L'abbaye de Joyenval est une ancienne abbaye desservie par les Prémontrés, dont les vestiges se trouvent actuellement sur un golf en bordure de la forêt de Marly, près du désert de Retz, sur le territoire de la commune de Chambourcy (département des Yvelines).
Historique
Elle fut fondée ou refondée en 1221 par Barthélemy de Roye ou de Retz[2], chambrier de France au service du roiPhilippe-Auguste, qui y fut enterré trois ans après. Plusieurs autres membres de la famille de Roye, incluant son neveu Nicolas, pair de France, évêque et comte de Noyon de 1228 à 1240, seront également inhumés dans l'abbaye[3],[4]. Le monastère, desservi par les Prémontrés, a été construit dans le vallon, en contrebas du donjon de Montjoye, sur le lieu d'un ancien ermitage qui aurait reçu la visite de la princesse Clotilde : « On lit, en anciennes scriptures, dit un ancien historien, qu'en ce temps avoit ung hermite preud'homme et de saincte vie, qui habitait en ung boys près d'une fontaine, au lieu qui de présent est appelé Joye-en-Val, en la chastellenie de Poissy près Paris, auquel hermite, Clotilde, femme du roi Louis, avait grande fiance, et pour sa saincteté le visitait souvent et lui administrait ses nécessités »[2]. La Fontaine des Lys aurait été témoin de la conversion du roi Clovis[5].
Une Montjoie était une colline, soit destinée à surveiller un territoire, soit dédiée à Jovis (Jupiter). Les abbés prétendaient que l'oriflamme Montjoie, ce Palladium de la France, remis à l'empereur Charlemagne par le pape Léon III, était primitivement conservé dans les murs de la forteresse de la Montjoye, qui touchaient le monastère[5], avant d'être déposé à l'Abbaye de Saint-Denis.
L'église a été consacrée à saint Laurent et, après le transfert de ses reliques en 1261, également à saint Barthélémy[5]. L'abbaye de Joyenval, dans le diocèse de Chartres, ne figure pas au Dictionnaire des communes. Par la suite, des actes conservés aux Archives nationales témoignent qu'il s'y était établi une communauté d'usuriers juifs dont les biens furent vendus ou donnés après l’expulsion de 1306. En 1313, Philippe-le-Bel fait don à l'abbaye de Joyenval d'un four dans une maison où étaient les écoles des juifs : In domo in qua solebant esse scole judeorum apud Joyenval.
Par lettres patentes datées de Saint-Germain en 1328, Philippe VI de Valois prend sous sa sauvegarde et protection royale l'abbaye de Joyenval de l'ordre des prémontrés, à la limite du terroir de Montaigu, près le château de Montjoie et celui de Retz[6].
Il subsiste quelques vestiges de l'église abbatiale visibles dans le golf de Joyenval. Ils ont fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7].
« La paroisse de Montesson est partagée entre deux seigneuries : Montesson et La Borde. En 1239, l’écuyer Jehan de Montjoie fait don du fief de Montesson à l’abbaye de Joyenval. Puis la seigneurie appartient au prieuré de Conflans-Sainte-Honorine, qui la vend en 1564 aux Le Pileur-Portal. Le seigneur Henri Bertin, ministre de Louis XV et de Louis XVI et féru d’agronomie aménage le parc seigneurial, l’actuel Parc Penet. La Borde fut un fief dépendant de la seigneurie de Maisons. En 1489, Etienne de Vesc, familier de Charles VIII, en est détenteur. La seigneurie est ensuite achetée par de petits officiers royaux, qui y ont ferme et manoir où ils résident, ainsi les: Brûlart »[10],[11].
↑ a et bAlphonse Rolot, Précis historique de Saint-Germain-en-Laye, Beau, , p.112
↑Étienne Patou, « Seigneurs de Roye » [PDF], sur racineshistoire.free.fr, (consulté le )
↑Auguste Molinier, Obituaires de la Province de Sens - Tome II : Diocèse de Chartres, Paris, Imprimerie Nationale, (lire en ligne), p. 291
↑ ab et c[Dutilleux 1890] A. Dutilleux, « Abbaye de Joyenval », Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, t. 13, , p. 43-44, 48, 58.
↑FISQUET (M. H.) Paris, Chartres. La France pontificale (Gallia Christiana) histoire...des Evêques (1864), pp. 545-568 ; p. 558
↑Archives départementales de la guerre, château de Vincennes, index du tome III, p.96 de la sous-série A 1, références 11-73 et 75; 11-84 et 85; 11-88 et 95, 15, 34, [1]