Élections législatives liechtensteinoises de 2021

Élections législatives liechtensteinoises de 2021
25 sièges au Landtag
(majorité absolue : 13 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 20 384
Votants 15 901
78,01 % en augmentation 0,2
Blancs et nuls 602
Union patriotique – Daniel Risch
Voix 72 409
35,89 %
en augmentation 2,2
Sièges obtenus 10 en augmentation 2
Parti progressiste des citoyens – Sabine Monauni
Voix 72 386
35,88 %
en augmentation 0,6
Sièges obtenus 10 en augmentation 1
Liste libre – Conny Büchel Brühwiler
Pepo Frick
Voix 25 956
12,86 %
en augmentation 0,2
Sièges obtenus 3 en stagnation
Démocrates pour le Liechtenstein – Thomas Rehak
Voix 22 476
11,14 %
en augmentation 11,1
Sièges obtenus 2 en augmentation 2
Chef du gouvernement
Sortant Élu
Adrian Hasler
Parti progressiste des citoyens
Daniel Risch
Union patriotique

Les élections législatives liechtensteinoises de 2021 se déroulent le afin de renouveler les 25 sièges du Landtag, le parlement du Liechtenstein.

Les élections voient la progression de l'Union patriotique et du Parti progressiste des citoyens — la première dépassant de justesse le second en termes de suffrages — avec dix sièges chacun. Le scrutin est également marqué par la perte de toute représentation au Landtag du parti Les Indépendants à la suite de la scission d'une partie de ses membres ayant créé les Démocrates pour le Liechtenstein, qui font leur entrée au parlement.

Contexte

Adrian Hasler

Les élections législatives de voient la reconduite du gouvernement sortant. Malgré un léger recul de son parti au profit de candidats indépendants, le Premier ministre Adrian Hasler, du Parti progressiste des citoyens est reconduit à la tête d'un gouvernement de coalition avec l'Union patriotique. Au pouvoir depuis 2013, ce dernier annonce son retrait de la vie politique au cours de la législature.

Système politique et électoral

Le bâtiment du Landtag à Vaduz.

Le Liechtenstein est une principauté organisée sous la forme d'une monarchie constitutionnelle. Le chef d'état est un Prince, actuellement Hans-Adam II, qui possède des pouvoirs politiques importants, comprenant un droit de veto. Ces aspects de monarchie directe sont contrebalancés par des éléments de démocratie directe — initiative populaire et référendum — qui font du Liechtenstein le pays d'Europe où celle-ci est considérée comme étant la plus poussée[1].

Le parlement, ou Landtag, détient le pouvoir législatif. Les 25 députés qui le composent sont élus pour quatre ans au sein de deux circonscriptions, l'Oberland et l'Unterland, comportant respectivement 15 et 10 sièges. Tous les sièges sont pourvus au scrutin proportionnel entre les listes de candidats ayant remporté au moins 8 % des suffrages exprimés au niveau national[2].

Les électeurs votent en cochant les noms des candidats parmi les différentes listes de noms proposés par les partis. Il y a autant de noms sur chaque liste et chaque citoyen dispose d'autant de votes que de sièges à pourvoir, et un vote pour un candidat équivaut à un vote pour son parti. La répartition proportionnelle se fait ensuite selon la méthode du plus fort reste, en appliquant le quotient dit de Hagenbach-Bischoff. Les sièges attribués aux partis sont ensuite répartis à ceux de leurs candidats ayant recueilli le plus de votes en leur nom.

Depuis 2001, le droit de vote s'acquiert à dix-huit ans. Le vote lui-même est obligatoire[2]. Une amende pouvant atteindre jusqu'à 20 francs suisses frappe les abstentionnistes ne présentant pas une excuse valable (déplacement, maladie, etc.)[3]. En pratique, cette amende n'est pas exigée.

Principaux partis en lice

  • Le Parti progressiste des citoyens (national-conservateur), fondé en 1918 en réaction à la formation du Parti social-chrétien du peuple, ancêtre de l'Union patriotique. Il défend une politique conservatrice, voire réactionnaire. Il est implanté dans les milieux agricoles et économiques et est bien ancré dans le clergé. Il s'agit du plus vieux parti liechtensteinois encore en activité.
  • L'Union patriotique (libéral-conservateur), née de la fusion en 1936 du Parti social-chrétien du peuple et d'une partie du Service liechtensteinois pour la patrie. Plus libéral, le parti est favorable à une restriction des pouvoirs du Prince de Liechtenstein pour tendre davantage vers une monarchie constitutionnelle, ainsi qu'à davantage de démocratie directe.
  • La Liste libre (centre gauche), fondée en 1985. Le parti se caractérise par une orientation sociale, démocratique et écologique.
  • Les Indépendants apparu en 2013 avec à sa tête Harry Quaderer, un ancien parlementaire de l'Union patriotique. Il ne s'agit pas d'un parti au sens traditionnel du terme, Les Indépendants revendiquant pour les membres du Landtag une liberté de vote sur la base de leurs convictions personnelles, n'utilisant la structure d'un parti qu'afin de tirer parti du statut et des avantages qu'il procure. Il ne possède par conséquent pas de programme, même si lors des élections précédentes le parti s'était engagé à rendre le logement abordable et à équilibrer le budget sans augmenter la fiscalité.

Résultats

L'ensemble des voix en faveur des candidats d'un parti sont comptabilisés comme suffrages pour ce parti, ce qui porte leur nombre à un total bien supérieur au nombre d'électeurs.

Résultats des législatives liechtensteinoises de 2021[4],[5]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Union patriotique (VU) 72 409 35,89 en augmentation 2,16 10 en augmentation 2
Parti progressiste des citoyens (FBP) 72 386 35,88 en augmentation 0,74 10 en augmentation 1
Liste libre (FL) 25 956 12,86 en augmentation 0,24 3 en stagnation
Démocrates pour le Liechtenstein (DpL) 22 476 11,14 Nv. 2 en augmentation 2
Les Indépendants (DU) 8 543 4,23 en diminution 14,18 0 en diminution 5
Total des voix 201 770 100
Votes valides 15 299 96,21
Votes blancs et invalides 602 3,79
Total 15 901 100 25 en stagnation
Abstentions 4 483 21,99
Inscrits / participation 20 384 78,01

Résultats par circonscription

Parti Oberland Unterland Total
Voix % +/- S +/- Voix % +/- S +/- S +/-
Union patriotique 53 986 36,9 en augmentation 2,5 6 en augmentation 1 18 423 33,2 en augmentation 1,2 4 en augmentation 1 10 en augmentation 2
Parti progressiste des citoyens 50 841 34,7 en augmentation 1,1 6 en augmentation 1 21 545 38,9 en diminution 0,6 4 en stagnation 10 en augmentation 1
Liste libre 20 029 13,7 en augmentation 0,4 2 en stagnation 5 927 10,7 en diminution 0,1 1 en stagnation 3 en stagnation
Démocrates pour le Liechtenstein 14 127 9,7 Nv. 1 Nv. 8 349 15,1 Nv. 1 Nv. 2 Nv.
Les Indépendants 7 357 5,0 en diminution 13,6 0 en diminution 3 1 186 2,1 en diminution 15,7 0 en diminution 2 0 en diminution 5
Total 146 340 100 15 en stagnation 55 430 100 10 en stagnation 25 en stagnation

Conséquences

Le scrutin voit la VU et le FPB arriver en tête au coude à coude, seuls 23 voix séparant les deux formations[6]. Une reconduction de leur coalition est jugée probable[7]. Au sein du FBP, la diplomate Sabine Monauni est notamment perçue comme favorite pour succéder à Adrian Hasler[8], tandis que la VU met en avant sa tête de liste Daniel Risch. Ce dernier est finalement choisi, et prend ses fonctions le 25 mars[9].

Notes et références

  1. « Démocratie directe au Liechtenstein », sur elections-en-europe.net.
  2. a et b « Landtag », sur ipu.org.
  3. « élections de 1986 » [PDF], sur ipu.org
  4. (de) « Ergebnisse Landtagswahlen 2021 », sur www.landtagswahlen.li (consulté le ).
  5. « Résultats », sur psephos.adam-carr.net (consulté le ).
  6. (en) « Liechtenstein election: Just 23 ballots separate two biggest parties », sur euronews, (consulté le ).
  7. Agence France-Presse, « Liechtenstein: vers une reconduction de la coalition au pouvoir », sur Mediapart, (consulté le ).
  8. « Sabine Monauni, première femme à la tête du Liechtenstein? », sur rts.ch, (consulté le ).
  9. (de) SDA, « Neuer Chef und Frauenmehrheit in der Liechtensteiner Regierung », sur Nau, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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