Le premier engagement d'Éric Marty est politique. De 1970 à 1973, il milite dans l’organisation trotskiste Lutte ouvrière. Il fait allusion à cette expérience importante dans l’évocation de son amitié avec Roland Barthes (Roland Barthes, le métier d’écrire)[3]. Après des études au lycée Condorcet puis à l’université de Paris-VII, il est reçu à l’agrégation de lettres modernes en 1979[4].
En 1996, il soutient à Paris-IV sa thèse de doctorat d’État consacrée à l’édition du Journal de Gide sous la direction de Michel Raimond, Pierre Brunel étant président du jury[8].
En 1998, il est élu professeur de littérature contemporaine à l’université Paris-VII et intègre l’UFR STD (sciences des textes et des documents), aujourd’hui LAC (lettres, arts, cinéma), où il enseigne et où il dirige l’équipe Littérature au présent, devenue Pensée et création contemporaine (EA1819), composante du laboratoire Cérilac[9].
Professeur émérite à L'Université Paris-Cité (ex Université Paris-Diderot Paris 7), il y a dirigé l'Axe Pensée et création contemporaines (PCC) jusqu'en 2022[9].[source secondaire nécessaire].
Dans Le Sexe des Modernes, Pensée du Neutre et théorie du genre, en 2021, Éric Marty revient sur la période des années 1960, « pendant laquelle la question sexuelle devient une question collective et sociale : les magazines ne cessent de parler de sexualité, masculine ou féminine. Les "modernes" — Jacques Lacan et Roland Barthes pour ne citer qu’eux — ont affaire à une société où le sexe est partout. Michel Foucault appelle cela "le dispositif de sexualité", au sein duquel le sexe est discuté par tous. Ces penseurs ont été confrontés à cette massification de la sexualité, à travers laquelle il est question de performance sexuelle, d’épanouissement individuel, et de relations entre hommes et femmes » uniquement. Lacan, Barthes, mais aussi Jacques Derrida ou Gilles Deleuze introduisent dans cette conception « massive et grégaire » de la sexualité la notion du « Neutre », « une pensée du dissensus, de la différence » qui fait directement référence au terme de « genre » utilisé depuis les années 1990[11],[12].
Éric Marty dirige les collections « Littera »[13] et « Le marteau sans maître »[14] aux éditions Manucius.
En mai 2022, des militants LGBTIQ+ interrompent violemment une conférence donnée par Éric Marty à l'université de Genève, et l'accusent de transphobie. L'université, qui annonce sa volonté de porter plainte, revient ensuite sur sa décision[16],[17],[18].
Publications
Livres
L’Écriture du jour : le "Journal" d’André Gide, Paris, Le Seuil, 1985 — Grand prix de la critique
René Char, Paris, Le Seuil, coll. « Les Contemporains », 1990 ; réédition, Paris, Le Seuil, coll. « Points-poche », 2006
Sacrifice, Paris, Le Seuil, coll. « Fiction et Cie », 1992
André Gide, Qui êtes-vous ?, Paris, La Manufacture, 1987 ; réédition, Paris, La Renaissance du Livre, 1998
Louis Althusser : un sujet sans procès, Paris, Gallimard, coll. « L’Infini », 1999[19]
Lacan et la littérature (collectif), Paris, Manucius, 2005
Jean Genet : Post-scriptum, Paris, Verdier, 2006
Roland Barthes : le métier d’écrire, Paris, Le Seuil, 2006[22]
Une querelle avec Alain Badiou, philosophe, Paris, Gallimard, coll. « L’infini », 2007[23]
L’Engagement extatique : sur René Char suivi de Commentaire du fragment 178 des ’Feuillets d’Hypnos’, Manucius, coll. « Le Marteau sans maître », 2008[24]
Roland Barthes : la littérature et le droit à la mort, Paris, Le Seuil, 2010[25]
Pourquoi le XXe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ?, Paris, Le Seuil, 2011[26],[27]
Le Cœur de la jeune Chinoise, Paris, Le Seuil, 2013
Les Palmiers sauvages, Bordeaux, Confluences, 2015
La Fille, Paris, Le Seuil, 2015
Sur Shoah de Claude Lanzmann, Paris, Manucius, 2016
L’Invasion du dėsert, à partir de photographies de Jean-Jacques Gonzales, Manucius, 2017
↑Roland Barthes, Œuvres complètes, t.I à V, Paris, Seuil, 2002.
↑Eric Marty, Roland Barthes. Le métier d'écrire, , p. 71
↑Roland Barthes évoque ce moment d'amitié dans son agenda de l'année 1979 [fonds Roland Barthes de la Bibliothèque nationale de France : Cote : NAF 28630 (67)]. E. Marty y fait allusion dans Roland Barthes. Le métier d'écrire, op. cit., p. 93 : "Barthes aimait les traditions. Le jour où j'ai obtenu l'agrégation de lettres, nous sommes allés dîner au “7”, le restaurant de Fabrice Emaer, le directeur du “Palace”, rue Sainte-Anne."
↑« Eric Marty et le nom d'Israël », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« L’Université de Genève porte plainte après une nouvelle conférence bâillonnée par des militants LGBTIQ+ », Le Temps, (ISSN1423-3967, lire en ligne, consulté le )