L’église Saint-Michel est un large édifice religieux catholique sis au centre de la ville de Munich, en Bavière (Allemagne). De style Renaissance finissant, l'église fut construite avec le collège (de 1585 à 1597) par Guillaume V, duc de Bavière, pour les activités religieuses du collège jésuite y attenant. Sa crypte est la nécropole des ducs de Bavière. Le bâtiment exprime bien dans son architecture le passage de l’époque Renaissance à celle du Baroque.
Origine
Désireux, comme ses deux prédécesseurs, de relever le catholicisme dans ses États ,, Guillaume V encourage les jésuites dans leurs œuvres d’éducation et de prédication et construit pour eux un nouveau collège avec une église: c'est l’église Saint-Michel. Le duc a pour but de contenir l’influence et la pénétration du protestantisme en Bavière. La première pierre de l’édifice est posée en 1585, dans un quartier très fréquenté de Munich. Dans un premier stade la construction de l’édifice suit le modèle de toutes les églisesbaroques jésuites, à savoir l’église du Gesù à Rome. Lorsque le clocher s’effondre (en 1590) avant même que le bâtiment soit terminé, les plans sont radicalement modifiés par l’architecte Friedrich Sustris(en) : le transept est élargi et un chœur est ajouté. La consécration de l’église a lieu en 1597.
Architecture
Extérieur
L’impressionnante façade combine des éléments structurellement baroques dans son triple niveau surmonté d’un fronton et soutenus de discrets piliers (plutôt que de colonnes). La décoration cependant, marque nettement un début de classicisme dans sa recherche de lignes symétriques et son maniérisme. Si, entre les deux portes d’entrée se trouve la statue traditionnelle de l’archange saint Michel tuant l’ennemi de la foi, aux niveaux supérieurs de la façade les niches contiennent des statues des seigneurs de la famille de Bavière et non des saints comme on pourrait s’y attendre.
Intérieur
La voûte en berceau de la nef est une des plus larges connues (après Saint-Pierre de Rome). Dans l’abside, le chœur conduit à un autel principal surmonté d’un tableau représentant la chute des anges rebelles (de Christoph Schwarz), et plus haut, de la statue du Christ rédempteur (de Hubert Gérard) et du monogramme jésuite traditionnel : IHS. Fortement endommagée durant la Seconde Guerre mondiale, l’église fut restaurée de 1946 à 1948.
WAGNER Karl et KELLER Albert (ed): St. Michael in Munchen: Festschrift zum 400 jahrestag der Grundsteinlegung und zum Abschluss des Wiederausbaus, Munchen-Zurich, 1983.