; 5° - deux coups de lance : l'un à la lèvre supérieure, l'autre dans le flanc gauche ; 6° - un coup de sabre qui a divisé en Y le doigt médius de la main gauche dans le tiers inférieur de sa longueur ; 7° - un coup de pistolet reçu à bout portant et dont la balle pénétrant un peu au-dessus de l'angle supérieur de l'occipital a glissé ente les os et le cuir chevelu, pour sortir vers la partie moyenne de la suture sagitalle ».
« La Genevraye - Nez-de-Cuir ! », dans Juliette Benzoni, Le Roman des châteaux de France, vol. 1, Perrin, (ISBN2262040532 et 9782262040536, lire en ligne), p. 226-231.
Philippe Brunetière, « Roger de Tainchebraye, Nez-de-Cuir ou la genèse d'un roman » et « Achille Périer de la Genevraye, Nez-de-Cuir, tel qu'il fut », dans Sous le masque de Nez-de-cuir (héros de La Varende), Les Amis de La Varende, 1978, 240 pages.
« Nez-de-cuir, héros de La Varende : histoire, légende », dans Culture française, volumes 25-26, Association internationale des journalistes de langue française, 1978, p. 226 et suivantes.