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Les élections ont lieu peu de temps après le 27 février 1933, date de l'incendie du Reichstag, le parlement allemand, qui aurait été commis par un communiste conseilliste néerlandais, Marinus van der Lubbe. Cependant, certains historiens tels que Jacques Delarue[1] et Pierre Milza[2] affirment que cet incendie a été commandité par Hitler afin de discréditer les militants du Parti communiste d'Allemagne (KPD) et perpétré par des hommes appartenant à un groupe d'environ 10 membres de la SA qui seraient venus par un souterrain, à partir de l'hôtel de la résidence du ministre Goering, qui était située très proche du Reichstag. Il est à noter que le jugement condamnant Van der Lubbe a été déclaré illégal par la justice allemande en 2008 et qu'il a été procédé aux actes de réhabilitation.
Cet événement a l'effet conjoint de réduire la popularité des communistes allemands et du KPD, tout en permettant à Hitler de persuader le président Paul von Hindenburg de signer un décret spécial, intitulé Reichstagsbrandverordnung ou Décret de l'incendie du Reichstag. Ce décret-loi d'urgence supprime effectivement la plupart des libertés politiques et civiles ; il permet également l'arrestation arbitraire des dirigeants du KPD et l'interdiction de leurs journaux peu avant les élections[3], entraînant la baisse du vote communiste et la consolidation du régime nazi. Cet événement a, pour nombre d'historiens, un impact majeur sur le résultat des élections[4],[5].
Les autres partis comme le SPD sont empêchés de faire campagne et les journaux d'opposition sont fermés par les actions violentes des SA, qui font 69 morts. Hitler est mis en avant par la propagande et présenté comme un défenseur contre une prise de pouvoir communiste[3].
Mode de scrutin
Le scrutin de la république de Weimar est un scrutin de listes par circonscription. La distribution des sièges est faite à la proportionnelle. De plus, la Constitution de Weimar prévoit un petit nombre de sièges de députés à répartir, sur la base du nombre total de voix exprimées aux partis politiques (sièges dits de " liste nationale ").
Résultats
Résultats des élections législatives allemandes de [6]
Dans les zones à l'est de l'Elbe, les nazis obtiennent plus de 50 % des voix. À Berlin et Hambourg, ils en obtiennent moins de 35 %.
En dépit de la forte progression des nazis par rapport aux élections de , ces derniers, avec 43,9 % des suffrages, n'ont pas atteint les 50 % comme Hitler l'avait espéré. En conséquence, celui-ci a été contraint de maintenir sa coalition avec le Parti populaire national allemand pour contrôler la majorité au parlement. En outre, Hitler a besoin d'une majorité des deux tiers pour obtenir le vote de la loi des pleins pouvoirs (une loi lui permettant d'en promulguer d'autres sans consulter le Reichstag), qu'il a acquise après avoir persuadé le Parti du centre de voter en sa faveur. Le projet de loi a été voté le et est datée de sa publication un jour après. Seuls les sociaux-démocrates se sont opposés à la mesure, qui est entrée en vigueur le , en tenant compte du fait que certains députés sociaux-démocrates ont été empêchés de siéger[Comment ?] par les SA.
Les députés communistes, représentant 17 % des effectifs du Reichstag, ont été arrêtés avant le vote sous le prétexte de leur rôle prétendu dans l'incendie du Reichstag. Bien que la loi du 24 mars 1933 ne fût censée être effective que pendant quatre ans, elle a été officiellement prolongée à deux reprises. Le SPD et le KPD ont rapidement été déclarés hors-la-loi entre avril et juin 1933 et l'Allemagne s'est fermement établie comme une dictature avec le parti nazi ou NSDAP comme parti unique à compter du 14 juillet 1933, marquant ainsi l'avènement du Troisième Reich.
Résultats du NSDAP aux élections législatives de 1924 à 1933.
Pourcentage des voix du parti nazi en 1933 selon les régions.
Malgré les scores inégaux évoqués ci-dessus, le parti nazi est en tête dans la plupart des circonscriptions.